Volvo Ocean Race
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  • Avant de larguer les amarres, Josse, Gavignet, Coville, Riou, Gabart jetteront un dernier coup d’œil au classement de la Volvo Ocean Race. Ces accrocs aux tours du monde suivent avec attention les routes des sept bateaux engagés. Après 19 jours de course, la flotte de la Volvo Ocean Race est toujours aux prises avec l’anticyclone de Sainte-Hélène. Une zone que les cinq Français du Rhum ont du gérer lors de chacun de leur tour du monde. Abu Dhabi Racing Team est toujours en tête quasiment bord à bord avec Team Brunel et Team Vestas Wind, respectivement à 2 et 9.9 milles de l’équipage de Walker.

    Seb Josse, François Gabart, Vincent Riou, Thomas Coville et Sidney Gavignet nous livrent leurs points de vue sur la course et la stratégie des Volvo Ocean 65 avant de se lancer dans leur sprint sur l’Atlantique, avant aussi de devoir se résoudre à ne plus pouvoir suivre de manière quotidienne la Volvo Ocean Race. Au moins pour quelques jours… Car ils ont eux aussi une course à gérer comme le dit François Gabart.

    François Gabart, skipper de MACIF et vainqueur du Vendée Globe 2013 :

     (…) Le Pot au Noir a été cruel pour plusieurs bateaux dont Dongfeng et MAPFRE qui est sorti avec pas mal de retard. Ca semblait difficile à rattraper par la suite. C’est dur car MAPFRE, à ce moment là, était tout proche de Team Vestas Wind. A bord, ça ne doit pas être facile. En voile, il faut parfois de la réussite et dans ces zones, il en faut un peu plus.

    Les bateaux en tête aujourd’hui sont les mieux sortis du Pot au Noir. En ce moment, c’est frustrant pour ceux de derrière car ils n’avaient d’autres choix que de faire le grand tour de Sainte-Hélène comme leurs adversaires.

    Par contre, les trois bateaux de tête se tirent la bourre. C’est génial. J’aimerais bien être à bord d’un de ceux-là en ce moment ! Ca va batailler jusqu’au bout. Team Vestas Wind a fait un joli coup en se décalant dans l’ouest, il est bien revenu sur ses adversaires. Maintenant, il n’y a quasiment plus de décalage latéral. Désormais, c’est la vitesse qui va primer et peut être quelques petits coups tactiques.

    La Volvo Ocean Race ne me tente pas sous le format actuel (monotypie). Par contre, si jamais elle se faisait un jour en multicoque… C’est mon rêve ! Je rêve d’un tour du monde en équipage en multicoque.

    Thomas Coville, skipper de Sodebo Ultim et vainqueur de la Volvo Ocean Race 2012-13 avec Groupama :

     (…) Sainte-Hélène, j’en ai souffert dans tous les records que j’ai pu faire et souvent, beaucoup de choses se sont jouées là. C’est une zone très compliquée à passer et j’ai même l’impression qu’elle est de plus en plus complexe. (…)

    J’aime bien l’attitude de Team Vestas Wind. Ils naviguent bien depuis le début, ils sont audacieux. (…) Par la route que les équipages font, on peut presque avoir une idée de l’état d’esprit ou de l’ambiance à bord.

    Cette course brasse un grand nombre de nationalités. Elle est aussi un exercice sur la durée, c’est une épreuve majeure en voile. Elle demande beaucoup de facultés d’adaptation et une capacité à se projeter. Quand Franck m’a appelé pour la dernière édition, il m’a fait un cadeau exceptionnel. J’ai appris énormément. C’est une grande fierté pour moi d’avoir gagné cette course. Après cette victoire, j’étais apaisé.

    Quand tu participes à la Volvo Ocean Race, tu fais plein de rencontres. Tu côtoies des personnalités, des caractères, des gens avec une incroyable force d’esprit. Ceux qui ont la chance d’y participer, se rendent compte à la fin, qu’ils ont changé. Ils ont progressé. J’ai été contacté par Chris Nicholson mais mon objectif était cette Route du Rhum. Si je pouvais plus tard faire une ou deux étapes, ce serait super. Naviguer avec lui et toute son équipe dont les néo-zélandais du bord, ce serait une consécration !

