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  • Jean-Luc Nélias, nouveau navigateur de MAPFRE raconte la vie à bord du bateau espagnol et la situation météo compliquée à laquelle fait face la flotte de la Volvo Ocean Race.

    Ca va pas trop mal à bord de MAPFRE. On se tire la bourre avec Dongfeng Race Team, Team Alvimedica et Team Brunel et là on est bord à bord avec Team Alvimedica. Il est à 2 milles de nous. On les voit tous. On a 20 nœuds de vent, grand beau temps, ciel bleu mer belle, un peu de houle. Le bateau est un peu plus respirable.

    La première nuit a été assez sympa car nous étions au près dans pas trop de vent, tout le monde à vue. Ca tactiquait, ça croisait. C’était assez intéressant. Le lendemain c’était toujours sympa mais les deux jours suivants ont été plus agités avec le bateau assez chahuté, de l’humidité et l’inconfort qui va avec. Bref, un concentré de Volvo !

    Dans les grandes lignes, c’est comme lorsque j’étais avec Groupama. Il faut matosser les voiles à la con, tu ne dors pas beaucoup, c’est agité. Ca sent un peu des pieds. Pas beaucoup de changement.
    A bord, ça se passe au naturel pour l’équipage.
    C’est un peu polyglotte donc il y a toujours des petits problèmes de compréhension entre le français, l’espagnol et l’anglais. Mais tout le monde y met du sien et l’ambiance est plutôt amicale et souriante. Ca se passe plutôt bien mais il n’y a pas eu non plus beaucoup de tension car c’est encore que le début de cette étape.

    Avec Iker, on discute. On voit les plus et les moins de l’option et après on décide ensemble mais c’est lui qui décide surtout au final. Jusqu’à présent, on a toujours été d’accord. Si je sens un truc, je vais le pousser et pour le moment, il me suit sur le dossier.
    Est-ce qu’il ressemble à Franck Cammas ? Ah ben non, il n’y a personne qui ressemble à Franck. Mais en moyenne, chacun est unique non ?

    La suite, on ne sait pas trop. Il n’y a aucune évidence. Les modèles changent à chaque fois pas dans les grandes lignes mais dans les détails. Il y a des choix supers importants pour le futur, c’est même plutôt l’heure des paris où il faut essayer d’avoir une vision très lointaine et essayer de s’en sortir le moins mal possible. Tout le monde va y laisser des plumes. A bord de MAPFRE, ça nous semble très compliqué.

    Notre stratégie : On tatonne un peu, on n’y va pas à fond de tous les côtés, on fait la fine bouche, on bricole avec nos trois camarades d’à côté. Ca nous permet de nous régler, de voir comment ils naviguent, d’apprendre à leurs côtés.
    Pour la suite, on s’attend à pas de vent, à des systèmes de transition, à des trous d’air, à des bateaux qui s’échappent puis qui se font rattraper. Ca va être assez laborieux.

    Il y a un groupe de 3 – 4 bateaux qui semblent ne pas vouloir prendre trop de risques mais plutôt progresser plus rapidement vers une route plus directe et pas trop longue. Abu Dhabi a l’air de vouloir revenir avec nous alors que Team Vestas va peut être essayer de faire quelque chose de très différent de nous tous.

    • L’heure des paris •

  • Dilemme, vous avez dit dilemme ?

    Hier, les bateaux filaient au sud est et dès que le vent a pris un peu de nord, la flotte a commencé à empanner en fin de journée. A partir de minuit, plusieurs bateaux ont commencé à faire cap au nord avant de déclencher

    22 novembre 2014 • 2014-15, Course au Large, Volvo Ocean Race • Vues: 2280

  • Des heures décisives

    Depuis hier, la flotte est rentrée dans le courant des Aiguilles. Ce courant de l’océan indien, l’un des plus forts au monde (5 nœuds ce matin décrit MAPFRE), génère une mer très hachée. Sous l’eau en permanence,

