Top départ à Royan pour cette ultime étape !

  • © Alexis Courcoux
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Encore un matin, sous le soleil, un matin de départ à Royan où un public nombreux et enthousiaste est venu saluer, une dernière fois, les coureurs. Tous sont heureux de quitter les pontons pour s’élancer sur l’ultime étape de cette 53è édition de La Solitaire du Figaro, celle cruciale qui déterminera le vainqueur 2022.

Ce matin, sur les quais de Royan qui accueillait pour la toute première fois la course, l’au revoir, aux notes groovy et chaloupées, réservé par un pétillant duo trompette-saxophone pour accompagner la descente des skippers au ponton ne manquait pas d’entrain. Le public, tout comme la bonne humeur, étaient au rendez-vous pour encourager les skippers à l’heure de larguer les amarres pour rejoindre les eaux de l’embouchure de la Gironde, théâtre de ce 3è départ. À midi pile, toute la flotte s’élance dans un bon timing malgré le courant qui la pousse sur la ligne. Cette 3è étape débute par une mise en bouche de 5 milles dans un vent d’une petite douzaine de nœuds de Sud-Ouest. Une jolie manière de remercier Royan et la Charente-Maritime pour l’accueil réservé aux skippers et à l’organisation, le temps d’une chaleureuse escale sur la Côte de Beauté.

Sur les pontons, les skippers ont le sourire malgré le programme chargé qui les attend pour boucler cette 53e Solitaire du Figaro : 640 milles et deux degolfages consécutifs. A terre, la foule était présente en nombre aux différents points de vue, pour admirer les 32 skippers s’élancer à l’assaut de cette dernière étape.

Midi pile, bon départ !

Moins d’une demi-heure après le top, les plus rapides arrivent à une première marque à la pointe de Suzac, ce cap rocheux aux abords de la célèbre plage de La Grande Conche de Royan. C’est au bizuth Romen Richard (Passion Santé / Trans-Forme) que revient l’honneur d’envoyer son spi en tête. Après un bord sous spi, la flotte qui semble réglée comme du papier à musique, rejoint 30 minutes plus tard la pointe du Chay, à la sortie à la sortie de l’embouchure de la Gironde. À 13 heures tapantes, Corentin Horeau (Mutuelle Bleue) enroule en premier cette bouée de spectacle. Il est suivi de l’Espagnol Pep Costa (Team Play To B-TERRAVIA) qui a cœur de bien débuter ce parcours l’emmenant saluer les côtes ibériques. Derrière, Guillaume Pirouelle (Région Normandie) et Tom Laperche (Région Bretagne-CMB Performance), les deux premiers au classement général, doublent à tour de rôle et en une poignée de secondes cette bouée de dégagement. Une belle manière de rappeler que beaucoup de choses vont se jouer entre ces deux leaders au classement général, qui promettent de se rendre coup pour coups tout au long de ce parcours complet et complexe à destination de Saint-Nazaire en Loire-Atlantique.

Un premier tronçon de course complexe

Cet ultime volet consacre plus de temps au large, comparé aux deux premiers parcours qui longeaient davantage les côtes, elle reste cependant assez classique. Il s’agit ici de proposer une route libre, dénuée d’obstacle. Seulement voilà, comme toujours, la météo va venir perturber le programme et dicter sa loi : après un départ dans des vents légers, une descente au portant pour sortir de l’estuaire de la Gironde, les 32 marins vont devoir gérer une première zone de transition avant de pouvoir faire une descente au portant dans un petit flux de nord jusqu’à la marque Attente Arcachon qu’ils devraient atteindre en soirée.

“Le tronçon entre Arcachon et les Îles Farallones est assez complexe, détaille Yann Chateau, directeur de course, avec beaucoup de petits systèmes météo, souvent assez mal modélisés, donc des choix de route à faire pour les marins, en fonction de ce qu’ils pourront observer en mer. Il va falloir faire preuve d’adaptabilité.”

Bien-sûr tout le monde garde en tête l’enjeu crucial de cette étape ; pourtant personne ce matin, ne s’essayait à faire des pronostics, on sait la course au large trop aléatoire, le nombre d’impondérables trop importants. Tous le savent, jusqu’au passage de la ligne d’arrivée du grand final à Saint Nazaire, en Loire-Atlantique, tout peut encore se passer.

