Knut Frostad
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Clap de fin sur la Volvo Ocean Race 2014-15
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Bruno Dubois a consacré près de deux années au projet Dongfeng Race Team. Directeur de l’équipe, le Canadien savoure cette troisième place sur la Volvo Ocean Race et revient, à chaud sur ces neuf mois de course.
Quel est ton sentiment quelques minutes après l’arrivée ?
Le seul objectif, c’était d’assurer le podium, de rester avec MAPFRE. De ne pas avoir un bateau entre MAPFRE et nous. C’est pour ça qu’on est resté avec eux tout le temps. Le seul moment où on s’est relâchés, c’était quand on s’est dit qu’Abu Dhabi était tellement loin, que ça allait.
Il faut remettre les choses en perspective. On était des challengers, très challengers, même. La première étape, les gens ne pensaient même pas qu’on allait y arriver. Nous avons réussi à mettre une équipe sur pied, avec des Chinois, on a fait naviguer 4 Chinois, on a gagné deux étapes, on est sur le podium (général) depuis Alicante et puis on a fait 6 podiums d’étapes sur les 10 manches. Ca, ça me fait plaisir. Les équipiers Chinois, c’est un handicap en bras mais surtout en connaissance offshore. Ca faisait bcp de travail. Il a fallu former des Chinois qui n’avaient jamais passé une nuit en mer. Ils n’avaient jamais fait ça.Un nouveau projet Volvo pour les Chinois ?
J’espère pour Dongfeng.
Un bateau français dans une prochaine Volvo?
J’aimerais ça, j’adorerais parce que c’est quand même ma culture. Mais il faut pas mal d’argent pour faire les choses bien. Je ne sais pas si on a ça en France pour le moment
Mais l’international, j’aime ça aussi. Parce que j’aime bien le mix de culture et ce qu’on a apporté aux Chinois… Je suis content d’avoir fait ça.Le pire moment ?
L’arrivée à Lisbonne. J’en tremblais, j’avais froid. Je me suis trouvé au milieu de la nuit à voir MAPFRE et Brunel s’en aller, avec notre bateau immobilisé au milieu de la rivière. Un moment horrible de la course.
Le meilleur ?
L’arrivée à Sanya et aujourd’hui. Et à Newport aussi. Ces deux victoires, c’était extraordinaire. Je suis content du travail bien fait. Le fait d’être sur le podium montre qu’on a monté un projet sérieux. La course en monotype, ça met les gens à égalité, avec des bateaux identiques. Ce sont les bons marins qui s’en sortent, pas parce qu’ils ont le bateau le plus rapide.
Avez-vous bénéficié d’assez de moyens?
Oui, même si on en veut toujours plus mais on a eu les moyens dont on avait besoin. Idéalement, j’aimerais avoir une plus grande structure autour de l’équipage. Je me rends compte à quel point c’est important. Les dernières étapes sont vraiment très, très dures. A partir de Newport, les gens sont fatigués, ils ont besoin d’une structure pour les aider en navigation, en préparation mentale, physique, en tout.
Ca, on ne l’a pas fait et je le regrette. Je le ferai la prochaine fois. La course, c’est un marathon, il faut pouvoir tenir. C’est ça qui fait la Volvo, sinon ce serait la coupe de l’America. -
Charles Caudrelier est fier du travail accompli par son équipage durant ces neuf mois de course.
« Ca a été très difficile pour nous d’imaginer quitter le podium. On était stressé, particulièrement moi. On a bien navigué, on a gardé cette place. Nous sommes très contents et très fiers.
Pour être honnête, je ne savais pas si je pouvais réellement tenir ce rôle, donc je suis content de l’avoir fait, d’avoir été jusqu’au bout. Je suis satisfait aussi d’avoir réussi à garder une bonne cohésion dans l’équipe, d’avoir maintenu le bon esprit même avec les Chinois. On les a aidés, ils ont beaucoup appris. Nous sommes tous des marins maintenant. Je suis fier de ça. Un an et six mois plus tôt, ils n’avaient jamais navigué au large. La meilleure chose que l’on ait faire, c’est de gagner en Chine. Tout le monde en a parlé. Tous les jeunes chinois qui veulent faire comme Léo, Black ou Horace, ca va les inspirer. J’espère vraiment dans quelques années voir un Chinois assis ici à ma place.
J’ai fait six solitaire du figaro et souvent tu finis comme ça, comme aujourd’hui dans les derniers bords. C’est toujours difficile de perdre ou gagner une place dans ces conditions un peu perturbées. Quand tu fais une erreur, tu l’acceptes comme à Lisbonne mais là, c’est plus difficile à accepter, donc j’étais un peu déçu au ponton. On fait de la course au large, pas de l’inshore ou les jeux olympiques. Gagner le premier in shore et gagner aussi en Chine. Et puis gagner à Newport après le démâtage. Ce sont des moments marquants. Et le Cap Horn qui du coup a été une réelle aventure pour nous. »
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