    21 novembre 2014 • 2014-15, Course au Large, Volvo Ocean Race • Vues: 2439

  • Le meilleur des blogs des reporters embarqués

    MAPFREFrancisco Vignale, OBR

    Depuis hier matin, les conditions de navigation sont fantastiques. MAPFRE a gagné dans le sud-est en avalant les milles. C’est exactement comme sur la première étape : tous les bateaux naviguent bord à bord. On progresse à vue. Team Alvimedica juste devant, Dongfeng, Abu Dhabi et SCA derrière. La force du courant est d’environ cinq nœuds et du coup, le pont est comme un sous-marin. Il y a de l’eau partout à l’extérieur du bateau mais aussi à l’intérieur. Ces dernières 24 heures, nous avons essayé de garder le bateau en ordre le plus possible.
    « Mais la vie à bord est difficile. Tout vole partout, dans toutes les directions. »

    On rentre peu à peu dans notre rythme de course. On dort un peu mais ça n’est pas évident dans de telles conditions. Dans la nuit, Neti, qui dort dans la couchette au-dessus de la mienne, a atterri sur moi car dans un choc avec une vague le support de la couchette s’est brisé ! La nuit dernière, le vent était soutenu et on a fait des surfs à 30 nœuds. Il y avait 20 à 25 nœuds de sud puis est. Après, on devrait avoir des conditions moins fortes, moins humides et une mer plus calme.

    Team BrunelStefan Coppers, OBR

    L’océan indien n’épargne personne. Le vent a atteint les 28 et 24 nœuds au compteur. Toutes les 10 secondes, Team Brunel s’éclate contre les hautes vagues. L’eau submerge le pont. Les lignes de vie sont essentielles pour protéger l’équipage et empêcher quelqu’un de passer par-dessus bord. Le pont est mouillé mais pas seulement… A l’intérieur du bateau, c’est un vrai aquarium. Mais tout ça n’empêche pas l’équipage de prendre du plaisir. L’état d’esprit du bord est au top ! On a huit visages souriants … et une tête un peu verte… Celle de l’auteur de ces quelques lignes.

    Abu Dhabi Ocean RacingMatt Knighton, OBR

    Qui a dit que nous n’aurions que quelques heures de conditions vraiment soutenues ? Pendant les dernières 24 heures, nous avons du garder le pied sur le frein dans le vent oscillant entre 25 et 30 nœuds ! Dans ce genre de conditions, autant dire que les sacs de nourriture sont restés intouchés… Les bols dans lesquels nous prenons nos repas ont quasiment tous volés dans le bateau. Le courant des Aiguilles atteint une vitesse de trois nœuds et crée une mer grosse.
    Naviguer bord à bord avec trois autres bateaux nous donne des références sur nos performances. Mais ça ajoute aussi un peu de stress dans chacune des décisions. A bord en ce moment, il y a un manque inhabituel d’échange. Tout est trempé et les odeurs à bord du bateau sont indescriptibles. Sur la première étape, nous n’avions pas connu ce genre de situation avec le 20ème jour de mer…

    Team Vestas WindBrian Carlin, OBR

    L’équipage est dans son rythme : dormir, naviguer, dormir, naviguer. Je pense que mes attentes n’étaient pas bonnes pour ces premières 24 heures de course. J’étais convaincu que les choses allaient être plus dures qu’elles ne l’ont été. J’étais aussi stressé d’avoir à livrer de nouvelles photos, vidéos, textes au quotidien pour cette nouvelle étape. C’est une pression que je n’avais jamais ressentie auparavant. J’ai pas mal souffert pour trouver mon rythme à bord de nouveau. A la différence de la première étape, je savais cette fois ce qui m’attendait.
    Le premier petit incident du jour a été une déchirure dans notre Grand Voile. On est à peu près certains que cela est dû au violent empannage que nous avons fait lors du parcours côtier au départ. Tom, notre voilier, a rapidement travaillé avec Peter pour effectuer la réparation nécessaire. On a affalé la voile quand l’ensemble des pièces ainsi que la colle étaient prêtes. Evidemment, affaler la voile et faire la réparation nous a pris du temps. On ne sait pas exactement combien mais ce n’est jamais idéal. Mais c’était un mal nécessaire juste avant que l’on rencontre un vent plus soutenu et une mer encore plus formée.