    Sébastien Josse, skipper de Edmond de Rothschild et skipper d’ABN AMRO TWO lors de la Volvo Ocean Race 2005-06 (4ème) :

    Je suis la course quotidiennement, au moins trois fois par jour ! La monotypie rend la course très intéressante. Les bateaux sont très proches. On l’a bien vu au passage du pot au noir, ceux du milieu se sont fait planter, pas de chance ! Mais on voit que la course n’est pas finie, la flotte doit encore contourner Sainte-Hélène. Il y a ceux qui essayent de prendre le virage à la corde et ceux qui vont un petit peu plus au sud pour avoir davantage de pression. Je ne fais pas de routage tous les jours mais on voit bien que Team Vestas Wind ouvre la porte, ils n’ont pas peur de prendre des options, d’aller dans l’ouest. Même Abu Dhabi, au Cap Vert a su décrocher des autres.

    J’ai navigué avec deux marins qui participent à la Volvo Ocean Race : Simon Fischer, équipier d’Abu Dhabi, et le Hollandais Gerd-Jan Poortlman qui est à bord de Team Brunel. Je porte une attention particulière à leur course.

    Je retournerai un jour sur cette course, pas tout de suite mais j’aimerais beaucoup la refaire. C’est une très belle aventure avec un beau parcours, une belle organisation. C’est une autre dimension, on n’a pas cela en France. C’est une course longue, en équipage.

    Vincent Riou, skipper de PRB et vainqueur du Vendée Globe 2004-05 :

    En regardant la flotte, on voit bien que l’anticyclone de Sainte-Hélène est aujourd’hui positionné assez bas. Il faut le contourner. Les retardataires ont essayé de combler leur retard en arrondissant un peu plus large la zone de haute pression où les vents sont faibles. C’est une situation qui n’est jamais facile pour les premiers parce qu’ils ont la lourde tâche d’ouvrir la route, tous les risques sont donc pour eux. Derrière, leur seule chance de remonter est que les premiers flirtent trop prêt de Sainte-Hélène. Team Vestas Wind s’est décalé. Ca semble être une bonne option, il a repris pas mal de terrain.

    Derrière, Dongfeng Race Team et Team Alvimedica restent très proches l’un de l’autre. Il va y avoir une vraie bagarre. (…)

    Je pense que Team Brunel a été audacieux. Il a été un petit peu plus joueur avec les hautes pressions quand ils ont tous empanné au large Cap Frio. Tous les équipages font une belle course et malgré la monotypie, il y a des gens devant et des gens derrière. La course reste très intéressante et belle à suivre.

    Sidney Gavignet, skipper de Musandam Oman Sail et vainqueur de la Volvo Ocean Race 2005-06 à bord de ABN AMRO :

    Je suis beaucoup la Volvo Ocean Race et j’espère que les Omanais suivent aussi et que ça les inspire.

    Ce que je vois, c’est notamment que Dongfeng est totalement dans la course, ils sont loin d’être largués. Je pense que le profil des coureurs français est très bon. Le profil des navigants a complètement changé dans cette course puisqu’on arrive à des bateaux qui sont – même s’ils sont en équipages – en équipage réduit. L’expérience des Français acquise lors de La Solitaire du Figaro ou de la Mini Transat est très grande.

    Aujourd’hui même les jeunes ont beaucoup d’expérience et savent se gérer.Pour moi, la Volvo est l’un des piliers de la course à la voile. C’est une course qui persiste et qui, grâce à la force de l’engagement de Volvo, ne semble pas être prête de s’arrêter.

    Le concept de Tour du monde one design en équipage est passionnant pour moi qui suis très intéressé par le management humain. C’est un challenge que j’aimerais beaucoup relever.

    • Du Rhum à la Volvo, ou inversement… •

  • Le meilleur des blogs des reporters embarqués

    Abu Dhabi Ocean RacingMatt Knighton, OBR

    Abu Dhabi Ocean Racing continue d’avancer vers le sud le long de la bordure ouest de l’anticyclone de Sainte-Hélène. Nous sommes trois à nous battre en tête de la flotte avec Team Vestas et Team Brunel de l’autre côté. Nous sommes séparés de 150 milles. Chaque bateau a parié sur un positionnement pour bénéficier du vent le plus soutenu.

