Elle s’annonçait engagée et elle a tenu toutes ses promesses ! La grande course de la Solo Maître CoQ qui se jouait cette année sur un format plus hauturier que lors des éditions précédentes avec un way-point positionné dans le milieu du golfe de Gascogne, s’est, de fait, montrée très exigeantes, en particulier lors de la dernière nuit. Résultat des courses, c’est bien « cramés » que les uns et les autres se sont présentés sur la ligne d’arrivée, ce samedi à la mi-journée, au terme de 48 heures de mer. Côté classement, si les gros bras du circuit ont logiquement fait parler leur expérience dans ces conditions difficiles, certains bizuths ont également fait preuve d’une grande maîtrise. La preuve, Arno Biston (Tizh Mor) est parvenu à se hisser sur le podium de cette régate off-shore derrière Gaston Morvan et Basile Bourgnon, les skippers de Région Bretagne – CMB Performance et d’Edenred qui, terminent par ailleurs respectivement premier et deuxième de l’épreuve devant Loïs Berrehar (Skipper Macif 2022) qui conserve, pour sa part, le leadership au classement provisoire du Championnat de France Elite de Course au Large 2024.

« Je suis content du résultat et de la façon dont ça s’est passé. J’ai pris la tête de la course dès la bouée de dégagement et ensuite j’ai toujours bien été dans le match. J’ai constamment été assez acteur dans la course. J’ai placé des petites attaques aux bons moments et généralement plutôt intelligemment », a commenté Gaston Morvan à son retour à terre, peu après 12 heures, ce samedi. De fait, le Finistérien a perpétuellement rivalisé aux avant-postes, échangeant régulièrement la première place avec Loïs Berrehar sur les premiers milles de course entre Les Sables d’Olonne et la bouée BXA située à l’entrée de l’estuaire de la Gironde, mais aussi lors du long bord de près pour remonter jusqu’au way-point positionné au milieu du golfe de Gascogne. « Ça a été un super match. Je ne m’attendais toutefois pas à une fin de course aussi dure », a détaillé le skipper de Région Bretagne – CMB Performance qui a, comme les autres, dû multiplier les changements de voiles dans des conditions costaudes mais aussi rester rivé à la barre pour éviter les sorties de pistes. « Je n’imaginais pas que ce serait un bord aussi engagé. Là, par moment, on était vraiment à la limite. Je me demandais si le bateau allait tenir tellement c’était extrême. Ce n’était pas évident de savoir quelle attitude avoir face à l’instabilité du vent. J’ai malgré tout réussi à être dans les bons timings et c’est ainsi que j’ai réussi à creuser l’écart sur Loïs, qui était sur une trajectoire assez proche, mais aussi sur Basile, qui était un peu décalé au sud », a détaillé le navigateur, vainqueur de cette grande étape mais aussi de cette 21e Solo Maître CoQ. « Une victoire en Figaro ce n’est quand même pas rien ! Beaucoup courent après. Pour moi, maintenant, c’est fait ! C’est coché ! », s’est réjoui Gaston Morvan, d’autant plus satisfait de signer sa première victoire sur le circuit qu’il avait été stoppé net dans son élan, mi-mars, après sa collision avec Chloé Le Bars (Endobreizh) lors de la grande course de la Solo Guy Cotten. « Gagner au Sables d’Olonne était important pour moi mais aussi pour l’équipe et tous les gens qui ont aidé pour avancer le chantier sur le bateau ces dernières semaines », a développé le Breton qui succède donc à Corentin Horeau au palmarès de la course, et devance ses partenaires d’entraînement, Basile Bourgnon et Loïs Berrehar (avant jury).

Les gros bras au rendez-vous, les bizuths placés

« Je suis un peu déçu. Ça avait pourtant bien commencé. Tout le début de course, on a fait du chassé-croisé avec Gaston. C’était un coup lui, un coup moi devant, avec Basile pas très loin. Ensuite, j’ai commis des erreurs de manœuvres basiques, vraiment des trucs de débutant, et ça, c’est un peu décevant », a relaté le Skipper Macif 2022 qui a, en prime, bataillé avec un sac plastique coincé dans sa quille sur le tronçon entre la marque virtuelle et l’arrivée. « Je m’y suis repris à quatre fois pour essayer de m’en débarrasser mais je n’ai pas réussi. Ça a été dur de tenir les autres en vitesse mais je me suis arraché pour essayer de tenir le rythme malgré cet hydro-frein. Pour finir, je sauve le podium et c’est un nouveau Top 3 cette saison donc c’est super quand même », a commenté le Morbihannais qui, pour mémoire, avait remporté la première épreuve de la saison mais aussi la première course de Solo Maître CoQ disputée mardi. « La première place au Championnat de France reste, pour l’heure, en ma possession et je n’ai pas dit mon dernier mot ! », a assuré Loïs Berrehar qui laisse filer la place de dauphin au profit de Basile Bourgnon malgré leur égalité de points. « Il y a vraiment eu une très belle bataille. On termine bien rincés. Pour ma part, je n’ai jamais réussi à faire une sieste correcte. C’était très instable et le vent soufflait assez fort. De plus, j’ai cassé ce qui permet de sortir le foil. Je pense que j’ai potentiellement perdu là les 10-15 minutes qu’il m’a finalement manqué pour accrocher Gaston », a déclaré le skipper d’Edenred qui sait cependant qu’avec des « si », on peut toujours refaire l’histoire. Idem pour Arno Biston (Tizh Mor). Typiquement, s’il n’avait pas « raté » la régate in-shore courue mardi (21e), il aurait peut-être terminé premier rookie au général après sa remarquable troisième place dans la grande course. Il laisse ce privilège à Jules Ducelier (Région Normandie), plus régulier (7e et 6e). « Je suis hyper content de gagner chez les bizuths et je le suis d’autant plus que les conditions ont été difficiles sur l’étape off-shore. Je suis bien parti mais ça s’est ensuite moins bien goupillé en milieu de parcours. Je suis toutefois remonté fort lors de la dernière nuit. C’était bien sauvage, au travers, avec des manœuvres pour passer de gennak à grand spi, mais je suis bien resté dessus », a souligné le Havrais qui frappe un grand coup au général (5e), tout comme Arno Biston qui avait déjà performé à Concarneau en mars. « J’avoue que je n’y ai pas toujours trop cru car il y a eu des moments où j’étais bien à la ramasse mais finalement ça s’est plutôt bien reconstruit après l’île d’Oléron », a raconté l’ancien Ministe qui a réalisé une très belle fin de parcours malgré la casse de son génois. « J’étais content que ça ne finisse pas au près ! C’est cool que mes choix aient payés à la fin surtout que ça faisait longtemps que je n’avais pas eu peur en bateau comme ça ! », a terminé Arno Biston, témoignant ainsi la dureté de l’étape. Etape que les derniers devraient boucler aux environs de 18h30 ce soir.

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