Sam Davies skipper du Team SCA

© DR / Volvo Ocean Race

A Alicante, le spectacle se joue plutôt à terre en ce moment. Tous les Volvo Ocean 65 sont sortis de l’eau et sont alignés les uns à côté des autres face au QG de la Volvo Ocean Race. Ils passent entre les mains expertes des équipes du chantier de Nick Bice qui a construit les monotypes. Après l’Etape Zéro disputée le week end dernier, cette période de maintenance était programmée pour 14 jours. Quant aux marins, beaucoup en profitent pour se ressourcer auprès de leur famille ou effectuer les dernières formalités à l’image de Sébastien Marsset, dernier Français annoncé pour cette édition 2014-15 et qui effectuait aujourd’hui son stage de sécurité.

Sébastien Marsset, équipier de Team Alvimedica

  • Amory Ross/Team Alvimedica/Volvo Ocean Race
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Sébastien Marsset a du être patient. Equipier de réserve dans l’équipage Groupama lors de la dernière Volvo Ocean Race, le Français n’avait qu’une envie : signer pour un tour du monde ! Sa patience a payé puisqu’il vient d’être appelé par l’équipage de l’américain Charlie Enright. C’est sûr, le Lorientais est cette fois bel et bien sur la feuille de match de Team Alvimedica. A 29 ans, il n’a pas hésité une seule seconde pour saisir l’opportunité qui lui était offerte par l’équipage turquo-américain. A bord de Team Alvimedica, Sébastien Marsset occupera le poste de numéro 1 / régleur.

« Nous avons eu la chance de rencontrer Sébastien et de pouvoir l’embarquer pour le tester. Il convient parfaitement pour la première manche » explique Bill Erkelens, le directeur de Team Alvimedica.

Sébastien Marsset a travaillé au sein de l’équipe Groupama pendant quatre années et a joué un rôle essentiel dans le triomphe de l’édition 2011-12. Il était récemment équipier du maxi trimaran Spindrift. « Lors de la dernière Volvo Ocean Race, j’étais équipier remplaçant de Groupama. Je n’ai pas eu l’opportunité d’embarquer lors de ce tour du monde. Mais par contre, j’ai appris énormément. Cela a été une expérience très riche. Forcément, j’avais envie de réintégrer une équipe mais cette fois, en étant embarqué. Faire un tour du monde ou même plusieurs est un challenge que j’ai envie de relever. La Volvo Ocean Race est un énorme événement nautique et je ne connais aucun marin qui n’ait pas envie d’y participer. Ce sont des projets uniques qui me font rêver ! » explique le Lorientais qui vient tout juste de terminer son stage de sécurité en France aux côtés de plusieurs marins qui s’apprêtent quant à eux à partir en solo pour la Route du Rhum.

Avec l’arrivée de Sébastien Marsset, la Volvo Ocean Race compte dans ses rangs 10 Français !

Samantha Davies, skipper de Team SCA

  • © DR / Volvo Ocean Race
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Samantha Davies, la plus française des anglaises, sera bien skipper de l’équipage 100% féminin. A tout juste 40 ans, elle s’apprête à s’élancer pour la quatrième fois sur un tour du monde après la tentative de Trophée Jules Verne en 1998 (sur Royal & Sun Alliance, équipage féminin mené par Tracy Edwards), son Vendée Globe 2008-09 (4ème) et son Vendée Globe 2011-12 (abandon). Mais elle sera pour la première fois dans la peau du skipper. Un rôle dont elle nous parle avec passion.

Quelles sont vos attentes sur cette course, vous qui allez être pour la première fois skipper d’un équipage sur la Volvo Ocean Race ?

Je me suis élancée trois fois pour un tour du monde. J’en ai bouclé un. Mais à chaque fois, il s’agissait de tours du monde sans escale. J’ai aussi fait une tentative de record avec un équipage féminin en 1998 mais nous avions démâté au Cap Horn. J’aime naviguer autour du monde, le défi est immense. Mais ce qui me rend triste, c’est de ne pas profiter pleinement de la planète quand je suis en course. Participer à un tour du monde avec escale, c’est avoir des départs et des arrivées, découvrir de nouveaux pays, de nouveaux villages de course, retrouver ta famille. C’est à chaque fois des moments incroyables. J’attends beaucoup de la Volvo Ocean Race sur ce plan là.
Et il y a bien sûr encore plus d’intensité car mon rôle à bord sera de préserver une équipe solide pendant neuf mois. C’est nouveau pour moi mais c’est quelque chose dont j’ai pleinement conscience.
Nous ne savons pas précisément ce que nous allons devoir gérer mais nous savons que cette course sera un vrai challenge. Avec des hauts et des bas.

Vous devez parfois ressentir fortement la pression de ce rôle de skipper…

Gérer la pression, je sais que je peux le faire. Je l’ai d’ailleurs déjà fait à plusieurs reprises. Mais personne n’a les mêmes attitudes, la même approche et la même capacité à se contrôler. Faire en sorte que l’équipe soit en phase sur tout cela est de ma responsabilité.
Je ressens la pression bien sûr mais le nouveau challenge pour moi est bien cette approche de leader d’équipe. C’est une course et nous voulons chacune donner le meilleur de nous mêmes pour être performantes. Nous devons trouver les clés pour que notre équipe soit la meilleure possible.
Finalement, la navigation est la chose la plus facile pour moi car c’est ce que je sais faire. La partie la plus agréable va être de manager l’équipe. Ce n’est pas facile, je n’ai pas encore toutes les réponses mais nous sommes vraiment dans la bonne configuration pour y arriver.

Vous n’êtes pas le premier équipage féminin de la course, avez-vous pris connaissance des performances du précédent ?

Oui, je l’avais suivi régulièrement. Elles m’avaient demandé à l’époque d’embarquer avec elles mais ce n’était pas possible car j’étais trop occupée avec mes propres projets. Beaucoup de mes amies étaient à bord.
Le premier équipage que j’ai suivi de plus près était Maiden. Et même avant qu’il y ait des femmes sur la course, alors même que Tracey Edwards était la cuisinière d’un équipage, je regardais déjà la course. La Volvo Ocean Race m’a beaucoup inspirée, elle a été très importante pour moi. Tous les bateaux et tout ce qui tourne autour de ces projets.

Que vous manque-t-il quand vous partez en mer pour de longues périodes ?

C’est marrant. Je me souviens que mon ami m’a dit une fois : « tu es plus souvent en mer qu’à terre. ». Il y a des choses qui me manquent. Mon fils par exemple. C’est parfois difficile d’être loin aussi souvent. Mais ils viennent aux escales donc nous nous voyons quand même plus que ce que pensent les gens. Ce qui me manque aussi, c’est une tasse de thé Earl Grey avec du vrai lait et dans un mug approprié. C’est mon côté britannique qui ressort dans ces moments-là !

Quelles sont vos chances de régater en tête de la course ?

Nous sommes probablement l’équipage qui s’est le plus entrainé mais pour autant, nous sommes celui qui a le moins d’expérience. Mais nous sommes là. L’année dernière à la même époque, c’était encore impensable. On ne se sentait pas capable. Alors, nous essayons juste de faire de notre mieux et nous savons que nous avons beaucoup à apprendre. Nous sommes toutes assez nerveuses mais nous espérons écrire de belles pages. Je sais que l’on peut.

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