Sept bizuths à l’assaut de l’inconnu

  • © Alexis Courcoux
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Ils ont entre 23 et 47 ans et participent pour la première fois à La Solitaire du Figaro-Eric Bompard cachemire. Les 7 bizuths de la 45e édition de la plus dure des épreuves en solitaire ont tous rêvé de relever ce challenge et de naviguer aux côtés de l’élite de la course au large. 7 bizuths, 7 profils bien différents dont l’objectif premier est de terminer sur le podium du classement qui leur est consacré : le classement Bénéteau des Bizuths.

2014 milles à parcourir en quatre étapes, des nuits sans sommeil, des enchaînements de manœuvres en solitaire, de la régate au contact, de la stratégie à mettre en place… le tout durant un mois : le défi est de taille. Mais ces « bleus » de la course au large ne sont pourtant pas nés de la dernière pluie. Entre l’Anglais Sam Matson (Artemis 21), 23 ans, issu de l’Artemis Offshore Academy, et Gwen Gbick (Made in Midi), 47 ans, qui a roulé sa bosse au sein du Team Groupe Bel avec Kito de Pavant, il y a de l’expérience. C’est la raison pour laquelle ils seront au départ dimanche prochain, aux côtés de 31 autres concurrents, avec une grosse envie de participer au match, et certainement pas de ramasser des bouées.

Le bleu dans les yeux

Parmi les 7 bizuths, trois d’entre eux sont Anglais, fraîchement formés par l’Artemis Offshore Academy, véritable pôle de formation à la course au large créé il y a quatre ans. Sam Matson (23 ans), Alan Roberts (24 ans) et Richard Mason (26 ans) se sont entraînés quatre mois à Lorient coachés par Tanguy Leglatin. Avant d’intégrer l’académie, Alan et Richard ont engrangé des années de glisse en voile légère, tandis que Sam a usé ses fonds de cirés sur les courses du RORC, et ne tarit pas d’admiration sur son compatriote Sir Robin Knox-Johnston, premier homme à avoir accompli un tour du monde en solitaire et sans escale… Leur voie semble déjà toute tracée.

La Solitaire du Figaro – Eric Bompard cachemire : un rêve et un passage obligé

Le doyen des bizuths, Gwen Gbick, en rêvait depuis longtemps. Depuis les années 70 ! « Entre deux projets professionnels, il y avait la place pour réaliser ce rêve » raconte le skipper de Made in Midi. Sur cette Solitaire, pas d’objectif, mais une grosse envie de bien faire et d’apprendre encore sur lui-même. Pour le Bordelais Clément Salzes (Darwin Les marins de la Lune), c’est un peu la même histoire. La course lui a échappé l’an dernier faute de partenaire, cette année est la bonne. Expert maritime dans la vraie vie, pour Clément le montage du projet et la participation à l’épreuve demeurent au même niveau : une expérience passionnante et enrichissante. Et puis, il y a le jeune Sébastien Simon (Bretagne – Crédit Mutuel Espoir), bien décidé à faire son trou dans le milieu de la course au large. Naviguer aux côtés des Eliès, Beyou, Gautier, il n’en revient toujours pas ! Son objectif est clair : « faire un podium au classement des bizuths et rester proche des meilleurs, sinon ça ne m’intéresse pas » avoue Sébastien. Enfin, Gwénolé Gahinet (Safran-Guy Cotten), vainqueur de la dernière Transat AG2R LA MONDIALE aux côtés de Paul Meilhat (SMA), également vainqueur de la Mini Transat en 2011, sait que le circuit Figaro Bénéteau et particulièrement La Solitaire du Figaro – Eric Bompard cachemire demeurent l’école de l’excellence. Un formidable défi à relever avant, peut-être un jour, de tourner autour du globe…

Ils ont dit :

Clément Salzes (Darwin Les marins de la Lune) :

C’est un projet que j’ai depuis longtemps dans la tête puisque je voulais déjà être au départ à Bordeaux l’année dernière, et faute de partenaire je n’ai pas pu. La préparation, la recherche de budget fait partie du projet et c’est aussi ça qui m’intéresse. Je vise un podium mais surtout le plaisir sur ces quatre étapes de La Solitaire.

