Benjamin Dutreux : « Éviter l’euphorie de l’arrivée… »

© Baptiste Blanchard

Eric D’Aboville et Sébastien de Larminat (Parrains – Marins) ont informé la direction de course d’une avarie de safran, aujourd’hui peu avant midi. Les skippers qui étaient à 1500 milles de Fort-de-France ont pris la décision de se dérouter pour rejoindre le port de Mindelo (Cap Vert), distant de 500 milles. Cette route au sud-est permet de limiter les efforts sur le safran abimé.

Benjamin Dutreux, 9ème du dernier Vendée Globe suit la Cap-Martinique avec beaucoup d’attention. Son petit frère, Marcel, est en effet engagé aux côtés de Tristant de Witte à bord de « Patrimoine du Vivant et Enfants du Mékong ». A quelques jours de l’arrivée à Fort-de-France, il livre ses impressions sur une course très disputée.

Quel regard portes-tu sur la course et la position du bateau de ton frère ?

« La semaine dernière, j’étais en course sur la Guyader Bermudes 1000 Race, mais je demandais à mes parents de m’envoyer une capture d’écran de la cartographie pour que je vois où en était mon frangin qui est plutôt parti avec le groupe du Sud. Dans quelques jours, on verra bien ce qu’il va se passer quand les deux groupes se croiseront. Il y avait le choix de passer au Nord, sur une route plus courte, mais avec le risque d’avoir plus de molle ; ou de passer au Sud où il y a plus de vent. Marcel et Tristan ont pris l’option la moins risquée, mais ce n’est pas forcément la route la plus sûre qui paye le plus. Pour l’instant, ce n’est pas évident de déterminer comment les choses vont évoluer dans les jours qui viennent, mais sur les pointages, on voit qu’ils gardent une bonne vitesse et ne ralentissent pas. Ce qui pourrait indiquer que cela passe par le Sud. Ce que je vois surtout, c’est que ça bagarre bien avec un petit groupe de bateaux du même genre. Ils ont l’air de s’éclater ! »

Quels ont été tes conseils dans le préparation de cette transat ?

« Je l’ai un peu accompagné dans la préparation météo de la course. Mais, Marcel aime bien apprendre par lui-même et il a pu préparer le bateau dans le chantier naval qu’on a racheté ensemble il y a un an demi. Il en est le responsable commercial. Il gère mille dossiers en même temps. La question était de savoir si ce n’était pas un peu prématuré qu’il parte le temps d’une transat pendant une période de rush. Mais à mon sens, on n’a pas forcément de nombreuses occasions de traverser. Je lui ai garanti qu’on se débrouillerait sans lui, et de profiter de cette belle aventure. Je lui ai juste dit de ne pas remettre à plus tard, d’y aller et de foncer ! »

En approche de l’arrivée, quels conseils pourrais-tu lui donner, ainsi qu’à ses concurrents dont beaucoup disputent leur première transat ?

« Il faut éviter qu’un certaine euphorie de l’arrivée à venir fasse perdre un peu le fil. Le risque, c’est de se déconcentrer. Il ne faut pas perdre de vue que beaucoup de choses sont écrites dans la stratégie qui a été suivie une semaine plus tôt ; donc il faut s’y tenir tout en restant frais pour l’arrivée et éviter les nombreux pièges qu’ils peuvent rencontrer près de la Martinique. Même après 20 jours ce mer, un petit détail peut faire une grosse différence. Il faut notamment se méfier des rotations du vent près des terres? C’est vite fait de perdre ce qu’on a investi sur une bascule. Leur course a l’air très serrée, cela peut se jouer à rien. Ce ne sont pas des grands spécialistes de l’IRC, et ils n’ont pas forcément optimisé leur rating. Mais ils ont un petit bateau avec un handicap qui peut être avantageux. Ils sont sous spi dans les alizés, ils n’ont pas trop de problèmes techniques. Il se régalent, c’est le principal. Le reste, ce n’est que du bonus ! »

Les leaders sont attendus le 21 mai à Fort-de-France

MOTS DU BORD

Découverte du poisson volant pour Barbarama
Nicolas Brossay et Ludovic Gérard
Pure Ocean

Nous avons rejoint l’autoroute des alizés où nous nous sommes glissés avec élégance dans le trafic , ça commence à sentir l’écurie mais attention, encore 4-5 jours de nav sous spi, avec sûrement des manœuvres encore selon les variations de vent et les grains ! On va tout faire pour contenir un certain jpk1030 qui nous poursuit , sans parler des jpk1010 qui allument bien aussi et un SF3300 qui n’a surement pas dit son dernier mot ….et les Figaro bien sur ! ça en fait du monde qui veut arriver vite !

Jean-Pierre Kelbert
SNSM Morbihan

Le pilote NKE mérite sa médaille car qu’est ce qu’il bosse !! La nuit passée était un poil stressante car 22/25 nds grand spi avec mer croisée ça met un peu de tension. Une vague qui embarque le cul du bateau, le pilote sur réagit et c’est un départ à l’abattée assurée.
Mais bon pas trop le choix si je veux recoller à Alex il faut mettre du charbon ! Le positif est de constater au classement du matin qu’on reprend des milles et que le jeu reste bien ouvert. Il se trouve que mon rating est plus favorable que celui de Sapristi ( surfaces de voiles réduites pour la course) et qu’il me devra grossi modo 3 h à l’arrivée. Bref l’idée est toujours la même, naviguer vite, naviguer safe. Je raisonne désormais en compte à rebours car très honnêtement ça commence à tirer un peu sur le bonhomme. Depuis le départ je n’ai jamais dormi plus de 45 mn d’affilée et ça manque un peu !

Alexandre Ozon
Trophée Estuaire Rose

Hier journée sympa avec vent et mer au top… sargasses aussi au top… j’ai passé mon temps dans la quille et les safrans. Bizarrement cette nuit super avec mer formée et vent power très peu de sargasses. A croire qu’elles se planquent, en tout cas cette nuit.
Hier, alors que je mettais clean les drisses écoutes, ziiiiiiiiiiiiiiii, le spi qui descend tout seul… ah beh oui, c’était pas la bonne drisse de larguer. Ouf passé à côté du scénario cata. Vite remis en place et bien cramé après.
J’ai changé de spi hier soir, donc profitons en pour se mettre debout au vent marche arrière et hop quille toute clean.

Pierre-Henri & Séverine Amalric
L’Envol

Depuis 3 jours, c’est vraiment compliqué de s’alimenter. Papa y arrive mais moi, c’est plus compliqué ! Heureusement qu’il reste quelques pamplemousses et compotes. Il n’y a que ça qui passe. Espérons que ça aille mieux d’ici l’arrivée… Pizzas, cocktails, viande rouge et apéro sont nos sujets de conversation ! Sinon, Papa au Rhum est au top de sa forme et nous offre de merveilleux surfs ! Nous avons depuis un petit bout de temps un vent constant à 20 nœuds avec de belles rafales de temps en temps ! C’est pas mal, on a quelques surfs à 14 nœuds ! Hier, nous avions affalé le spi pour la nuit, nous attendions du vent.

Source

Agence Disobey

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Informations diverses

Mis à l'eau le: 18 mai 2022

Matossé sous: Cap Martinique, Course au Large

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