So British

© Jean-Marie Liot / NCR

« Campagne de France » skippé par Halvard Mabire et Miranda Merron, « Concise 2 » emmené par Sam Goodchild et Ned Collier Wakefield ont creusé l’écart ces dernières 24 heures sur leurs poursuivants avec 16,7 milles d’avance sur « Phoenix Europe Express », en troisième position. Les concurrents de la Normandy Channel Race ont bénéficié d’un vent médium de 10 nœuds en début de journée mais peinent maintenant à se diriger vers les îles anglo-normandes. Les vainqueurs sont désormais attendus à Ouistreham dimanche matin. « Obportus » du tandem Roussez – Quenot a enfin enroulé Tuskar Rock ce jour à 12h34. Les leaders ont une moyenne de 6,32 nœuds depuis le départ dimanche.

Ambiance Match Racing

A part Halvard Mabire, originaire de Cherbourg, trois sujets de sa majesté, sont en tête de la troisième édition de la Normandy Channel Race. Miranda Merron, d’abord, navigatrice de talent, à l’accent français impeccable, Sam Goodchild, ensuite, 22 ans, dont 15 sur un bateau, et Ned Collier Wakefield, londonien, 24 ans… Certainement pas une coïncidence car, nul doute, que ces trois navigateurs connaissent bien le plan d’eau anglais et irlandais, il n’y a qu’à regarder la précision de leur navigation dans le Solent puis en Mer Celtique notamment en soirée mercredi au passage de Tuskar Rock à seulement 20 minutes d’écart, 20h40 pour « Campagne de France », 21h00 pour « Concise 2 ». Depuis, et après une journée de brise hier au près pour l’ensemble des voiliers engagés, le Pogo S2 blanc et vert, l’Akilaria RC2, blanc orné du drapeau britannique, se livrent un véritable match racing dixit Miranda et ont surtout pris l’avantage sur leurs autres camarades de jeu. Sous gennacker dans un premier temps, puis au près avec la bascule du vent du Nord-Est au Sud-Est, avantage pour les vainqueurs de la Transat Québec Saint-Malo au pointage de 17h00 mais la route est encore longue, le petit temps et de nombreux obstacles comme le raz blanchard sont au menu.

La soupe à la grimace

Derrière ce duo de bateaux, la bataille fait rage et nombreux ne s’avouent pas vaincus et ils ont raison. Yannick Bestaven et Julien Pulvé « Phoenix Europe Express » sont revenus dans la partie hier soir dans le canal de Saint-Georges. Au louvoyage, les rochelais ont tiré les bons bords. Ils seront opportunistes et on peut compter sur l’expérience du vainqueur de la Transat 6.50 2001. Eric Péron et Jean Galfione, « Talanta », moins réguliers dans leurs coups tactiques, arrivent toujours à « se refaire la cerise » depuis le départ de la NCR. « Eole Génération GDF Suez » piloté par Seb Rogues et Dominic Vittet, « Les Conquérants – Caen La Mer » peuvent également encore stratégiquement s’imposer dans la pétole engendrée par une dorsale anticyclone, une bulle sans vent, tenace et flanquée sur les trajectoires des marins. La course à la victoire sera, en revanche, beaucoup plus difficile pour les tandems des Class 40 « Earwen », « Masai », « Jasmine Flyer » qui en Irlande ont largement été ralenti même si ce soir, il glisse avec plus de pression venant du Sud-Ouest.

Ils ont dit :

Dominic Vittet, skipper du Class 40 « Eole Génération – GDF Suez » : « On rigole, on se marre. La situation est compliquée. C’est la Normandy Channel Race ! La remontée vers Tuskar a été une véritable étape de montagne. Le coucher du soleil était superbe hier soir. Nous étions revenus parmi les meilleurs. Nous avons d’ailleurs croisé Halvard Mabire lorsqu’il débutait sa descente alors que nous remontions vers Tuskar. Il était à 150 mètres ».

Halvard Mabire, skipper du Class 40 « Campagne de France » : « Rien n’est joué. Quand on est en Manche dans le petit temps, ce n’est jamais facile. Nous avons, à peine 5 nœuds. Hier soir, nous étions contents de voir Tuskar contrairement à, il y a deux ans sur la même course. Il y avait un contraste énorme avec une belle visibilité. Juste avant Tuskar, nous avons imaginé avec Miranda, le passage du vent à l’Est engendré par une légère brise thermique. Nous avons alors recroisé devant « Concise 2 ». Notre analyse était bonne. C’est ambiance match racing avec les anglais. Ils sont meilleurs que nous à certaines allures et nous sommes, à contrario, plus vite dans certaines conditions ».

Samantha Evans, co-skipper du Class 40 « Avis Immobilier » : « La remontée vers Tuskar n’a pas été une tasse de thé. Maintenant, cela va mieux. Nous ne dormons pas beaucoup dans le petit temps. La Normandy Channel est vraiment difficile avec de nombreux passage à niveau. Tout est toujours jouable ».

Jean Galfione, skipper du Class 40 « Talanta » : « Nous allons bien depuis hier. Nous sommes au calme, le vent a chuté. Nous descendons tranquillement vers l’Angleterre sans faire trop d’erreurs car hier à la montée vers Tuskar nous nous sommes mal positionnés. On a eu du mal à se replacer car nous étions décalés sur la gauche. Je pense que rien n’est joué, on en profite pour bien dormir et récupérer, cette nuit va être difficile. Il va falloir être vigilant au moindre détail. Hier nous avons vu des dauphins et une baleine mais aussi des MOD 70 ».

Yannick Bestaven, skipper du Class 40 « Phoenix Europe express » : “Jusqu’à Tuskar, nous avons eu de la pression. Nous étions non loin de « Campagne de France » et de « Concise 2 », alors que pour la descente vers la Manche, ça va être long car on va avoir un vent faible, on s’est fait prendre par la molle qui arrivait du Nord alors que devant ils ont bien avancé. Il faut espérer que le courant bloque les premiers pour les rattraper. Ce midi nous avons un vent de 13 nœuds, la mer et plate et nous avons du soleil. »

Un jour, un équipage

Ils sont les grands amateurs de la Normandy Channel Race. Olivier Roussey et Gérard Quenot ont une bonne expérience de la voile hauturière, Transquadra, Spi Ouest France mais ils ont une profession autre que navigateur dans la vie. Le premier est expert comptable, le deuxième ingénieur. Ces deux passionnés viennent d’acheter un JPK 40 et participe à leur première grande course dans la série.

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