    Le courant des Aiguilles était sur notre route et c’est le jour où on doit le traverser. C’est le courant océanique le plus fort. Il vient du nord est pour aller vers le sud ouest le long des côtes africaines. Peu de bateaux circulent dans cette zone tant elle est dangereuse. Beaucoup de navires ont été endommagés… Non, en fait je mens… Beaucoup de navires ont coulé par ici. On a eu du soleil et le vent a atteint les 20 à 25 nœuds. On revient vers des territoires connus : celui des vêtements trempés ! Ces bateaux sont vraiment humides à ces vitesses. C’est impossible de faire quoi que ce soit sans livrer un gros effort. Mais aller vite dans la bonne direction. Ca fait du bien.

    Actuellement le soleil est en train de se coucher. Team SCA est sous notre vent. Nicolai barre vite, très vite. Nous pensons que dans les heures à venir, nous allons maintenant pouvoir revenir sur la tête de flotte.

    Team AlvimedicaAmory Ross, OBR

    La navigation vers le sud continue mais là où l’excitation et l’adrénaline sont bien présentes, l’inconfort est aussi là. On a eu une moyenne de 25 nœuds de vent mais l’état de la mer rend les choses très difficiles. Nous sommes dans le courant des Aiguilles depuis hier, le courant d’eau chaude de l’océan Indien. Ca déplace un tel volume d’eau avec une telle vitesse que nous essayons d’avancer à travers les remous, spirales, méandres, ébullitions et je ne sais quoi encore…
    Pour donner une image, on a l’impression que l’on tord l’océan. A tel point que c’est vraiment difficile de voir d’où vient le courant. Ca lève une grosse mer qui rend les déplacements à bord du bateau très hasardeux. Il y a parfois des chocs assez forts.
    Travailler devient difficile. Ca va me prendre quasiment une heure juste pour écrire ces quelques lignes. Manger est très compliqué.

    Dongfeng Race TeamYann Riou, OBR

    « On n’est pas les rois de la piste, en ce moment ! » (Charles)
    On n’arrive pas à aller plus vite, ni même aussi vite que les autres, depuis quelques heures. Ca a été le cas une partie de la journée hier après midi, sans qu’on arrive à comprendre pourquoi. Puis on est rentré dans le courant des Agulhas. Vent contre courant, une mer hachée. Des conditions assez déplaisantes, mais dans lesquelles on était assez à l’aise.

    La nuit a été un tout petit peu compliquée. On a pris un peu d’eau dans le bateau par une trappe mal fermée, ce qui nous a fait perdre un petit mile. On essaie de le récupérer, mais on n’y arrive pas. Vivre à 23 noeuds Ca accélère, ça plante, ça penche d’un côté, puis de l’autre. La vie à 23 nœuds est stressante. Quand tu es sur le pont, tu arrives à piger à peu près ce qu’il se passe. Mais à l’intérieur, impossible d’anticiper les mouvements du bateau.

    Cette nuit j’ai voulu me faire à manger. J’ai versé de la poudre de yaourt dans mon bol. C’est à ce moment précis que le bateau s’est arrêté brutalement dans une vague. J’ai du lâcher le bol et m’agripper à ce que je pouvais pour ne pas finir encastré dans la cloison d’étrave. Le bol, lui, a entamé un vol plané vers l’avant en prenant soin de saupoudrer la poudre de yaourt à peu près partout sur son passage. Bilan : 15 minutes de nettoyage dans un équilibre précaire. Un soupçon d’énervement, et le début d’une petite cure d’amaigrissement…
    A bientôt