    Néanmoins, les trois routes sont en fait des variations différentes pour un même thème : continuer vers le sud pour attraper les vents d’ouest des fameux Quarantièmes rugissants. L’endroit où il fait froid, où les vents sont forts et les vagues énormes puisqu’elles font le tour de la planète de manière ininterrompue.

    La dernière semaine de cette première étape se jouera probablement dans des conditions épiques !

    Team Vestas WindBrian Carlin, OBR

    Un monde digital… Tout est sur google. Chaque question n’est distante que d’un clic sur le clavier de l’ordinateur. Le monde est devenu un grand dépotoir pour des infos de seconde main.
    Si tu veux des choses réelles, tu dois en être à l’initiative. C’est notre authenticité. Une expérience, c’est exactement cela.

    La Volvo Ocean Race est un événement. Quelque chose que tu regardes comme une réalité. Ce qui se passe à bord de ces bateaux jour après jour, ce qui est envoyé depuis ces bateaux, ce qui est écrit, ce qui est photographié ou filmé est la réalité. Ce n’est pas un show, ce n’est pas écrit d’avance. C’est une véritable expérience. Une expérience vécue par nous.

    Quand tu te lèves à 3 heures du matin, il fait nuit, totalement nuit. Tu peux entendre le sifflement du vent dans le gréement au-dessus de ta tête. Tu as l’impression que les murs de ta maison se plient en fonction des vagues. La couchette vacille d’un côté sur l’autre. Tout cela est authentique. C’est L’Expérience, notre expérience.

    Team AlvimedicaAmory Ross, OBR

    On essaye de booster le bateau, de trouver quelques nœuds de plus ici et là, de faire notre route en milieu de flotte en prenant les bonnes décisions. Les prochains jours s’annoncent assez critiques sur le plan de la navigation en raison du système de haute pression qui nous barre la route vers Le Cap. Mais nous sommes prêts psychologiquement pour remonter la flotte et pour naviguer vite vers l’arrivée !

    Dongfeng Race TeamYann Riou, OBR

    Arrivés !
    Ou presque… Disons qu’avec nos fichiers météo à dix jours, pour la première fois aujourd’hui, on a pu faire tourner un routage jusqu’à Cape Town… Donc virtuellement, on sait quand on arrive, en quelle position, et par où il faut passer. Sauf que ça a une certaine tendance à changer à chaque nouveau fichier…
    Ménage et empannages.
    Aujourd’hui, on a empanné. Plusieurs fois. C’est à dire que pour la première fois depuis un bon moment, on s’est retrouvé tribord amure. Ce qui veut aussi dire qu’on a déplacé tout ce qu’on avait entassé sur le côté bâbord, vers le côté tribord. Cela comprend bien sûr les voiles sur le pont, mais aussi tout le matériel à l’intérieur du bateau. Sacs de nourriture, outils, sac persos, matériel de rechange, une partie de notre cuisine… En gros, sur les allures de reaching comme on a eu les jours derniers, plus tu mets de choses au vent, plus tu vas vite. Autant dire qu‘on avait tout mis.

    Donc quand au bout de presque une semaine, tu déménages, tu retrouves des trucs improbables qui étaient restés coincés dans un coin ou sous une caisse. Une chaussette, un tee-shirt… Moi j’ai retrouvé un stylo et une batterie d’appareil photo.
    Le truc moins sympa, c’est la couche de crasse, et les miettes de nourriture avariée, qui elles aussi, avaient fait leurs nids entre deux sacs.
    Donc on a fait le ménage.
    « Il nous reste à peu près dix jours de navigation. Ce sera tordu et intéressant » Pascal.
    Donc dix jours… Plus ou moins. Et déjà, en regardant les positions des concurrents, on s’aperçoit que ça part déjà un peu de tous les côtés. Ce qui veut bien dire qu’il n’y a aucune certitude sur la meilleure route à prendre… Intéressant.
    Bonne journée