Le département de Loire-Atlantique, partenaire majeur de la course, se prépare d’ores et déjà à accueillir l’ensemble des marins dès jeudi, à l’issue de cette troisième et qui se verra célébrer le grand vainqueur de cette 53e édition ! Mais d’ici là, la flotte est attendue à la bouée à l’entrée du bassin d’Arcachon où sera jugé le Sprint Intermédiaire de ce troisième parcours. Rappelons que les trois premiers skippers peuvent gagner quelques précieuses minutes qui peuvent valoir très cher à l’arrivée finale d’une impitoyable course au temps. Sur La Solitaire du Figaro, à la fin, c’est toujours le plus rapide qui gagne…

Ordre de passage à la bouée de dégagement – Pointe de Suzac :

  1. Romen Richard (Passion Santé / Trans-Forme)
  2. Corentin Horeau (Mutuelle Bleue)
  3. Pep Costa (Team Play To B – Terravia)

Ordre de passage à la bouée spectacle – Pointe du Chay :

  1.  Corentin Horeau (Mutuelle Bleue)
  2.  Pep Costa (Team Play To B – Terravia)
  3. Guillaume Pirouelle (Région Normandie)

Tom Laperche (Région Bretagne-CMB Performance) :

« C’est sûr qu’il y a aura du vent quand on va arriver sur les côtes espagnoles, du vent fort au portant jusqu’à l’arrivée à Saint-Nazaire. Tout comme sur les parcours côtiers, j’ai déjà fait des super étapes au large, je me sens prêt. Je pars avec 14 minutes de retard sur Guillaume Pirouelle, cela augure une belle bataille pour la fin, comme on en a déjà eu sur les entraînements et les courses d’avant-saison. À dire vrai, je ne sais pas si je préfère être chasseur ou chassé, les deux m’ont réussi jusqu’ici. J’apprécie m’adapter à chaque situation, cela ne change pas grand-chose à ma façon de faire sur l’eau. Sur les deux premières étapes, j’ai toujours été vraiment bien sur les trois-quarts des parcours, et puis il y a eu des grands chamboulements qui ont changé la donne sur la fin. Je suis surtout content d’être à chaque fois resté aux avant-postes. Même si les victoires d’étape m’ont échappé à Port-La-Forêt et à Royan, je n’ai pas l’intention de changer ma façon de naviguer. À chaque fois, il ne m’a pas manqué grand-chose, et si ça se trouve, ça va marcher sur ce dernier parcours. Je préfère ne pas trop me poser de questions et continuer à me faire confiance, en me faisant plaisir ; c’est comme ça que je suis bien. J’ai beaucoup navigué sur le trimaran Ultim de François Gabart, et je suis convaincu que cela m’apporte énormément. C’est un des bateaux les plus rapides de la planète, qui demande un vrai engagement physique dans les manœuvres, psychologique aussi en termes de concentration pour naviguer à très hautes vitesses. Forcément quand je reviens sur le Figaro, cela me paraît plus facile, en tout cas dans la gestion du bateau. Sur les bords engagés comme sur la deuxième étape, je n’avais qu’une envie, c’est que ça accélère. Mais là, toute la compétition se joue dans le fait de ne pas perdre des mètres, et c’est ce que j’aurai à cœur de faire sur ce dernier parcours. Je me sens l’un des mieux armés pour faire face aux conditions qu’on attend. »

Robin Marais – Ma chance moi aussi

“Je vais bien. J’ai essayé de digérer un peu les deux premières étapes, on ne va pas se cacher que c’est hyper dur, douloureux. Là je vais surtout essayer de me faire plaisir sur cette dernière étape et de naviguer à ma place ! Mais oui : me faire plaisir avant tout ! Perso j’aime bien naviguer dans le vent fort, les bateaux sont solides j’ai confiance. L’objectif c’est d’arriver bien placé à Farallones ce qui ne va pas être simple – il y a pas mal de transitions sur le chemin pour y aller – il va falloir bien s’appliquer sur cette partie, rester concentré. Après Farallones, il va falloir poser le cerveau jusqu’à Saint Nazaire.

La différence avec la descente portant qu’on avait fait après Eddystone, c’est que là, c’est du portant VMG donc on va vraiment descendre dans le vent, ce qui nous permet de porter encore plus de tissus, d’essayer de garder le grand spi plus longtemps.”

Jörg Reichers – Alva Yachts

“J’ai payé la deuxième étape très cher : je finis 24ème de l’étape et 22ème au classement général… c’est dur à accepter ! J’ai fait une bonne étape et une très mauvaise. La prochaine, je la vois comme une étape isolée. Je veux finir sur une bonne note, sortir de l’épreuve la tête haute.

Tout le monde va débouler sous spi à 25 nœuds, les différences de temps ne devraient pas être énormes. S’il y a des écarts à Farallones, ils seront amplifiés car tout de suite on passera en mode surf. Nous contournerons Farallones avec 20-22 nœuds sous grand spi, et une heure plus tard, il y aura 25-30 nœuds avec des rafales à 35. De mon point de vue, la position d’arrivée dans cette étape sera définie par notre position à Farallones”.

Source

Rivacom

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