Prêts pour le grand saut !

© Vincent Olivaud

Ce samedi 28 octobre à 14 heures (heure de Paris), les 87 concurrents toujours en lice dans la 24e édition de La Boulangère Mini Transat prendront le départ de la deuxième étape de l’épreuve. Ils quitteront alors Santa Cruz de La Palma pour rallier Saint-François, en Guadeloupe, avec un total de 2 700 milles à parcourir. Tous se préparent ainsi à attaquer la traversée de l’Atlantique à proprement parler, avec pour seules consignes de laisser l’île El Hierro ainsi qu’un way-point situé par 25° Nord et 27° Ouest à tribord afin d’éviter d’emprunter une route trop nord. Une route où il subsiste actuellement un risque élevé de formations de petites dépressions tropicales. Le programme dans les grandes lignes ? Les premiers milles s’annoncent délicats, la faute à de petits airs instables mais aussi aux dévents des îles Canariennes, et le jeu assez ouvert sur le plan stratégique. Dans ce contexte, quelques rebondissements ne sont certainement pas à exclure, mais tous les solitaires sont fin prêts pour le grand saut !

Si la première étape entre Les Sable d’Olonne et Santa Cruz de La Palma (1 350 milles) leur a donné un avant-goût de l’exercice, le deuxième tronçon entre l’île canarienne et Saint-François (2 700 milles) va véritablement les mettre dans le bain du grand large. Et pour cause, une fois qu’ils auront laissé derrière eux l’archipel espagnol, les prochaines côtes qu’ils verront seront celles de la Guadeloupe. « Cette fois, on part pour la « vraie » traversée ! La première étape était quelque-chose d’important mais celle qui s’ouvre, c’est encore autre chose ! Il n’y aura pas de retour en arrière possible. On sait qu’on ira aux Antilles. La question, c’est comment ? », commente Aurélien Dhervilly (429 – XFLR6 Cherche Propergol). Un avis partagé par Jean-Baptiste de Sansonetti (335 – Atlantique Solutions). « Les ports de replis seront loin et il va falloir se montrer prudent. Préserver le matériel jusqu’au bout. Pour ma part, je m’attends à ne pas voir grand monde à l’AIS et à vivre la solitude, la vraie. Cela va procurer beaucoup d’adrénaline mais c’est précisément ce que l’on vient tous chercher dans cette aventure », note le skipper qui rêve, comme tous les autres, d’alizés bien établis. De longues glissades et de surfs endiablés. Si cela promet assurément de faire partie du menu, avant cela, il va toutefois falloir réussir à s’extraire au plus vite des Canaries, et la tâche ne s’annonce pas si simple.

Vers des premiers milles délicats

« La situation météorologique est un peu particulière. On s’attendait à envoyer le spi en quittant La Palma puis à l’affaler en arrivant en Guadeloupe mais ça risque d’être un peu plus complexe que ça », annonce Victoire Martinet (1031 – Chilowé). De fait, de touts petits airs sont annoncés cette fin de semaine sur zone, et il va aussi falloir composer avec d’importants dévents, notamment ceux générés par l’île de Tenerife et son fameux Teide culminant à 3 715 mètres d’altitude, susceptibles de s’étendre sur plus de 60 milles. « Un flux de nord-est soufflant entre 5 et 6 nœuds est annoncé pour le départ. On peut toutefois s’attendre à un peu plus avec le possible établissement d’une brise thermique mais très vite, le vent va déserter le plan d’eau avant de s’orienter au secteur nord-ouest. Il est prévu de se renforcer en fin d’après-midi, dimanche, mais cela augure de premières heures de course au ralenti », détaille Denis Hugues, le Directeur de course. Raser la Gomera ? Contourner largement El Hierro ? Difficile, en l’état, de définir les meilleures trajectoires. Les solitaires devront se monter opportunistes avant de voir le champ des possibles s’ouvrir plus grand ensuite. « Le début de la course va être un peu compliqué à négocier. Ça risque clairement d’être un peu le casse-tête surtout que très vite, on va se retrouver à faire du près en raison d’un passage de front auquel on ne s’attendait pas franchement sur cette partie de la course ! La bonne nouvelle, néanmoins, c’est que l’on va ensuite normalement profiter des fameux alizés. Des alizés qui pourraient même être assez forts et nous permettre d’être rapides, au plus près de la route directe. Pour preuve, les derniers routages nous font arriver en Guadeloupe en onze ou douze jours », explique Julien Letissier (1069 – Frérots Branchet), troisième en Proto de la première manche, avec un écart de seulement 1h16 sur l’actuel leader, l’Espagnol Carlos Manera Pascual (1081 – Xucla). Il le sait cependant, ce deuxième volet ne se résumera assurément pas à une simple course de vitesse et des écarts importants en latéral sont susceptibles de se créer après le passage de la marque virtuelle située quasiment sur la route orthodromique.