    Team SCACorinna Halloran, OBR

    Pour résumé les dernières 24 heures en un mot : changement. La météo, l’eau, les voiles, nos organismes ont changé de la même manière et rapidement. En une seule journée de navigation, nous avons vécu ce que certains vivent lors d’un voyage qui dure une semaine (et encore… s’ils sont chanceux). Parfois, le changement peut être frustrant. Nos organismes ont tout de suite été soumis à un rythme difficile.
    « Nous sommes toutes épuisées et les conditions ne nous aident pas. »
    Tout demande un effort extrême : cuisiner, s’habiller, barrer, régler. L’état de la mer est aussi dur. Désormais le confort est bien loin. Nous avons changé de voiles de multiples fois pour nous assurer de tirer le meilleur de ce vent et continuer à batailler avec Team Vestas Wind qui est juste devant nous. Heureusement, tout ça devrait changer prochainement et nous devrions revenir à des conditions plus confortables dans les jours à venir.

    • Les nouvelles du bord – 21 novembre 2014 •

  • Face à face avec le courant des Aiguilles

    La vie à bord n’est pas facile. La nuit a été compliquée pour l’ensemble de la flotte qui a du lutter contre le courant des Aiguilles. L’état de la mer a généré une navigation inconfortable. Impossible de cuisiner,

    21 novembre 2014 • 2014-15, Course au Large, Volvo Ocean Race • Vues: 3726

  • Le meilleur des blogs des reporters embarqués

    MAPFREFrancisco Vignale, OBR

    Avant tout, l’équipage veut remercier l’équipe à terre pour nous avoir livré le bateau en parfait état pour cette deuxième étape. Quel sacré départ ! De 40 à 0 nœuds, rouler, dérouler, J3, J2, J1, MH 0. Tout ça moins d’une heure après le départ. Incroyable atmosphère. Conditions exceptionnelles. Au coucher du soleil, on faisait cap au sud avec le reste de la flotte, tous les bateaux à vue. Super ambiance à bord. L’objectif était de faire du sud et vite. On avait besoin de s’éloigner des côtes et des vents trop changeants. Les deux nouveaux membres d’équipage, Jean-luc et Rob, se sont parfaitement adaptés. Ce qui montre qu’ils ont une grande expérience et s’intègre naturellement à bord. Jean-Luc s’est blessé légèrement un doigt mais ce n’est pas très sérieux et il n’y a même pas besoin de consulter le médecin à terre. Le bateau va vite au près et, chose la plus importante, il y a beaucoup de sourires à bord.

    Team BrunelStefan Coppers, OBR

    n.c.

    Abu Dhabi Ocean RacingMatt Knighton, OBR

    Il y a deux semaines quand Cape Town nous a accueillis les bras grands ouverts, nous ne pouvions pas imaginer avec quelle férocité, elle nous dirait au revoir ! Avec des vents jusque 40 nœuds dans la baie, ce parcours côtier a été l’une des navigations les plus dures que nous avons connues jusqu’ici. Partir pour une nouvelle étape de 25 jours n’est pas chose facile, particulièrement quand tu vois tes adversaires partir et que tu restes derrière. Mais finalement, Ian était plutôt content d’avoir joué la prudence et de n’avoir rien cassé sur ce départ. “Tu n’as entendu personne à Cape Town parler du départ d’Alicante”, raconte Ian. “ On savait que ce départ allait être sans rapport avec le précédent et nous avons choisi de préserver le matériel. Je ne serai pas surpris d’apprendre que MAPFRE et Team SCA ont cassé des lattes de grand voile et Vestas a endommagé son J2. Nous, on était relax… peut être trop… ».

