Les Classiques enchantent le golfe

© Gilles Martin-Raget

82 voiliers Classiques, dont 22 Centenaires, ont débuté aujourd’hui leur régate, sous un ciel de carte postale et sur un plan d’eau éclaboussé de soleil. Répartis en 10 groupes pour les classements, en fonction de leurs tailles et de leurs types de gréements, ils ont eu droit à quatre départs distincts, les plus petits voiliers s’élançant avant les plus gros, pour terminer avec les « big boats ». Distinction iconique et convoitée qui fête cette année ses 15 ans au sein des Voiles, le Trophée Rolex récompensera le meilleur voilier du groupe Aurique A, qui réunit sept sublimes unités. Une entrée en matière toute en finesse leur était proposée ce jour par un Eole en mode estival. 10 milles à parcourir en bordure du golfe, avec une belle succession de changements d’allures et de directions, propices à permettre à chacun d’exprimer le meilleur de ses qualités. Scud (Herreshoff 1903), Recluta (Frers – réplique Camper&Nicholson) première apparition aux Voiles, ou encore Sky, le yawl aurique construit en 1890, ont marqué les esprits aux avant-postes de leurs groupes respectifs.

Modernes, 5 départs en 35 minutes !

L’anticyclone qui persiste dans le golfe de Gènes, absorbant le moindre souffle d’air au ras des rivages Varois, n’a en rien décontenancé le Comité de course des voiliers Modernes qui a lancé avec une régularité record pas moins de 5 départs, IRC B, C, D, E et F, en moins de 35 minutes. Sur un parcours d’une dizaine de milles, les équipages ont rivalisé d’intelligence tactique et d’anticipation pour s’extraire des pièges du golfe. Solano et Music (Baltic 50) ont poursuivi le pas de deux initié hier qui les a porté en tête des IRC B (Trophée North Sails), tandis que Nanoq, Albator, Daguet 3 et Rafale ne se lâchaient pas d’une longueur chez les IRCC, support du Trophée BMW. Une nouvelle course validée pour ces 5 groupes Modernes, une régate de petits airs, en attendant celle nettement plus ventée annoncée demain.

Bateaux remarquables

Alcyon 1871 150 ans d’histoire

Alcyon 1871, surnommé « le voilier qui exagère » du fait de ses élancements incroyables, est la plus ancienne reconstruction intégrale de voilier de régate jamais réalisée en France. Fidèle réplique du légendaire houari, voilier à corne, qui a connu ses heures de gloire durant la fin du XIXème siècle, à la grande époque des pionniers de la régate sportive en Méditerranée. Témoin de ce glorieux passé, il navigue toujours en régate sur les mêmes eaux, à l’occasion du circuit actuel de voile classique touchant souvent les mêmes ports, de Marseille à Monaco. 150 ans après sa première régate, Alcyon, surnommé « le voilier qui exagère » du fait de ses élancement incroyables, se devait de fêter dignement ce jubilé à Saint-Tropez en ce mardi soir.

Vedettes parmi les stars, les P Class!

Les magnifiques coques rouge, bleu marine et verte des trois P Class américains Chips, Corinthian et Olympian s’affrontent au sein de la classe des Epoque Aurique A, support du Trophée Rolex. La P Class est l’une des classes de la règle universelle, dont les plus grandes sont les J et la plus petite, la classe S. Le premier bateau de classe P a été Seneca, qui, en 1907, a représenté le YC Rochester dans la Canada’s Cup, la compétition de match racing entre les États-Unis et le Canada. A as confondre avec Le P-Class,un type de petit dériveur à voile unique, populaire comme bateau d’entraînement pour les jeunes en Nouvelle-Zélande.

Portrait du jour :

Federico Nardi, l’homme-orchestre de la renaissance de yachts classiques.

Il est l’homme qui, au sein du chantier Toscan Cantiere Navale Argentario, a présidé à la restauration de Scud (Trophée Rolex). L’Italo-Britannique Federico Nardi, yachtsman, entrepreneur, porteur de projets, est un touche à tout génial en matière de découverte de yachts classiques abandonnés, de recherches architecturales pour les rénover, et de conseils auprès des artisans chargés de redonner vie à ces merveilleux yachts sans lui voués à la disparition. On lui doit ainsi de pouvoir admirer Stormy Weather, Nayala, Dorade ou Sonny. A 70 ans, l’ami de feu Olin Stephens navigue moins mais poursuit son inlassable parcours de recherches et de découvertes de merveilles du yachting classique.

Et demain….

Arrivée en début d’après midi dans le port de Saint-Tropez des jeunes de l’école de voile du Yacht Club de Saint-Tropez en Optimists. Une vingtaine de jeunes espoirs est invitée à régater autour de deux bouées mouillées dans le port, manière pour eux e participer aussi à la fête Tropézienne.
A partir de 18 heures, Place des Lices, le traditionnel concours de boules entre équipages…

Ils ont dit :

Torben Grael, Scud (Herreshoff 1903)

« Je navigue sur Scud, une belle restauration, très compétitive! L’équipage vient de l’America’s Cup et tous ces marins sont très performants! Scud était un one design au début du siècle dernier. Il est le dernier de 13 bateaux construits. Le bateau est lourd, avec une longue quille, difficile à barrer mais il faut l’accepter sur ce type de bateau. Mais c’est très compétitif malgré tout. Le bateau n’aime pas le petit temps car le mât est court, et la bôme est longue et on a besoin d’air en altitude. Au dessus de 12 noeuds, le bateau est rapide, surtout au portant. Saint-Tropez est un endroit fantastique, avec une atmosphère formidable. Le grand public peut voir les bateaux. Les courses sont sympas, à vue du village. Les conditions sont toujours piégeuses, avec le vent qui tourne beaucoup. On a toutes les conditions ici, ce qui est bien car tous les types de bateaux et de marins peuvent s’exprimer. »

Jean Luc Dénéchau, Président de la FFV

« Nous soutenons toutes les formes de voiles, et les Voiles de Saint-Tropez constituent un peu la légende de notre sport. On soutient les passionnés, e soutenant les traditions mais en allant vers l’innovation et la modernité. Le plan d’eau de Saint-Tropez en est l’illustration puisqu’il a accueilli récemment le Sail GP avec mon Vice Président Billy Besson. La voile connait un beau dynamisme avec une belle progression de la course au large, ave toutes les classes en pleine évolution. On reconnait cette embellie dans nos clubs avec de nombreuses personnes qui se sont tournées au sortir du civid vers la pratique du bateau à voile. Notre saison a été la meilleure depuis 6 ans. A titre personnelle, j’aime l’esthétique de la voile, et les yachts Classiques sont merveilleux à voir naviguer. »

Source

Maguelonne Turcat

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