L’inconnu devant les étraves

« On est tous bien conscients qu’à ce stade de la course, il reste les deux tiers du parcours à faire. Les écarts créés sur la première manche sont finalement assez faibles par rapport à ceux qui risquent d’exister sur la deuxième d’autant que ça s’annonce assez stratégique, avec pas mal de placements nord-sud », relate Bruno Lemunier (893 – Kalisto & Aérofab), troisième chez les bateaux de Série à l’issue du premier round, à 4h54 du leader, le Belge Michaël Gendebien (921 – Barillec Marine – Actemium). « En voile, on sait qu’une course sur gagne au niveau de la ligne d’arrivée. Rien n’est encore écrit. Pour ma part, il est évident que mon résultat sur la première manche est top et me donne des envies. Mon objectif initial était de faire un Top 10. Je suis en train de réaliser que j’ai moyen de faire mieux que ça et que je suis favorablement positionné pour le podium. Je sais néanmoins que si je ne pars pas du principe que j’ai envie de gagner cette La Boulangère Mini Transat, je ne la gagnerais pas », avance le designer conscient que sur un exercice de ce type, tout est possible, y compris le plus improbable. « Les éditions passées l’ont très souvent montré », rappelle le navigateur qui s’apprête, comme une grande majorité de ses adversaires, à concrétiser son rêve de traversée de l’Atlantique mais aussi à vivre l’aventure avec un grand A. « Comme beaucoup, y compris de grands favoris qui sont passés à côté lors la première étape, mon objectif est de récupérer un maximum de places par rapport à mon classement actuel (36e) qui ne me plaît pas. Reste que ce que je souhaite avant tout, c’est apprendre, prendre du plaisir et arriver au bout. J’ai vraiment la volonté de finir de l’autre côté en me disant que j’ai tout donné et que je n’ai rien à regretter », avance Antoine de Vallavieille (914 – Petit Tonnerre) qui a, comme la plupart, une foule de questions en tête. Quelques appréhensions, aussi, forcément. « On part un peu tous dans l’inconnu. On devrait naviguer avec le vent dans le bon sens, ce qui promet d’être plutôt agréable. Ma crainte, comme beaucoup, c’est une avarie technique, comme la perte du pilote automatique ou d’un spi, qui me ferait vivre la transat un peu dans un autre monde et me donnerait un goût d’inachevé à l’arrivée », termine le Saint-Germanois, résumant ainsi le sentiment général à la veille du grand départ.

ILS ONT DIT

Aurélien Dhervilly (429 – XFLR6 Cherche Propergol) : « La pression commence à monter petit à petit ! L’escale a fait beaucoup de bien et il est temps, à présent, de se remettre dans le jus. Il y a pas mal d’excitation, forcément. On y est et cette fois, on y retourne pour la vraie traversée ! La première étape était quelque-chose d’important mais la deuxième, c’est encore autre chose ! A présent on est sûr de sa capacité à la faire, mais quand même ! Il n’y a pas de retour en arrière possible. On sait qu’on ira en Guadeloupe. La question, c’est comment ! Le but, bien évidemment, c’est d’y arriver le plus tôt possible et de se faire plaisir. Ça va être intéressant car assez ouvert sur le plus stratégique, avec deux grandes options sur la table. Ça ne va pas simplement être une course de vitesse. La situation va nous amener à réfléchir un petit peu. Ça va être une belle navigation, avec de longues glissades dans les alizés et beaucoup de choses à faire. Je suis prêt même si le spi que j’avais envoyé en réparation n’arrivera qu’aujourd’hui (vendredi). L’heure est clairement aux derniers préparatifs et à la concentration sur la course ! J’ai vraiment très envie d’y aller ! »