    Team Vestas WindBrian Carlin, OBR

    J’essaye une nouvelle fois de me mettre dans le rythme de la course. Ce départ a été plus facile pour rentrer dans la course. Quand tu sais à quoi t’attendre, c’est à la fois un avantage et un inconvénient. Je m’étais mieux préparé à ce départ. Quand on a quitté le quai, c’était en réalité moins pire que ce à quoi je m’attendais. Notre bateau de supporters nous avait réservé une petite surprise. A bord, ils ont formé une chorale et se sont mis à chanter un magnifique morceau pour nous encourager. C’était assez surréaliste d’avoir cette chorale qui chantait pour nous devant l’une des montagnes les plus connues au monde. Notre départ était loin d’être idéal car nous avons rencontré quelques soucis techniques avec le J2. Forcément, dans 35 nœuds de vent, tu peux faire des erreurs. On a essayé de se remettre en ordre assez rapidement. Nous savons tous que cette baie peut être vraiment difficile pour naviguer. La vie recommence à devenir très simple : quatre heures de boulot, quatre heures pour manger et se reposer

    Team AlvimedicaAmory Ross, OBR

    Eh bien maintenant, on peut dire que l’on connait le sentiment d’être lancé comme un boulet de canon ! Quand le coup d’envoi a été donné. Je pense qu’il y avait deux nœuds de vent ou quelque chose comme ça. Mais en quelques minutes, tout a changé brutalement et c’est monté jusqu’à 40 nœuds à la première marque. Puis, c’est retombé à zéro… C’était probablement la façon la plus spectaculaire de quitter Cape Town ! Je ne l’oublierai jamais ce départ. Et c’est probablement dans des moments comme cela que je me dis qu’il est impossible pour moi de faire autre chose que ça ! Allez maintenant nous y sommes. Déjà fatigués, humides et définitivement salés. On est en mode « au près », proche de notre rythme « large » et excités à l’idée de cette longue étape qui nous attend. Nous avons adoré cette escale à Cape Town mais nous sommes contents de retrouver le chemin de la navigation.

    Dongfeng Race TeamYann Riou, OBR

    Un départ extraordinaire.
    Voilà un départ qui restera gravé dans les mémoires!Un vent oscillant entre 0 et 40 nœuds, une lumière rasante de fin de journée, avec en fond Table Moutain habillée pour l’occasion d’un petit nuage accroché à son sommet.
    Vu de l’intérieur, c’était assez dingue. On a hâte de voir les images de l’extérieur. Mais en ce qui nous concerne, pour cela, il faudra attendre. Ce petit tour de piste n’était que le prélude d’une longue leg de 22, 24, 28, ou même peut-être 30 jours? C’est en tous cas la quantité de nourriture que l’on a amenée avec nous à bord.
    Une nuit ordinaire.
    « The goal was to besafe. We are not first, but we manage to get out of thiswithoutbreakinganything. Nowwecan race.» (Charles)
    Et c’est ce que nous avons fait cette nuit. Nous avons régaté au contact de la flotte. A coup de placements et de réglages, nous sommes revenus aux avant postes. Beaucoup moins visuel, mais très efficace. Nous sommes toujours au près, mais le bateau ne tape pas trop. Nous nous attendons à toucher du vent adonnant dans le courant de la journée.
    Bonne journée.
    Yann

    Team SCACorinna Halloran, OBR

    Je ne vais pas vous mentir : j’étais assez nerveuse pour ce départ et je pense que l’ensemble de l’équipage l’était. Maintenant, nous y sommes. Après 27 jours de mer sur la première étape, dans des eaux que la plupart d’entre nous connaissaient, nous avançons vers des territoires inconnus. Nous sommes parties pour 25 à 30 jours de navigation et pour différentes raisons, c’est un peu intimidant. Quand nous étions encore à terre, avant le départ de l’étape, c’était impossible de ne pas se dire : « ce n’est que le début ! ». Mais dès que le coup d’envoi a été donné, tous ces sentiments ont disparu. Quel départ ! C’est assez rare de voir les vents monter jusque 40 nœuds, d’avoir une vitesse moyenne de 25 nœuds, puis plus rien, les bateaux totalement arrêtés tous au même endroit et de nouveau le vent qui rentre. Ce départ nous a offert toutes les conditions possibles !