    Team SCACorinna Halloran, OBR

    A bord, on a quelques spécialistes du sud et elles sont d’une aide précieuse pour les néophytes du bord. Sam avait 22 ans quand elle a navigué la première fois en Atlantique Sud. Depuis, elle y est revenue en 2009 pour le Vendée Globe. Abby a navigué par ici lors de sa dernière Volvo en 2001-02 tout comme Carolijn Brouwer. La dernière fois pour Liz, c’était en 2007 quand elle testait le monotype pour le tour du monde. Dee Caffari est venue par ici quatre fois ! Cette expérience ne peut être qu’un bon signe !

    MAPFREFrancisco Vignale, OBR

    n.c.

    Team BrunelStefan Coppers, OBR

    n.c.

    • Les nouvelles du bord •

  • L’exil de St Hélène

    L’histoire d’aujourd’hui est celle de la prudence. Qui sera le premier à appuyer sur la gâchette, les leaders ou la meute des poursuivants ? Au sud se forme une petite zone de basse pression et toute la question est de

    28 octobre 2014 • 2014-15, Course au Large, Volvo Ocean Race • Vues: 2499

  • MAPFREFrancisco Vignale, OBR

    Une journée difficile pour MAPFRE aujourd’hui. Pourquoi ? Les deux derniers classements nous ont montré que nous avions perdu du terrain sur nos adversaires les plus proches. On navigue près des côtes et les autres ont un peu plus de pression que nous.

    On doit rester zen, regarder les prévisions. C’est dans un jour et demi que nous verrons les bénéfices de notre décalage. Mais en même temps, nous devons naviguer aussi vite que possible vers le sud et rester vigilants. Martinez semble un peu plus tendu aujourd’hui. Personne n’aime perdre du terrain.

    Team BrunelStefan Coppers, OBR

    En Hollande, nous avons un livre qui rassemble tous les Hollandais qui ont paré le Cap Horn » raconte Gerd-Jan Poortman. « Et j’aurais aimé y apparaitre ! Et il y a un mythe lié au Cap Horn : une fois que tu l’as franchi, tu as le droit de pisser au vent… Je dois dire qu’en tant que marin, c’est très utile

    Abu Dhabi Ocean RacingMatt Knighton, OBR

    n.c.

    Team Vestas WindBrian Carlin, OBR

    C’est devenu notre quotidien maintenant, heure après heure, nous vivons dans cette coquille de carbone. Nous ne le réalisons pas toujours mais chacun d’entre nous a ses petits effets personnels à bord et ses petites habitudes. J’ai remarqué cela l’autre jour. Pour ma part, je n’aime pas les matins mais à bord je me lève sans hésiter pour le lever du soleil. Ce serait une injure de ne pas en profiter !

    Sally, lui, n’a pas besoin de beaucoup de sommeil. Il se lève toujours tôt pour ses prises de quart. Il n’aime pas être bousculé dès le réveil donc il anticipe !

    Team AlvimedicaAmory Ross, OBR

    n.c.

    Dongfeng Race TeamYann Riou, OBR

    La page blanche.
    Là franchement, je ne sais pas trop quoi vous raconter. Le syndrome de la page blanche.
    Alors si, je pourrais vous dire que l’on a fait des changements entre le FR0 et le MH0. Ca vous passionne ? Si oui, tant mieux, car c‘était un peu les grands moments de la journée. Le point culminant, en matière d’intérêt. Sinon, pour le reste, c’est tout droit, et ça penche. A ce rythme là, on ne va pas tarder à avoir une jambe plus courte que l’autre.
    Powered by the wind, by the way…
    Si, j’oubliais, on a fait un truc dingue. On a mis l’éolienne. C’est Kevin qui s’y est collé. Le pauvre, il y a passé deux heures de sa vie… Alors il faut que je vous dise. On n’a pas fait ça que pour concurrencer Vestas, en matière de déco. En fait, ça fait dix jours que l’on se colle un petit stress sur la quantité de gasoil que l’on a à bord. Et sans gasoil, pas d’énergie: On navigue au sextant et on boit de l’eau de mer…
    Alors il faut savoir que c’est la première fois que l’on navigue en conditions de course réelles, avec les obligations qui vont avec. Des équipements de média et télémétrie imposés, dont certains ont été installés tardivement, se doivent de rester allumés H24. Pas facile, donc de faire un bilan conso, avant le départ…A cela, il faut ajouter la durée de l’étape, supérieure d’un ou deux jours aux prévisions pessimistes.
    Alors on a pensé qu’on était un peu juste et on a fait des économies d’énergie. On a éteint des ordis. On a limité l’utilisation des ventilateurs. Et là, maintenant, ça devrait aller. On a ce qu’il faut pour Cape Town.
    Et l’éolienne? Juste pour prendre une petite marge de sécu, et surtout pour voir ce qu’on arrive à en tirer, en cas de problème…
    Ca bouge un peu.
    Le dernier classement vient de tomber. Tiens, ça a l’air de bouger un peu… Il était temps.