Victoire Martinet (1031 – Chilowé) : « C’est assez particulier car on a vraiment bien déconnecté ces dernières semaines. On a vu plein de trucs chouettes, rencontré des tas de gens, fait la fête… On a vraiment été dans notre bulle et à présent, ça fait un peu bizarre de se remettre en mode « course ». Tout est un peu différent des courses habituelles, entre guillemets. Cela fait que je ne réalise pas du tout que le départ est demain. J’avais fait le choix de bien anticiper les choses, tout est donc prêt. La parade, mercredi, m’a permis de faire un petit check et de voir quelques bricoles. A présent, tout est remis en ordre. Le repos et la concentration vont être les maître-mots de ces prochaines 24 heures. Je me focalise sur la météo pour essayer de bien la comprendre car la situation est un peu particulière. On s’attendait à envoyer le spi en quittant La Palma puis à l’affaler en arrivant en Guadeloupe mais ça risque d’être un peu plus complexe que ça. Il va falloir s’adapter et bien se mettre dedans. Je ne réalise pas trop que je vais traverser l’Atlantique toute seule sur mon petit bateau ! Je suis super contente d’y aller ! Je suis très excitée et il y a nettement moins de stress qu’aux Sables d’Olonne parce que, mine de rien, depuis l’arrivée de la première étape, on a bien lâché prise. Tout ce qui vient ne sera que du bonus ! »

Aglaé Ribon (626 – Quaternaire – Développeur de performance durable) : « Je commence seulement à réaliser que l’on part ce samedi pour la deuxième étape mais tout va bien et je suis impatiente ! J’ai pu vérifier, lors du prologue mercredi, que tout fonctionnait correctement à bord, y compris l’amélioration réalisée sur la structure de sous-barbe du bout-dehors. J’ai maintenant hâte de traverser. C’est fou de se dire que l’on prépare tout ça depuis deux ans et que l’on va vraiment rallier les Antilles, tout seul sur notre petit bateau ! Il y a un mélange d’excitation et d’impatience. Je suis super heureuse d’être au départ. Sur le papier, on sait que les premiers jours de course ne seront pas très faciles mais qu’au bout du compte, on va vite retrouver ce que l’on a connu – et adoré – pendant trois jours dans les alizés Portugais, lors de la première étape. J’ai hâte de découvrir ces longs surfs et cette longue houle dont tout le monde parle. Un peu moins les grains. Dans tous les cas, ça va être une grande aventure et ça tombe bien parce que c’est pour ça qu’on est là ! »

Romain Van Enis (630 – James Caird) : « Il est temps de repartir ! Le stress commence à monter mais ça, c’est un peu inévitable. J’ai vraiment hâte de me retrouver en mer. Ce à quoi je m’attends ? Après le folklore de la première étape où pas grand-chose ne s’est passé comme prévu, je préfère m’attendre à rien de particulier. Mentalement, j’ai vraiment pris cher sur le premier acte et j’espère que les choses se passeront mieux cette fois-ci. Je reste un compétiteur dans l’âme. Je sais que sur 2 700 milles, il peut se passer plein de choses. Je pense que le début de la course va se révéler un peu technique. On sait à peu près à quoi s’attendre sur la première semaine et on sait qu’assez vite, on va retrouver des alizés, peut-être même un peu forts. La case « préserver le bateau » sera importante. Il faudra être prudent. Je pars avec mon compas de « spare ». Mon pilote fonctionne un peu moins bien ainsi, mais il fonctionne. Cette traversée va être une belle aventure. Comme la plupart de mes concurrents, je rêve de longs bords sous spi dans vingt nœuds de vent. J’ai hâte de vivre tout ça en grand ! Je suis impatient d’y aller ! »

