PAM
Posts
-
Abu Dhabi, fragile leader
-
Le sprint final est lancé
-
Dongfeng reprend la route
-
L’Atlantique en furie
-
Certaines équipières n’en étaient pas à leur coup d’essai. Pour les autres, c’est la découverte. Mais selon Sam Davies, ce qui ressort de cette navigation dans le Grand Sud, c’est surtout une formidable expérience de groupe.
Le skipper de Team SCA nous raconte les difficultés rencontrées par le bateau rose ces derniers jours et regarde aussi loin devant elle vers Itajai et même plus loin encore.C’est un soulagement de franchir ce Cap Horn qui nous semblait encore si loin la semaine dernière. Cela a été compliqué avec les différentes casses et nos problèmes d’électronique. Donc c’est un moment que l’on attendait avec impatience. Nous avons mis une gerbe à l’eau en souvenir de notre coach Magnus Olsson. C’est notre manière de lui rendre hommage. On espère qu’il nous regarde et qu’il est fier de nous.
On continue de garder un œil les unes sur les autres et aussi sur le bateau. Car les prochaines 48 heures s’annoncent ventées et tout le monde commence à accuser un peu la fatigue. Celle-ci est aussi accentuée par le froid.
Mais ce n’est pas comme si nous ‘n’avions pas rencontré déjà ce type de conditions sur cette étape. On peut dire que nous sommes entrainées ! Nous savons que nous avons encore quelques jours difficiles devant nous. Après, la température va commencer à remonter. Tout le monde est impatient de cela, ça nous fait avancer.Nous avons rencontré plusieurs situations difficiles à gérer dans cette étape. Notamment, cet empannage chinois. Suite à cela, nous avons déchiré la voile indispensable pour naviguer dans le Grand Sud. Cela nous a mis un peu hors jeu pour le reste de l’étape. Mais personne n’a de regret. Cela fait partie de notre apprentissage. C’était un moment compliqué pour toutes. Il nous a fait réaliser que ni notre bateau ni nos voiles n’étaient indestructibles.
C’est la première et la dernière fois !
Nous avons été probablement plus prudentes les deux jours suivants. Après, nous avons juste cherché à naviguer proprement.
Il y a quelques jours, au milieu de la nuit, nous avons eu des bourrasques de neige avec des pointes à 40 nœuds. Ce n’était pas vraiment les conditions de navigation idéales. Ce sont des conditions impitoyables. Nous avions une mer vraiment mauvaise. C’était impossible de faire avancer le bateau vite. Il se faisait complètement chahuté par les vagues. C’est très frustrant pour nous car nous savons que nous sommes capables de faire aller le bateau plus vite. Mais nous avons été très freinées par les conditions de mer la semaine dernière.Ce qui est sûr, c’est que nous allons revenir encore plus fortes pour la sixième étape. Quand nous étions en train de passer le Cap Horn, certaines filles ont dit « C’est la première et la dernière fois ! ». Mais je suis sûre qu’avec le temps, une fois à Itajaí, elles auront oublié la difficulté et n’aurons qu’une envie : revenir !
C’est une incroyable expérience pour une équipe. Je suis vraiment contente de ce que nous sommes en train de réaliser. Certaines d’entre nous sont déjà passées par ici, mais dans d’autres conditions et pas avec le même bateau. C’est très différent avec ces monotypes. Pour toutes, c’est comme découvrir un nouveau territoire.Celles qui ont déjà navigué dans le Grand Sud ont apporté leur expérience concernant la survie dans cette zone hostile. Elles ont aussi été utiles dans la conduite du bateau, dans la manière de trouver la bonne limite pour la bonne vitesse. Celles qui n’étaient jamais venues ont apporté leur connaissance de la régate et ont aidé à mener le bateau du mieux possible. Tout le monde apporte sa pierre à l’édifice et nous essayons de mener le bateau comme nous savons le faire.
Actuellement, nous avons 25 nœuds de vent. Ce n’est rien en comparaison de ce qui nous attend. On verra si c’est conforme aux fichiers.
Notre objectif dans les conditions à venir va être de préserver les filles et le bateau. -
Fin de partie pour Dongfeng
-
Le cap Horn au meilleur de sa forme…
-
Touché mais pas coulé !
-
Seules au monde !
-
Alors que Dongfeng Race Team est toujours en route, sous gréement de fortune, vers Ushuaia, les leaders enroulent le Cap Horn les uns après les autres. Alvimedica a été le premier concurrent à quitter le Pacifique Sud, à 16h07 aujourd’hui (heure française), suivi par Abu Dhabi Ocean Racing, seulement 15 minutes plus tard. Les skippers livrent leurs impressions au passage de ce rocher mythique.
Charlie Enright (Team Alvimedica) :
Ha ! Pour moi, cette course, c’est avant tout de la compétition mais cette étape est un peu différente. C’est très spécial pour nous. Nous pouvons voir Abu Dhabi Ocean Racing derrière nous, la bagarre continue. On reste concentrés.
Nous avons enchaînés 14 empannages hier. C’est énormément de travail.
Nous allons rencontrer une énorme zone de transition. Entre la brise que l’on a en ce moment et plus tard. Les deux prochains jours vont être très compliqués. Nous n’aurons pas trop le temps de célébrer le passage du Horn. Ça attendra et on sait qu’on ne va pas se reposer pendant les deux prochains jours.
Nous sommes très heureux de pointer en tête !Ian Walker (Abu Dhabi Ocean Racing) :
Quelle belle sensation à bord ! Nous avons énormément tiré sur le bateau ces derniers jours. Nous pouvons voir Alvimedica. Le Cap Horn est juste là, à notre gauche. Je ne l’avais jamais vu !
Je suis juste heureux d’être arrivé ici en un seul morceau. C’est le principal. Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir mais on en a fait une bonne partie et nous sommes en forme !
Nous avons eu une période compliquée quand Alvimedica allait si vite mais ces deux derniers jours, ça a été venté et on a fait du bon travail. Nous allons avoir du vent plus léger les deux prochains jours. Il faudra rapidement décider si l’on passe à l’intérieur des îles ou à l’extérieur.Iker Martinez (MAPFRE) :
Tout le monde est en forme et c’est le plus important. C’est une partie de l’étape que l’on est heureux de laisser derrière nous. En plus, nous sommes à la bagarre pour la victoire, c’est super. Nous nous sommes bien amusés avec Alvimedica. Nous avons un peu de retard car nous avons été un tout petit peu plus conservateurs que nos camarades mais nous sommes très contents.
Sam Davies (Team SCA) :
La nuit dernière, nous avons eu à énorme grain. On ne voyait rien. Nous avons un plan pour passer le Cap Horn en un seul morceau et ensuite, nous reprendrons la course. Je ne dis pas que nous ne sommes pas en course mais il nous manque une voile. Maintenant, nous ne pouvons pas prendre le moindre risque avec les voiles car nous allons en avoir besoin pour aller du Cap Horn à Itajaí. Les voiles qu’il nous reste sont trop compliquées à utiliser dans ces conditions.