Sébastien Simon (Bretagne – Crédit Mutuel Espoir) :

Cela fait un moment que je pratique la voile en compétition, et de voir les marins sur La Solitaire du Figaro, de suivre la course sur le site internet, ça m’a fait rêver. J’ai toujours eu envie de faire cette course et de me mesurer aux grands marins. Je m’attends à ce que ce soit dur. Passer trois nuits en mer, je ne l’ai jamais fait, mon maximum c’est deux ! Je m’attends à une belle expérience du large, mais en même temps j’ai un peu d’appréhension. Mon objectif : le podium bizuths, et au moins être dans le match avec les plus grands, je n’aimerais pas être derrière.

Gwen Gbick (Made in Midi) :

C’est un rêve de gamin. J’ai croisé dans les années 75-77, alors que j’étais en croisière avec mes parents, la Course de l’Aurore… Ca m’a trotté dans la tête depuis. Entre deux projets professionnels, il y avait la place pour réaliser ce rêve. Kito de Pavant m’a énormément aidé à me lancer dans cette histoire. J’arrive à me projeter jusqu’à la seconde étape, mais après pas du tout. C’est l’inconnu, même si j’ai maintenant apprivoisé le bateau et les nuits en mer. L’enchaînement de quatre étapes avec peu de sommeil, je ne sais pas ce que ça va donner. Je n’ai pas d’objectif de résultats précis. Je me suis fixé l’objectif de faire les choses que je sais faire le plus longtemps possible…

Gwénolé Gahinet (Safran-Guy Cotten) :

Pour moi, La Solitaire du Figaro – Eric Bompard cachemire, c’est un défi intéressant, une belle compétition où il faut relever le challenge de tenir quatre étapes en un mois. C’est presque la course obligatoire par laquelle il faut passer quand tu souhaites faire de la course au large et viser le Vendée Globe par exemple. C’est un tremplin ultra formateur. La monotypie, ce n’est pourtant pas ce qui m’attire le plus, mais elle permet de s’atteler aux réglages, aux manœuvres, à la navigation au contact. Je sais que les départs et les débuts d’étape seront compliqués pour moi, car je manque un peu de pratique, mais une fois passé ce stade, je ne me fais pas trop de souci, la gestion du sommeil en Mini 6,50 est la même…

Sam Matson (GBR – Artemis 21) :

Depuis que nous avons commencé en France, en janvier, la courbe d’apprentissage a été énorme. De septembre à décembre l’année dernière, nous étions en Angleterre où nous avons commencé déjà à nous sentir très à l’aise pour se déplacer dans le bateau. Et dès que nous sommes arrivés en France en janvier, nous avons encore passé une étape supplémentaire. Il y avait tellement de choses à apprendre ! C’est vrai aussi que notre culture est légèrement différente. Nous sortons progressivement de notre petite bulle anglaise. Je me sens très heureux maintenant.

Richard Mason (GBR – Artemis 77) :

J’ai fait de la régate depuis tout petit. Mais les détails de la course au large, mon sommeil, ma nourriture, la gestion de moi-même sont relativement nouveaux. Dans la voile olympique, on s’entraîne déjà à être le meilleur, à être à notre apogée physiquement. J’ai appris à repousser mes limites. Du coup, ce n’est pas ce qui me fait peur sur La Solitaire du Figaro – Eric Bompard cachemire. Je me sens à l’aise maintenant, depuis ces longs mois de formation cet hiver. C’était très dur ! J’ai une idée de comment ça va se passer les premiers jours, mais dans quel état je vais terminer la course, je n’en ai aucune idée !

Alan Roberts (GBR) skipper Artemis 23:

J’ai navigué sur beaucoup de supports de classe internationale comme le Merlin Rocket, le XOD, le RS 200, le SB3. Il y a des courses que je voudrais faire, comme la Volvo Ocean Race et le Vendée Globe. Le circuit Figaro est donc une bonne voie. J’ai fait le convoyage retour de La Solitaire du Figaro – Eric Bompard cachemire l’an dernier avec Nick Cherry et je pense que c’est ça qui a semé la petite graine ! Pour moi, c’est nouveau de gérer le sommeil et l’ensemble bateau tout seul. J’ai appris durant la formation et les trois courses d’avant saison, que tout peut arriver, que c’est facile de perdre des places comme d’en gagner.

Source

RivaCom

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