48 heures chrono

© Christophe Launay

Après deux jours de mer, François Gabart est déjà au large de l’archipel des Canaries : le trimaran MACIF a ainsi parcouru plus de 1 400 milles à la vitesse moyenne de trente nœuds… Une performance qui permet au solitaire de posséder un coussin d’avance de plus de 200 milles sur le parcours de référence de Thomas Coville.

La fenêtre météorologique qui s’est ouverte samedi 4 novembre à 10h05 (heure du déclenchement du chronomètre) est à ce jour extrêmement favorable puisque François Gabart a pu avaler le golfe de Gascogne en à peine une demie journée sur une mer maniable permettant des vitesses de pointe de plus de 45 nœuds et des moyennes horaires de près de 39 nœuds ! Des chiffres « affoilants » qui confirment que dans certaines conditions d’angle par rapport au vent et d’état de la mer, le trimaran MACIF possède un potentiel performance plus élevé que son prédécesseur grâce en particulier à son devis de poids inférieur (5 tonnes de moins sur la balance) et à ces foils plus sustentateurs.

Une aile de mouette

Le vent de Nord-Ouest du golfe de Gascogne prenant une composante Nord-Est après le passage du cap Finisterre, le trimaran s’est vu contraint de longer la bordure Sud d’une cellule anticyclonique au large de l’Espagne en orientant son cap vers l’Ouest. Or ce gain était très important avant d’engager le premier empannage de ce tour du monde en solitaire : un peu moins de 24 heures après le coup de canon et un ralentissement logique en approche des hautes pressions, le trimaran MACIF pointait ses étraves vers le Sud-Sud Ouest pour une nouvelle accélération sans être perturbé par le relief de l’archipel de Madère qui avait coûté quelques heures à Thomas Coville lorsqu’il lui avait fallu déborder Porto Santo par l’Est…

Le résultat est plus que positif pour François Gabart puisqu’il a pu passer à plus de 80 milles dans l’Ouest de Madère tout en glissant vers le Sud-Ouest pour éviter aussi le « dévent » (vent perturbé par la terre) de l’archipel des Canaries : le trimaran MACIF devrait ainsi éviter un nouvel empannage au large de l’île de La Palma qui culmine à 2 426 mètres (Caldeira de Taburiente) en débordant les reliefs à plus de 150 milles au large. La marge de manœuvre devrait donc augmenter en ce troisième jour de mer, mais le solitaire s’apprête ensuite à ralentir quelque peu en raison d’une bulle moins ventée au large de la Mauritanie qui s’étend jusqu’aux archipels des Canaries et du Cap-Vert…

Yo-yo à venir

Il faudra donc de nouveau empanner pour gagner vers le large, probablement en début d’après-midi de ce lundi pour conserver le flux des alizés qui soufflent à une vingtaine de nœuds de secteur Nord-Est. Ce gain vers l’Ouest de plusieurs heures va permettre au trimaran MACIF de s’écarter des îles de la chanteuse de saudade Cesaria Evora, pour piquer en un seul bord vers le Pot-au-Noir, la Zone de Convergence Inter Tropicale (ZCIT) qui marque l’affrontement des alizés de l’hémisphère Nord et de l’hémisphère Sud, à partir du parallèle 8° Nord.

L’entrée dans cette zone de vents erratiques et très instables, de grains violents et de calmes dus à la très forte évaporation de la mer devrait se faire autour de la longitude 29° Ouest, là où « l’entonnoir » qui se crée entre la Sierra Leone et le Nord du Brésil est le plus étroit. Pour autant, l’avance accumulée en ces premiers jours de mer devrait en grande partie fondre au large de l’archipel du Cap-Vert, Thomas Coville ayant bénéficié de conditions météorologiques plus favorables sur cette tranche de parcours jusqu’à l’équateur. Il faut donc s’attendre à un passage dans l’hémisphère Sud dans les mêmes temps que celui du record de référence…

Source

WindReport'

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