Avantage foilers !

© Vincent Curutchet

Le classement du huitième Vendée Globe est implacable ce jeudi : les quatre premiers bateaux sont des foilers. Leader depuis près de trois semaines, Armel Le Cléac’h se rapproche du cap Horn qu’il devrait franchir demain à la mi-journée. Il devance Alex Thomson, Jérémie Beyou et Jean-Pierre Dick. Alors que Paul Meilhat et Stéphane Le Diraison se déroutent suite à leurs avaries respectives (mais n’ont pas signifié leur abandon), dix-neuf marins poursuivent leur progression vers l’Est dans les mers du Sud. Mention spéciale aujourd’hui au Néo-Zélandais Conrad Colman dont l’entrée dans le Pacifique est imminente, à Eric Bellion qui a été le plus rapide ces dernières 24 heures mais aussi à l’Espagnol Didac Costa qui fête ce jeudi son anniversaire en mer !

Armel Le Cléac’h au cap Horn demain à la mi-journée, Alex Thomson attendu 48 heures plus tard
Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VIII) n’a pas quitté sa place de leader depuis le 3 décembre, il y a 19 jours ! Il navigue ce matin avec plus de 560 milles d’avance sur son premier poursuivant, Alex Thomson (Hugo Boss). Armel progresse dans un bon flux d’Ouest/Sud-Ouest mais il ne va pas tarder à buter dans une zone de haute pression générant des vents plus légers. Il retouchera un vent plus établi en milieu de nuit prochaine. D’après les derniers routages, il devrait franchir le cap Horn demain, vendredi à la mi-journée, après plus ou moins 47 jours de mer. Rappelons que le temps de référence entre les Sables d’Olonne et ce cap mythique est détenu par François Gabart depuis 2012 (en 52 jours, 06 heures et 18 minutes).
Alex Thomson navigue de son côté dans un flux de Nord-Ouest de 15 à 20 nœuds. Demain, le vent devrait basculer à l’Ouest et se renforcer, ce qui permettra de propulser le Britannique jusqu’au cap Horn, qu’il pourrait franchir avec un retard d’environ 48 heures sur Armel.

Beyou résiste à Dick, match intense entre Eliès et Le Cam

Depuis que Paul Meilhat (SMA) s’est dérouté vers le Nord suite à son avarie de vérin de quille, Jérémie Beyou (Maître CoQ) occupe seul la 3e place. Il navigue toujours en arrière d’une petite dépression. Le vent est irrégulier en force et en direction mais Jérémie poursuit sa belle progression malgré les péripéties qui émaillent sa troisième participation au Vendée Globe. Il maintient une avance confortable sur Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac) : 469 milles d’écart au pointage de 5h. Jean-Pierre qui est ce matin aux prises avec une dorsale et qui devra probablement patienter jusqu’à demain matin pour accélérer à nouveau.
Yann Eliès (Quéguiner-Leucémie Espoir) et Jean Le Cam (Finistère Mer Vent) naviguent en avant d’un système dépressionnaire mais ils vont se faire encalminer dans des zones de haute pression dans la journée. Le match pour une place dans le Top 5 est intense : seulement 37 milles d’écart au pointage de 5h, en faveur de Yann qui se réjouit de cette situation : « C’est sympa de faire route avec Jean. Nous sommes proches depuis cette tempête qu’il a fallu négocier au large de la Nouvelle-Zélande. Naviguer au contact permet de se confronter, en termes de vitesse et de stratégie. C’est aussi un plus au niveau sécurité dans ces mers isolées. »

Conrad à la mi-parcours, Eric à fond, bon anniversaire Didac !

En bordure de la Zone d’Exclusion Antarctique, Louis Burton (Bureau Vallée) met parfaitement à profit les belles conditions dans lesquelles il navigue. Il a dépassé la Nouvelle-Zélande et est entré dans le dur du Pacifique, le plus grand océan de la planète. Prochaine terre : le lointain cap Horn !
Un peu plus de 500 milles derrière Nandor Fa (Spirit of Hungary), Conrad Colman (Foresight Natural Energy) vient de passer la mi-parcours. Son entrée dans le Pacifique est imminente. Le Kiwi va bientôt pouvoir saluer sa terre natale.
Derrière, le groupe des cinq revient fort sur Arnaud Boissières (La Mie Câline). Ce matin, seulement 140 milles séparent le très accrocheur Alan Roura (13e sur La Fabrique) de Rich Wilson (17e sur Great American IV). Dans ce groupe on note la très belle performance d’Eric Bellion (CommeUnSeulHomme) qui a été le plus rapide de toute la flotte ces dernières 24 heures (410 milles parcourus). Eric a dépassé Rich Wilson et Fabrice Amedeo (Newrest-Matmut), et il se rapproche d’Enda O’Coineen (Kilcullen Voyager-Team Ireland).
Demain, ces cinq marins vont devoir négocier une belle dépression, la même qui concerne actuellement les quatre derniers coureurs : Pieter Heerema (No Way Back), Didac Costa (One Planet One Ocean), Romain Attanasio (Famille Mary-Etamine du Lys) et Sébastien Destremau (TechnoFirst-faceOcean). S’ils ont évité le plus gros du système en gagnant vers le Nord, les conditions restent toniques sur la route du cap Leeuwin.
Se rapprocher du deuxième grand cap du tour du monde en solo constitue un joli cadeau pour Didac Costa, qui fête aujourd’hui ses 36 ans. Et cerise sur le gâteau : l’Espagnol, reparti des Sables d’Olonne quatre jours après tous les autres concurrents, revient fort sur Pieter Heerema !

Jérémie Beyou (3e sur Maître CoQ) :

« Je navigue toujours en arrière d’une dépression. Le vent est très instable, il oscille entre 15 et 30 nœuds, avec de grosses bascules. En ce moment il y a 34 nœuds. Or d’après le fichier de vent que j’ai réussi à récupérer il devrait y en avoir 15… Ces conditions sont assez difficiles mais au moins ça avance. J’ai une grosse pensée pour Paul (Meilhat) qui avait bien navigué jusque-là. Quand un gars qui était près de toi abandonne, tu prends un coup au moral. Mais il faut prendre sur soi et continuer. J’ai encore deux-trois galères qui me pourrissent un peu la vie. Le bateau n’est pas à 100 % mais je fais avec, je ne lâche rien. Certains sont bien plus mal lotis que moi. Je reste malgré tout positionné en tête de flotte. Je fonctionne objectif par objectif : le prochain est d’arriver au cap Horn sans que le bateau ne se dégrade davantage. »

Yann Eliès (5e sur Quéguiner-Leucémie Espoir) :

« Je navigue dans des conditions exceptionnelles depuis deux jours : pas trop de vent, du soleil et une grande houle agréable qui m’aide à avancer. C’est vraiment le bonheur ce début de Pacifique. J’ai pu aérer le bateau et le bonhomme, prendre le soleil sur le pont sans être emmitouflé, j’ai même pu marcher pied nu ! Nous allons rencontrer des conditions assez légères dans les prochaines 48 heures. Je vais en profiter pour continuer à recharger les batteries, faire le tour du bateau et bricoler un peu. Après les mésaventures subies ces derniers jours par Stéphane (Le Diraison), Thomas (Ruyant) et Paul (Meilhat), je mesure ma chance d’avoir un bateau en bon état à ce niveau du parcours. J’ai tout fait pour, je prends soin du matériel au quotidien. J’ai le sentiment qu’avec mon équipe technique nous avons fait les bons choix. Mais il ne faut pas crier victoire trop tôt, je ne suis pas encore aux deux-tiers du parcours… »

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Agence Mer & Media.

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