    Team SCACorinna Halloran, OBR

    « Je navigue contre mon mentor et nous sommes sur le point de le dépasser » raconte Sam Davies avec un petit sourire en coin.

    Nos mentors reconnaissent des choses en nous dont nous ne sommes même pas conscientes. Nos mentors nous donnent la confiance suffisante pour effectuer nos propres choix et peut-être arriver à les surpasser. Certains d’entre nous connaissent leurs mentors depuis des décennies. D’autres viennent juste de les découvrir. Certaines naviguent avec leurs mentors, d’autres naviguent contre leurs mentors. Certaines ont différents mentors, d’autres un seul.
    Nous sommes une équipe de filles déterminées, nous sommes positives.
    Nous sommes dans la compétition, nous sommes en train de revenir et rien ne pourra nous arrêter. »

    • Les nouvelles du bord •

  • A mi-parcours entre Alicante et Le Cap

    Les sept bateaux de la Volvo Ocean Race naviguent depuis hier dans l’hémisphère sud. Impossible pour les « bizuths de l’équateur » d’échapper aux traditionnels rituels… Quelques instants de détente après deux

    25 octobre 2014 • 2014-15, Course au Large, Volvo Ocean Race • Vues: 2850

  • Le meilleur des blogs des reporters embarqués

    MAPFREFrancisco Vignale, OBR

    MAPFRE est en cinquième position après avoir subit le passage du Pot Au Noir mais heureusement, le retard par rapport aux autres n’a pas augmenté. Nous sommes entrés dans cette zone avec 20 milles de retard et nous en ressortons avec 190 !

    Nous naviguons au près vers Fernando de Noronha mais avant cela, nous allons nous amuser avec quelques gars de l’équipage. Ils n’ont jamais passé l’équateur donc Neptune va s’occuper d’eux ! Je vais filmer tout ça et je sens que ça va être sympa.

    Nicolas Lunven et Anthony Marchand – qui ont tous les deux moins de 30 ans – vont devoir y passer. Nous ferons l’inventaire de leurs pêchés et ensuite, Neptune déchainera sa furie.

    Team BrunelStefan Coppers, OBR

    n.c.

    Abu Dhabi Ocean RacingMatt Knighton, OBR

    Le roi Neptune a un nouvel « initié » en son royaume. Je sais que c’est difficile à croire mais, en tous cas, j’en ai la coupe de cheveux ! Nous approchons péniblement de l’équateur et la menace d’une sanction imminente est de plus en plus forte.

    Comme c’est la tradition, la cérémonie de franchissement de l’équateur a été respectée. Tous les bizuths comme moi ont été amenés à monter sur le pont pour réparer leurs péchés. Comme j’étais le seul dans ce cas à bord, j’ai eu beaucoup de pêchés à expier. Cela dit, je ne pouvais rêver de passer ce moment avec un meilleur groupe d’amis et je suis fier d’être dans leurs rangs.

    Team Vestas WindBrian Carlin, OBR

    Wow, les choses sont très différentes aujourd’hui. Les vents faibles ne sont plus là et le pont est régulièrement sous l’eau et nous avons pris un ris dans la Grand Voile. Nous sommes maintenant dans les alizés et nous avançons sur la voie express vers Le Cap. Nous étions en classe affaire pendant deux jours. Nous dormions à plat, nous pouvions nous déplacer facilement et même faire du thé mais c’est terminé.