Edouard Blanchier (423 – La Maison des plus petits) : « On a hâte de repartir et d’attaquer cette deuxième étape. Pour ma part, je me sens bien moins stressé qu’au départ de la première. J’imagine que cela est lié au fait qu’on ne part pas de chez soi, pas de France. Je suis bien prêt. J’ai refait des petits réglages et j’ai changé quelques bouts. J’ai pu tout valider lors du prologue, mercredi. Maintenant, je suis plutôt impatient. Il n’y a plus qu’à glisser car si on va sans doute devoir composer avec de la molle lors des deux-trois premiers jours, on devrait ensuite rapidement trouver les fameux alizés ! Je pars dans le même état d’esprit que celui dans lequel j’étais au départ des Sables d’Olonne. C’est un projet personnel dans lequel je vais chercher l’aventure et le plaisir et ça, ça n’a pas changé. Je pars pour une grande balade et si je la fais avec les copains à côté, je serais très content, surtout si j’arrive à finir devant un maximum d’entre eux ! J’ai vraiment hâte d’y aller. Je n’ai plus qu’à remplir les bidons d’eau et les courses de frais à faire avec, au moins, une orange par jour. »

Xavier Condroyer (848 – Elypso – Nitby – Petits Fils) : « Après trois super semaines lors desquelles on a fait la fête comme si on avait 25 ans, un peu de tourisme avec notamment des belles randos pour garder la forme, puis approfondi des relations, on est reparti sur un rythme un peu plus sérieux depuis quelques jours déjà. Pour ma part, je fais attention à bien dormir et à bien manger. Je fais ma petite gym tous les matins, je fais une petite sieste en début d’après-midi, je nage en fin de journée puis je me couche à 22 heures max. Je me sens donc bien reposé pour attaquer la dernière ligne droite. Tout est prêt. J’ai terminé l’avitaillement, remplis les bidons d’eau et mis un bon coup de Cif dans le bateau pour supprimer une sale odeur de jus d’orange renversé lors de la première manche. Je suis content de mon bricolage d’autant que j’ai pu valider tout ce que j’avais modifié pendant le prologue, mercredi. Cela m’a bien rassuré et c’était bien aussi de se remettre un peu les bouts entre les mains avant de partir. J’ai très envie de partir. Demain, j’aurais sans doute un peu les chocottes. Je commence à bien regarder la météo. Ce qui est chouette, c’est que ma femme et mes deux enfants m’attendront à l’arrivée. J’essaie toutefois de ne pas trop y penser car il est important de gérer ses émotions pour se remettre en mode « course ». Le fait que ce soit un peu long ne me fait pas peur. Ce qui va être nouveau pour moi, c’est la gestion de la chaleur et du rythme de la navigation la nuit. Je sais que dans les grains, il faudra être actif mais c’est cool. On a une chance inouïe de faire ce que l’on fait. J’espère ne pas me faire décrocher dès le deuxième jour mais, à l’inverse, rester dans le bon paquet. »

Marie Gendron (1050 – Léa Nature) : « L’ambiance, à la veille de cette deuxième étape, est très différente de la première. Il n’y a pas autant de contrôles ni de briefings, et on n’a pas forcément l’impression d’être dans le bain. Pour autant, je me sens bien connectée. Je n’ai pas trop fait la fête ces trois dernières semaines. A l’inverse, je suis restée assez focus. J’ai bien dormi, bien mangé et j’ai fait du sport. Je dois toutefois m’occuper du bateau car mercredi, à l’issue du prologue, une varangue du bateau s’est décollée. C’est évidemment quelque-chose dont je me serais bien passée à trois jours du départ mais qui va être rapidement solutionné car, heureusement, je ne suis pas toute seule. Pour le reste, je ne suis qu’à deux heures du premier, ce qui n’est vraiment rien à l’échelle des 2 700 milles qu’il nous reste à parcourir. Je suis aussi très contente d’avoir avec moi Laure Galley. On se serre bien les coudes et cela crée une belle énergie. Ce serait vraiment génial que l’on termine sur le podium toutes les deux. Cette solidarité féminine change un peu la donne et ça donne envie. Tout reste à jouer. On sait que cette deuxième étape n’a rien à voir avec la première. C’est une vraie course d’endurance, à la fois pour le skipper et pour le bateau ! »

