Un oeil sur le Pot au Noir

© Nick Dana/Abu Dhabi Ocean Racing

La course de vitesse continue dans les alizés, mais deux dangers menacent l’avance de Groupama : le Pot-Au-Noir, que la flotte devrait atteindre samedi matin, et Telefónica, tout à l’ouest, qui ne lâche rien et grappille des milles à chaque classement.

Les îles Salomon de Mélanésie se rapprochent et, avec elles, le Pot-Au-Noir du Pacifique, en diagonal dans leur sud-est. Les six concurrents sont au nord-est de la Papouasie-Nouvelle Guinée, à 300 milles de l’Équateur. À 90 degrés du vent, dans 20 à 25 nœuds d’un alizé faiblissant, ils devraient rentrer dans cette zone instable samedi matin.

Le troisième « pot » de cette édition 2011-12 est moins marqué que ceux des océans Atlantique et Indien. Affecté par les alizés, il devrait être plus rapide à traverser.

C’est ce qu’espère Groupama sailing team. À 13h UTC, l’équipage français est toujours en tête, 76 milles devant PUMA Ocean Racing. Le navigateur Jean-Luc Nélias reste pourtant prudent.

« Depuis l’Indien, les fichiers météo ont pris du plomb dans l’aile ! Vu d’un bureau, il y a du vent sur zone, mais en réalité, ce vent est perturbé par les masses nuageuses. Il y a beaucoup de convection, beaucoup d’îles, il fait très chaud. »

Le Français a forcément un peu d’appréhension : leur premier Pot-Au-Noir en Atlantique avait trainé en longueur – trois jours en queue de flotte ! – et leur deuxième, entre Afrique du Sud et Maldives, leur avait fait perdre l’étape. Ils y étaient rentrés en première position et ressortis en quatrième !

« Pour traverser, il faut un peu de ‘’baraka », » confie Nélias. « Sur la première étape, on était derrière et on a eu un pot dramatique qui s’est agrandi sur nous. On a perdu énormément de terrain. Deuxième étape, on s’est mis dans l’axe de la flotte pour la contrôler et, une fois englués, elle a fait le tour ! On avait quasiment 100 milles d’avance et on s’est fait enfler. On aimerait que ça ne se reproduise pas pour le troisième pot !

« Toutes les chausse-trappes du catalogue y attendent le premier bateau. Nos camarades derrière savent bien que ces pièges nous attendent. Ils ne vont pas nous faire de cadeau. »

L’adversaire le plus menaçant est peut-être Telefónica. Mal placés à l’ouest, sous le vent de la flotte, les Espagnols ne se laissent pas faire et sont en troisième place. Malgré un angle plus serré, leur bateau dessiné par Juan Kouyoumdjian (comme Groupama 4 et Mar Mostro) montre une nouvelle fois de belles vitesses.

« Ils se sortent petit à petit d’affaire, » avoue leur adversaire Ian Walker, skipper d’Abu Dhabi Ocean Racing. Azzam est quatrième devant CAMPER, cinquième, et Sanya Lan, sixième. Il envie les hommes d’Iker Martínez. « Avec un bateau comme ça, on ne peut jamais les considérer comme perdus. Je pense qu’ils ont compris qu’ils pouvaient espérer un résultat en restant au contact et en attendant que des choses cassent. »

À moins de 3000 milles de l’arrivée à Auckland, ni Telefónica ni Abu Dhabi ne s’avouent vaincus. Mais Walker est admiratif des deux leaders actuels – les Français et les Américains.

« Il reste des opportunités pour prendre la tête, mais Groupama a très bien navigué. Il mérite chacun de ses 100 milles d’avance. Et PUMA est bravement resté sur son option pour revenir en deuxième place. Mais ils ne sont pas loin devant. C’est loin d’être fini et je n’éliminerai aucun bateau pour le moment. »

Positions à 13h UTC le 1er mars 2012 :

1. Groupama sailing team à 2645,2 milles d’Auckland
2. PUMA Ocean Racing powered by BERG à 76,10 milles du leader
3. Team Telefónica à 90,30 milles du leader
4. Abu Dhabi Ocean Racing à 99,90 milles du leader
5. CAMPER with Emirates Team New Zealand à 115,60 milles du leader
6. Team Sanya à 165,60 milles du leader

Source

Anne Massot

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