    La frustration du Pot Au Noir est maintenant derrière nous et il semble que notre route à l’Est ne nous a pas trop retardé. A vori les classements, le résultat n’est même pas trop mauvais. Nous avons du attendre un moment avant de savoir si notre option était payante mais le résultat était le bienvenu.

    Team AlvimedicaAmory Ross, OBR

    n.c.

    Dongfeng Race TeamYann Riou, OBR

    Je ne voudrais pas apparaître comme un éternel insatisfait mais cela fait quand même plusieurs jours que nous sommes dans le marasme le plus total, dans le Pot Au Noir et nous manquons beaucoup de sommeil.

    Hier, nous avons connu un grand changement de vent qui a pris certains au dépourvu. Nous avions un vent très agréable de 11 nœuds et, d’un seul coup, c’est monté de manière tout à fait imprévisible à 18 nœuds. Il y a ensuite eu un peu de confusion sur le pont et le vent est monté jusqu’à 23 nœuds.

    Depuis, nous avons dit au revoir aux gros nuages ainsi qu’aux accalmies et nous sommes passés au près avec 30 degrés de gite. C’est un peu comme si nous devions apprendre à marcher sur un bateau qui est toujours du même côté. C’est particulièrement éprouvant à l’intérieur où il faut se tenir comme Tarzan à ses lianes.

    Team SCACorinna Halloran, OBR

    Il y une raison pour que les gens continuent de revenir dans l’Atlantique Sud, pour qu’ils se disent, « ok, je vais le refaire » mais personnellement, ça m’effraie toujours autant. Je suis toujours nerveuse. Dans le Pot Au Noir, je me sens faible et vulnérable.

    Aujourd’hui, ça n’a plus rien à voir. Nous devons passer à la cérémonie de Neptune pour pouvoir profiter de vents favorables dans des eaux inconnues. J’ai reçu des tripes de poissons, elles s’enlèveront, mais pas le souvenir de cette journée incroyable.

    • Les nouvelles du bord •

  • Vestas en chasse

    Trois jours de souffrance. Mais toute la flotte est parvenue à s’échapper du Pot Au Noir et évolue maintenant aussi vite que possible vers l’île de Fernando de Noronha, au large du Brésil. Abu Dhabi Ocean Racing continue

    24 octobre 2014 • 2014-15, Course au Large, Volvo Ocean Race • Vues: 2487

  • MAPFREFrancisco Vignale, OBR

    Aujourd’hui, nous étions un peu occupés avec Team Alvimedica. Ils n’étaient que quatre milles devant nous. A midi, nous les avons rattrapés et dans la soirée, nous avons réussi à les dépasser. C’est très motivant de naviguer aussi près d’un autre bateau. Cela t’oblige à mieux naviguer quelques soient les conditions. C’est une course que tu gagnes en travaillant plus dur jour après jour. Si tu fais le nécessaire pour naviguer juste 0.5 nœuds plus vite que les autres… Au bout de 24 heures, tu as gagné 12 milles.
    Et au final, sur une journée, c’est beaucoup.

    Team BrunelStefan Coppers, OBR

    n.c.

    Abu Dhabi Ocean RacingMatt Knighton, OBR

    Après trois jours, quatre paquets de chewing gum à la caféine, cinq heures d’errements et une sympathique baleine pilote, Abu Dhabi Ocean Racing est enfin sorti du Pot au Noir ! Alors que le soleil se levait et que le vent commençait à se renforcer, on pouvait apercevoir loin derrière nous une demi-douzaine de chasseurs englués dans des vents très légers.
    Pour Ian et Sifi, ce moment récompense notre décision prise il y a une semaine. Une réflexion stratégique et tactique qui nous a fait choisir une route ouest à l’opposé d’une grande partie de la flotte qui avait choisi l’est.

    Team Vestas WindBrian Carlin, OBR

    n.c.

