Cap sur Saint-Barthélemy pour Benjamin Dutreux et Frédéric Denis

© Baptiste Blanchard

A quelques jours du départ de la 14e édition de la Transat AG2R La Mondiale, dont le départ sera donné de Concarneau à 13h le 22 avril, l’heure est aux derniers préparatifs et réglages pour Benjamin Dutreux et Frédéric Denis. 5èmes du Prologue de la course dimanche dernier à bord de SATECO – Team Vendée Formation, les deux marins visent la victoire pour leur 1ère participation à l’unique transatlantique en double et à armes égales. Un objectif ambitieux mais réalisable pour le duo inédit, qui aura fort à faire face aux 19 autres binômes en lice sur la course de 3890 milles entre la Cornouaille et Saint-Barthélemy, où ils sont attendus après trois semaines de mer environ.

Après la Solo Maître Coq, sur laquelle Benjamin Dutreux a signé une belle 4e place avec en prime une victoire sur la grande course, et la Solo Concarneau – Trophée Guy Cotten, à laquelle le skipper de SATECO – Team Vendée Formation a choisi de participer en duo plutôt qu’en solo pour continuer à s’entraîner avec Frédéric Denis, l’heure est aux derniers préparatifs pour les deux hommes, qui ont terminé 6e de leur 1ère course en double. « On est arrivé dimanche matin à Concarneau juste avant le Prologue. On a terminé 5e, c’est correct. Ça nous a surtout permis de nous mettre en confiance et de voir que le bateau va bien », explique Benjamin Dutreux. « On essaie de s’aménager un maximum de temps de pause tout en effectuant les derniers achats et préparatifs, en se pliant aux obligations médiatiques et aux impératifs liés à la course, et en regardant la navigation chacun de notre côté le soir. A partir de mercredi, on travaillera sur la préparation de la navigation et la météo de manière concrète avec Julien Villion », poursuit-il.

Une grande première pour Benjamin Dutreux

Si Frédéric connaît bien l’Atlantique pour l’avoir déjà traversé quatre fois, pour Benjamin, cette transat entre Concarneau et Saint-Barthélemy via La Palma, qu’ils devront laisser à tribord, fait office de baptême du feu. « C’est un parcours que je ne connais pas, même si j’ai déjà pratiqué le Golfe de Gascogne. Après le Sud du Portugal, ça sera de la découverte, et mes 1ers alizés », indique le Skipper SATECO – Team Vendée Formation. « La 1ère difficulté pour moi sera de gérer la distance, mais aussi l’intensité de la course. J’ai l’habitude de mettre beaucoup d’intensité d’entrée de jeu. Là, il en faut aussi mais sans se cramer dès le début. Je m’appuierai sur l’expérience de Fred pour trouver le bon rythme », ajoute-t-il.

Un duo complémentaire

C’est cette complémentarité qui fait, entre autres, la force des deux marins, qui se connaissent bien pour avoir beaucoup navigué l’un contre l’autre ou ensemble pendant leurs études universitaires. Si Benjamin a fait ses gammes sur deux coques avant de débarquer sur le circuit Figaro Bénéteau en 2015, son binôme, actuel responsable électronique performance de La Fabrique, a un profil beaucoup plus typé large. Vainqueur de la Mini Transat en prototype en 2015, 9e de la Transat Jacques Vabre 2017 en IMOCA avec Alan Roura, l’ingénieur en électronique de formation a travaillé sur tous types de bateaux, du Multi50 à l’Ultime, en passant par l’IMOCA. « C’est ma 1ère saison en Figaro Bénéteau 2. On a beaucoup navigué depuis mi-février. J’ai eu le temps de bien me familiariser avec les manœuvres et la navigation sur ce type de bateau », raconte-t-il. Si Frédéric apporte son expérience du large et ses compétences en matière de météo et d’électronique, le duo pourra compter sur celles de Benjamin en matière de vitesse et de manœuvres, mais également sur sa connaissance du bateau pour espérer jouer aux avant-postes. Mais pas seulement. « Je suis plutôt radical et nerveux, lui est calme et posé. C’est une force, car cela va nous permettre d’élever mutuellement notre niveau de jeu », précise Benjamin.

Un double objectif sur la course

Pour l’un comme pour l’autre, cette transat a un double objectif. « On est plus outsiders que confirmés, mais on peut prétendre à être devant. On met tout en œuvre dans ce sens depuis quelques mois. La course va me permettre également d’engranger de l’expérience pour la suite. Je n’ai jamais passé plus de quatre nuits en mer. C’est une étape très importante dans ma carrière, surtout que je veux faire le Vendée Globe. Je suis d’autant plus content de faire cette course avec Fred, car naviguer, c’est aussi prendre du plaisir », avance Benjamin.
« On va tout donner pour jouer la gagne, même si le plateau est très relevé. On est 10-12 à pouvoir prétendre remporter l’épreuve. L’objectif est de n’avoir aucun regret ni remords en arrivant », confie de son côté Frédéric, qui nourrit lui aussi des rêves de Vendée Globe. « Je vise le Vendée en 2024 et sûrement une année en Figaro 3 l’an prochain. Le niveau sportif est très haut sur le circuit. En Figaro, on navigue beaucoup on contact, il faut être à fond tout le temps. C’est un bon entrainement pour la suite », conclue-t-il.

S’il est difficile de se prêter au jeu des pronostics avec un aussi beau plateau et trop tôt pour savoir si les deux marins réussiront à tirer leur épingle du jeu, une chose est sûre, c’est qu’ils feront tout pour essayer d’inscrire leur nom au palmarès de cette dernière édition de la Transat AG2R en Figaro 2.

Source

Cécile Gutierrez

Liens

Informations diverses

Mis à l'eau le: 18 avril 2018

Matossé sous: Figaro 2, Monotypie, Transat AG2R

Vues: 1655

Tags: , , ,

Sous le vent

Au vent

Les vidéos associées : Transat AG2R