    • Les nouvelles du bord – 20 novembre 2014 •

  • Le courant des Aiguilles en ligne de mire

    Des tempêtes étaient prévues mais pour l’instant, les bateaux n’ont pas eu à en gérer les effets. En fait, les choses ont même été assez simples sur le plan stratégique et en termes de changements dans la flotte sur

    20 novembre 2014 • 2014-15, Course au Large, Volvo Ocean Race • Vues: 2976

  • Le show au Cap

    Quel départ ! A 17h00 aujourd’hui, Le Cap a offert un décor majestueux aux sept bateaux de la Volvo Ocean Race. Cinq nœuds sur la ligne de départ, 18 nœuds 100 mètres plus loin puis 30 nœuds à la première marque… Des

    19 novembre 2014 • 2014-15, Course au Large, Volvo Ocean Race • Vues: 2912

  • Jean-Luc Nélias est l’un des marins français les plus expérimentés. A 52 ans, il est vainqueur en titre de la Volvo Ocean Race. Il a en effet occupé le rôle de navigateur à bord du Groupama de Franck Cammas sur l’édition 2011-12.

    D’abord consultant météo à terre pour l’équipage MAPFRE, il se retrouve navigateur du bateau espagnol pour cette deuxième étape suite au départ de Nicolas Lunven. Il nous livre son point de vue sur l’étape et nous parle de son nouveau rôle à bord de MAPFRE.

    Au sujet de l’étape :

    C’est une étape compliquée car on connaît moins ce parcours que le précédent. Avec le Vendée Globe, La Barcelona World Race ou la Transat Jacques Vabre, on est un peu dans notre jardin en Atlantique.

    Là, c’est un peu étrange, la route est inhabituelle. Il y a beaucoup d’incertitudes. Et puis, c’est une zone où les fichiers météo fonctionnent moins bien que par chez nous. Il y a beaucoup de demandes pour la météo en Atlantique en raison du fort trafic maritime. Il y a beaucoup de clients.

    Là, c’est un peu un no man’s land donc les données météo sont moins précises. Je n’ai jamais été dans ces zones puisque la dernière fois, nous nous étions arrêtés aux Maldives.

    Pour cette étape, il y a plusieurs sections. D’abord, nous allons sortir des mers du Sud au départ de Cape Town, quitter les 40èmes. Puis on aura une zone de transition avant les alizés de l’hémisphère sud avec des dépressions tropicales où les alizés peuvent dégénérer.

    Ensuite, on aura deux Pots au Noir à traverser juste avant les Maldives. Ensuite on aura du Nord Est jusqu’au détroit d’Ormuz ! C’est un peu l’aventure !

    Au sujet de son rôle de navigateur de MAPFRE :

    J’avais travaillé avec Nico (Lunven) à sa demande. L’idée était de partager mon expérience avec lui pendant tout le tour du monde. L’équipe n’a finalement pas fonctionné comme prévu.

    A un moment, j’ai eu un coup de fil pour me proposer d’embarquer pour l’étape 2. J’ai répondu que je voulais bien venir au Cap pour discuter. D’un commun accord, nous avons décidé que je serai le navigateur pour cette deuxième étape.

    Mais je déciderai, avec l’équipe, une fois à Abu Dhabi si je poursuis ou pas dans ce rôle, s’il y a un avenir à cette collaboration.

    La Volvo, c’est un engagement important. J’en parle en connaissance de cause. Je mesure ce que cela représente. On verra si je suis capable de faire une nouvelle Volvo Ocean Race. Le collectif, c’est un peu le paroxysme de la Volvo Ocean Race.

    Ce sont des étapes de 25 jours où tu dois arriver à vivre ensemble tout en gérant l’aspect compétition et classement. Le tout, en huit clos ! Ce n’est pas comme une équipe de foot qui joue un match et qui rejoue le mercredi après avoir débriefé avec le coach, le président du club, le staff, … Là, il n’y a pas de médiateur.
    La situation sur MAPFRE a été compliquée mais ça s’est déjà vu sur la Volvo Ocean Race. Il faut parfois faire des choix radicaux pour faire un pas en avant. Forcément, pour moi c’est particulier car je connais bien Mich et Nico. Mais mon engagement s’est fait en accord avec Nico.