    Team AlvimedicaAmory Ross, OBR

    J’en ai marre de prendre des photos de nuages. Je suis sûr que tous, nous préfèrerions gagner dans le sud plutôt que de passer une nouvelle journée aux prises avec ce système de haute pression, à naviguer très lentement.
    En ce moment, l’équateur nous semble encore à des semaines de navigation. On s’est maintenant résolu au fait qu’Abu Dhabi et Brunel, à l’ouest et Team Vestas Wind, à l’est, se sont échappés du Pot au Noir et naviguent dans le vent de sud est. On ne peut rien faire contre ça. Par contre, on essaye de tout faire pour être les leaders du groupe des poursuivants.
    Il reste encore beaucoup de chemin pour cette étape et pour la course en général. La façon dont nous gérons cette situation très frustrante est importante pour notre cohésion d’équipe.

    Dongfeng Race TeamYann Riou, OBR

    Bienvenu au sauna.
    Il est 01:00UTC, et je viens de relever 31.7 degrés Celsius à la table à carte. Alors sur les coups de midi, je vous laisse imaginer. Suffoquant… Et il n’y a pas beaucoup d’échappatoire. Alors enchainer les manœuvres, qui se concluent en général par de toniques sessions de matossage, sur le pont, comme à l’intérieur, et vous comprendrez qu’on frise la surchauffe. Pas vraiment de quoi calmer les esprits. D’autant que si on a été gâté en nuages et sessions de molle, on n’a pas vraiment eu le droit au traditionnel gros grain. Celui sous lequel tu prends ta première vraie douche depuis le départ. Pourtant ce n’aurait pas été du luxe.
    Bref, on a passé de meilleurs moments. On va s’en remettre, mais si on peut éviter, ce serait bien qu’on ne traine pas trop longtemps dans le quartier.
    Bonne journée.

    Team SCACorinna Halloran, OBR

    S’il y a une chose qui est systématiquement la même dans le Pot au Noir, c’est justement que cette zone n’est jamais la même ! Tu ne peux rien prévoir. Ce matin, à bord, c’était si calme que l’on aurait pu entendre une mouche voler.
    Peu de temps après le lever du soleil, nous nous sommes retrouvées sous des pluies torrentielles et dans 20 nœuds de vent. En fin d’après-midi, on faisait quasiment marche arrière… Et on ne sait à quelle sauce nous serons mangées ce soir.
    Les positions du matin nous ont renforcés dans l’idée que, dans le Pot au Noir, tout peut arriver.
    Hier soir, avant le coucher du soleil, nous avons finalement rattrapé Alvimedica. Nous n’étions qu’à huit milles d’eux. Malgré ce faible écart, nous naviguions dans des conditions totalement différentes. Ils ont réussi à s’échapper et aux positions du matin, ils avaient 20 milles d’avance ! Il y a des moments où notre frustration est intense. On passe nos journées à scruter les nuages à l’horizon en espérant pouvoir bénéficier d’un peu de pression. On attend que le vent veuille bien nous aider à nous extraire de cette zone étrange et dramatique.

    • Les nouvelles du bord •

  • Le Pot au Noir : gain et perte

    La flotte de la Volvo Ocean Race est entrée dans le Pot au Noir le 21 octobre dernier. Grâce à leur positionnement ouest, Abu Dhabi Ocean Racing et Team Brunel sont sortis gagnants de la Zone Intertropicale de Convergence

    22 octobre 2014 • 2014-15, Course au Large, Volvo Ocean Race • Vues: 4381

  • MAPFREFrancisco Vignale, OBR

    Nous sommes à la même place depuis 24 heures. Xabi a dit : « c’est exaspérant et la seule chose à laquelle on peut s’attendre c’est que les autres teams soient dans une pire situation que nous ». J’en doute. Coincé, sans vent avec une telle chaleur. Je n’ai jamais connu cela avant. 8 degrés nord, c’est notre latitude. Je suis sûr que je n’oublierai jamais cela durant toute ma vie.
    Certains gars font la lessive, bricolent, nettoient… Neti a été le plus chanceux, il a sauté dans l’eau il y a une minute.

    Team BrunelStefan Coppers, OBR

    n.c.

