Rendez-vous à Lorient !

© François Van Malleghem

A l’heure dite, ils sont partis. Par un vent de nord-est d’à peine dix nœuds, les solitaires de la Lorient Horta Solo ont attaqué tambour battant cette étape retour par un long louvoyage entre les îles de Pico, Faial et Sao Jorge. Dans ces conditions, il était facile de se faire piéger : un bord trop près des falaises de Horta et c’était le risque de se retrouver dans une zone sans vent à tenter de relancer un bateau privé de son énergie. A l’inverse, ceux qui jouaient le milieu du canal subissaient un courant défavorable fortement handicapant. Dans ces conditions, la flotte se scindait finalement à parts égales entre les tenants de l’option gauche, le long de la côte de Faial et les autres, partisans d’une route le long de Pico. Au final, tout ce petit monde finissait par se retrouver sur une même ligne de gain au vent dans le nord de Faial. Yoann Richomme (Skipper Macif 2014) auteur d’un départ somptueux en bout de ligne pointait en tête de flotte, bord à bord avec Gildas Morvan (Cercle Vert), Charlie Dalin (Normandy Elite Team) et Xavier Macaire (Skipper Hérault). Mais les écarts restent très faibles.

Une course tout en contraste

Reste que la course risque de réserver nombre de retournements de situations. Il va falloir tout d’abord négocier la zone de vents faibles qui sévit sur le nord de l’archipel portugais en n’hésitant pas à gagner dans le nord où les solitaires peuvent espérer attraper les miasmes d’une nouvelle dépression atlantique. Aux premières heures (trop) tranquilles pourraient succéder un moment de navigation sous spi au passage d’un premier front.
Cette voile tant prisée des skippeurs devrait retourner dans son sac rapidement à l’occasion d’un long bord vent de travers, où ce seront la qualité des réglages et la bonne répartition des poids à bord qui risqueront de faire la différence. Dans ce genre de conditions très variables, l’assiette du bateau est fondamentale. On risque donc de voir les solitaires jouer les déménageurs, déplaçant ce qui peut l’être du côté au vent au centre du bateau comme de l’avant vers l’arrière.
Enfin, l’arrivée sur les côtes bretonnes pourrait se jouer dans de tous petits airs, ménageant un suspense supplémentaire. Au final, c’est un menu plutôt copieux qui attend les solitaires : de la stratégie, de la vitesse, de la résistance à la fatigue, cette étape-là devrait être complète et légitimer pleinement l’attribution finale du vainqueur de l’épreuve ainsi que du titre de Champion de France. Cette première édition de la Lorient Horta Solo a justifié nombre d’espoirs que la Classe Figaro avait placé en elle : solidarité des gens de mer, chaleur de l’accueil, simplicité de l’organisation. Place au sport maintenant…

Ils ont dit :

Yoann Richomme (Skipper Macif 2014) :

C’est une étape intéressante. Plein de phénomènes croisent notre route et on a encore un peu d’incertitudes sur les deux ou trois derniers jours, ce qui donne un peu de piment à la course. J’espère en tous cas ressortir de cette course avec un résultat plus proche de mon niveau.

Paul Meilhat (SMA) :

On part du petit temps anticyclonique. Ensuite on va avoir un petit front dépressionnaire à négocier avant de retomber dans des conditions anticycloniques. Donc c’est bien, c’est varié et cela risque de donner des choix de route avec des écarts plutôt importants. C’est une vraie course au large comme on les aime. On est tous contents de ce format d’épreuve.

Gildas Morvan (Cercle Vert) :

On aura pas mal de zones de transitions. Il va y avoir du jeu, ça sera intéressant et pas monotone. L’objectif est clairement de gagner. C’est vrai que j’ai l’habitude de plutôt bien finir mes saisons, en règle générale, ça se passe pas mal pour moi.

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Lorient Grand Large

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