Les IMOCA mis en sécurité avant la tempête

© Anne Beaugé

Elle a désormais un nom : Ciaran. La tempête qui va balayer le quart nord-ouest de la France, dans la nuit de mercredi à jeudi, et qui a contraint les IMOCA, acteurs majeurs de la flotte, à ne pas prendre le départ hier, s’annonce comme un phénomène météo exceptionnel. On attend des vents à plus de 150 km/h au large des côtes. Au Havre, on s’y prépare. Les monocoques ont été déplacés et mieux amarrés pour éviter toute casse et nous offrir un spectacle magique sur l’eau lors de leur départ.

Ce matin, bassin Paul Vatine, les IMOCA étaient en plein déménagement. « Vu que les autres sont partis, ils nous ont laissé un peu de place », plaisante Benjamin Dutreux. En réalité, en vue du fort coup de vent annoncé, il a fallu revoir la position des bateaux pour mieux les amarrer. « On essaie de mettre les bateaux face au vent, commente le skipper de Guyot Environnement – Water Family, et les enlever des pendilles qui ne peuvent, à priori, pas supporter une telle charge. Nos bateaux font beaucoup de prise au vent, donc on les met tous le long des quais ».

Entraide et solidarité
Et comme tout bon marin, chaque team est venue épauler son voisin. A bord de son bateau, Maxime Sorel est à la manoeuvre alors que Paul Meilhat (Biotherm) et un logisticien de chez MACIF sont aux amarres. Un travail d’équipe qui permet de sécuriser le dragon de V & B – Monbana – Mayenne. « Une partie des équipes techniques est déjà partie pour se reposer après 10 jours de village, confie le skipper, donc on s’entraide. C’est la solidarité des marins, on a plutôt l’habitude d’être amis à terre et concurrents sur l’eau. »
Les bateaux mis en sécurité, il va désormais falloir attendre le passage de ce front qui fait tant parler et qui a obligé les IMOCA à ne pas prendre le départ hier.

Une bombe météorologique

Cette dépression très creuse est comparable à la tempête que la France a connue en 1999 et qui avait entraîné de nombreux dégâts. « C’est une dépression très explosive, avec des vents très forts et surtout une mer démontée », commentait hier Damien Seguin (APICIL). En effet, des rafales de 110 à 120 km/h sont attendues dans les terres et encore plus en mer comme le commente ce matin Yoann Richomme (Paprec Arkéa) : « En mer, les prévisions font état de 80 nœuds, des rafales à plus de 100 nœuds (plus de 185km/heure), d’une mer avec des creux de 12 mètres. Ce n’est clairement pas praticable et aucun secours ne pourrait porter assistance à un marin en cas de besoin. »

Hier, à 7h45, après avoir étudié tous les scénarios possibles pour préserver le départ de l’ensemble de la flotte, décision a été prise de laisser les IMOCA à quai. En les laissant partir, les skippers qui auraient eu une avarie, ou se seraient retrouvés piégés par la dépression, n’auraient eu aucune échappatoire. Après avoir cherché toute la nuit, en vain, un port capable d’accueillir les 40 monocoques (comme Lorient pour les Class 40 et les Ocean Fifty), la direction de course a dû se résoudre à ce choix difficile.

La priorité aujourd’hui pour la direction de la course est de mettre la flotte en sécurité (les ULTIM seront déjà au large du Portugal lorsque la dépression arrivera) pour envisager un nouveau départ plus serein et équitable entre toutes les classes, comme l’explique Gildas Gautier, co-directeur de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre : « Dans quelques heures, 90% de la flotte sera à l’abri. On a les IMOCA en sécurité au Havre, les Ocean Fifty et les Class 40 à Lorient. Aujourd’hui on peut se re-focaliser sur le départ de toute la flotte en produisant un direct audiovisuel pour les IMOCA à partir du Havre. On veille scrupuleusement sur la fenêtre météo qui nous permettra de reprendre cette belle fête. »

La fête aura bien lieu pour les IMOCA

Pour le départ des 40 monocoques restés au Havre, l’organisation prépare un dispositif de suivi de qualité, équivalent à celui de dimanche, pour fournir aux médias des images en direct, en 2 langues et accueillir les journalistes dans les meilleures conditions. Dans l’intervalle, un suivi quotidien de cette flotte en stand-by, permettra au grand public de mieux comprendre les tenants et les aboutissants d’un tel rebondissement mais aussi de vivre, de l’intérieur, la préparation des skippers et leurs équipes. Une mise en bouche avant le second round des Ocean Fifty et Class 40, et surtout le grand départ des IMOCA qui commencent à avoir des fourmis dans la coque et promettent d’offrir un spectacle grandiose au public havrais et aux téléspectateurs.

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Transat Jacques Vabre

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