    Abu Dhabi Ocean RacingMatt Knighton, OBR

    A bord, les membres de l’équipage ont profité pleinement de la valse constante, pour se reposer et être prêts pour la régate qui, c’est certain, va commencer.
    Le système de surveillance a tourné efficacement et il semblerait que pour la première fois, il y ait toujours 4 personnes qui dorment profondément en dessous ou en dessus de la pile de voiles. Le chuchotement est devenu la nouvelle règle à bord. Pendant chaque manœuvre, nous essayons de garder au moins deux ou trois équipiers à l’intérieur pour maximiser le repos.
    Au moment où j’écris, le vent a commencé à s’établir. 8 nœuds de vitesse du bateau. Cela pourrait être la stabilisation selon Ian… Ou alors nous pourrions faire deux pas en arrière.

    Team Vestas WindBrian Carlin, OBR

    La seule que nous ayons tous à l’esprit maintenant, c’est de sortir de là.
    Le Pot au Noir, Wouter s’attend à ce que les prochaines 24 heures soient claires, nous espérons tous que cela arrive le plus tôt possible. La chaleur devient insupportable aussi. Les gouttes de sueur de mon visage, s’échouent verticalement comme le delta de l’Amazon, passent sur mon estomac, puis finalement elles saluent le rebord de mon short qui les récolte. Il sera essoré et séché tous les jours. Je ne suis pas certain de la température actuelle, mais je sais qu’il fait assez chaud pour faire fondre tout notre chocolat.
    C’est rageant, d’autant quand on sait que les autres équipages ont pris 20 milles de plus sur nous toutes les 6 heures. Nous avons été bien occupés avec l’entretoise de notre outrigger qui a cassé net sur l’extérieur et en bout, là où il y a le plus de poids. C’est plutôt agaçant quand ça arrive. 12 nœuds de vent et zéro en tête de mât à 115 degrés du vent réel. Rob Salthouse a passé 4 à 5 heures à réparer et renforcer le reste. Quelques heures plus tard, la résine avait pris et une nouvelle entretoise était née.

    Team AlvimedicaAmory Ross, OBR

    Le résumé est assez simple : nous sommes coincés dans le Pot au Noir. Coincés et coincés pour de vrai.
    La vérité c’est que la situation aurait pu être pire. Nous pensons que nous avons fait tout ce qui était possible – nous avons pourtant joué avec les cartes, avec un succès relatif. Mais vous savez, avant de venir ici, dans le Pot au Noir, que vous êtes en quelque sorte à sa merci et malheureusement, ce n’est pas que « en quelque sorte ».
    Retour au radar pour chercher le chemin de sortie !

    Dongfeng Race TeamYann Riou, OBR

    Le coup de vent danois. Ce n’est pas plus amusant que d’être coincé, mais c’est toujours plus énervant quand tu régates. Et quand tu regardes les positions, tu vois les bateaux qui en théorie ont la pire place, s’en sortir – ça, c’est énervant.
    Bienvenue dans le sauna. Ce n’est pas toujours facile de trouver le sommeil dans ces conditions. Et devinez pourquoi, la température n’aide pas à l’intérieur du bateau. Imaginez un espace restreint avec un tout petit filet d’air où se trouvent 5 personnes, des ordinateurs, des machines, une cuisine… J’ai noté 31 degrés il y a une demi-heure, en plein milieu de la nuit.

    Team SCACorinna Halloran, OBR

    Vous savez, quand vous essayez de faire coller deux aimants positifs et que quel que soit la manière dont vous les rapprochez, ils ne se touchent jamais ? Et bien le Pot au Noir c’est un peu comme ça. Le Pot au Noir est le résultat de la rencontre entre un vent de nord et un vent de sud. C’est la zone de cette rencontre – environ 3 à 5 degrés de large – où le courant et le vent augmentent.
    Avec tout qui augmente, les orages se forment et apparaissent la lumière et le vent à la surface de l’eau.
    La chose la plus importante à faire est de regarder les nuages et le radar – pour s’assurer que non seulement nous pouvons contourner ces orages mais que nous sommes aussi sur la bonne route.

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