    Je vais tout simplement essayer de faire mon boulot avec MAPFRE. J’ai une grosse expérience. Je pense que je peux leur apporter quelque chose. J’imagine que c’est pour cela qu’ils m’ont fait venir.

    • Jean-Luc Nélias : la Volvo, un engagement important •

  • A la veille du coup d’envoi de la deuxième étape entre Le Cap et Abu Dhabi, le chef de quart de Team Brunel, Laurent Pagès, nous livre une analyse détaillée de l’étape 2 et nous explique l’état d’esprit qui anime Bouwe Bekking et ses hommes.

    Au sujet de la configuration de l’étape :

    Ce n’est pas l’étape la plus excitante à mon goût. Toute la deuxième partie, après l’équateur, dans le nord de l’Indien est assez aléatoire avec des zones de grains difficiles à anticiper. A un moment, il va falloir faire du nord, point ! On aura des grains, du vent fort puis plus rien… C’est ce que l’on a vécu lors de la dernière édition.

    Nous avions 100 milles d’avance avant d’arriver dans le pot au noir. Nous nous sommes retrouvés encalminés. Du coup, on a vu les autres passer à droite et à gauche… Ca peut se reproduire.

    Mais c’est sûr que les douze premiers jours de course seront intéressants.

    Avant de faire de l’est, on va devoir faire du sud pour contourner des zones sans vent ou pour aller chercher les flux d’ouest. Et puis il y aura aussi les courants contraires à négocier. Après, dès que l’on fera du nord, on sera dans l’alizé au reaching. Les bateaux iront vite.

    J’imagine qu’il y aura différentes façons de naviguer pour aborder les 36 premières heures de course avec du décalage en latéral. Mais j’ai le sentiment que pour l’arrivée à Abu Dhabi, toute cette première partie jusqu’à la zone de convergence intertropicale, soit la partie la plus intéressante sur le plan stratégique, ne comptera pas !

    On peut très bien envisager de se retrouver tous à l’entrée du détroit d’Ormuz dans une zone sans vent.

    Au sujet des qualités nécessaires pour bien gérer cette étape :

    Il va y avoir plein d’événements, de passages à niveau. Des moments où l’on sera devant, d’autres derrière. Il va falloir rester zen jusqu’au bout.

    Il ne faudra pas prendre feu dans des situations un peu délicates. Il faudra accepter des situations que l’on ne maitrise pas.

    L’état d’esprit du team :

    Attention, mon analyse de l’étape ne veut pas dire que l’on n’est pas motivé ! Nous sommes sereins, sans aucun sentiment de supériorité. L’état d’esprit du groupe est excellent. C’est un groupe qui vit très bien ensemble. Nous sommes concentrés. Nous avons confiance dans notre potentiel.

    Nous savons que nous sommes performants pour jouer la victoire à chaque étape. Nous avons bien l’intention de tout faire pour gagner. On se sent bien. Nous avons programmé un dernier briefing demain pour reparler stratégie. Mais nous avons déjà une bonne vision de l’étape.

    Les apports de la première étape :

    Nous avons bien debriefé. Au final, en regardant objectivement les choses, si on devait se retrouver dans les mêmes situations, on ferait les mêmes choix car notre approche était construite et réfléchie. C’était structuré.

    Là, ce n’est pas le même profil d’étape sur le plan stratégique.

    L’étape 1 nous a donné des références complémentaires pour faire avancer le bateau. Nous avons ajusté des choses à la marge. Nous sommes dans la continuité de notre projet, de la façon dont on veut travailler à bord. On essaye toujours de progresser mais l’état des lieux est très encourageant. Il y a eu beaucoup de phases de contact sur la première étape et on s’en est bien sorti quasiment à chaque fois.

    • Analyse de Laurent Pagès sur la deuxième étape •