Grégoire Chéron (887 – Neortex) : « Lors du départ de la première étape, aux Sables d’Olonne, beaucoup de gens étaient venus nous voir et le stress était palpable. Là, c’est assez différent. On sort un peu d’une période de vacances et, de ce fait, on se rend moins compte que le départ approche. Il n’y a pas ce contexte évènementiel et cela change complètement la perception des choses. Pour le reste, pour moi, les compteurs sont remis à zéro car j’estime que ma 11e place de la première manche est liée à un concours de circonstances. Je suis très conscient que je vais retourner à ce que je fais d’habitude, c’est-à-dire naviguer un peu plus bas dans le classement. Je pense que certains vont sans doute être revanchards. Je ne sais pas dans quelle mesure je n’ai rien à perdre et je peux tenter des choses. Le départ de la course risque d’être un peu chaotique car la météo est un peu bizarre. Il y a donc une forme d’appréhension concernant les premiers jours. La traversée en elle-même ne me fait pas peur même si je sais que 24 ou 48 heures avant l’arrivée en Guadeloupe, je risque d’être saisi par mes émotions en réalisant que je suis en train de finir mon projet, que j’ai réussi, in fine, à aller au bout, enfin je l’espère. Ma crainte est de ne pas avoir fait un assez bon check du bateau. Depuis trois ans et demi, je n’ai toutefois jamais eu de casse majeure et je n’ai jamais abandonné. J’essaie donc de me faire confiance sur la préparation du bateau. J’espère profiter de chaque instant passé en mer intensément d’autant que quelque-part, cette deuxième étape va un peu se jouer tout schuss ! »

Hugo Cardon (889 – Hugo Sarth’Atlantique) : « On est un peu tous dans un mode un peu bizarre. C’est un peu dur de se remettre dedans après trois semaines de pause. Cela procure un sentiment étrange, difficile à décrire, car ça fait quand même deux voire trois ans que l’on se prépare pour ça. On sait que l’on va faire quelque-chose mais on ne réalise pas encore bien quoi. Il reste 24 heures pour repasser en mode « performance ». Je sais que ça va vite se faire. Quand je suis arrivé à La Palma, j’ai tout de suite fait un gros check du bateau et ensuite j’ai vraiment pu profiter à fond des Canaries. J’ai visité l’île puis je suis aussi allé à Tenerife où j’ai pratiqué des sports de glisse et fait un peu de rando en montagne. Lorsque je suis rentré, en faisant le carénage du bateau, j’ai constaté que les deux safrans étaient fissurés, chose que je n’avais pas pu voir tant qu’ils n’avaient pas un peu gonflés. Ça a donc été la mission de dernière minute mais à présent, tout est réparé. Je vais garder le même mode de fonctionnement que sur la première manche, que ce soit le rythme à bord (nourriture et sommeil) ou la vitesse du bateau. Mon but, c’est d’essayer de prendre un maximum de plaisir et d’être content de moi à l’arrivée. »

Gaby Bucau (865 – Maximum) : « A la veille du départ, il y a beaucoup d’impatience. Trois semaines d’escale, c’était quand même assez long. Après mon résultat sur la première étape, j’ai forcément envie de prendre un nouveau départ. J’espère faire mieux en termes de résultat et je vise une belle régate. J’espère aussi profiter de l’aventure au maximum car on a quand même beaucoup de chance de faire ça. J’aimerais être bien dans le match. Bien comprendre ce que je fais et pour quelles raisons. Je sais que si je me trompe, je ne pourrais m’en vouloir qu’à moi-même. On va composer avec du vent assez mou pendant deux ou trois jours puis aller chercher un front avant de se libérer et de profiter des alizés. Comme il s’agit de ma première transat, il est difficile pour moi de savoir à quoi m’attendre mais je compte en profiter autant que possible. »

Jean-Baptiste de Sansonetti (335 – Atlantique Solutions) : « On a bien profité de ces trois semaines d’escale aux Canaries et profité de tout ce temps pour remettre le bateau en état, même si tout n’est pas toujours simple lorsque l’on se trouve sur une île ! J’avoue que par moments, ça a été un peu sport mais tout est ok à présent. Je sais cependant que je vais devoir garder un point de vigilance sur mes casques de safran et sans doute devoir les réparer à nouveau pendant la course mais je suis prêt. Maintenant que le départ approche, la pression commence à monter et je suis pressé de partir même si la météo annoncée semble un peu spéciale. Il y a des espèces de petites bulles qui traînent. On ne sait pas trop comment les choses vont se passer, au moins pour les premiers milles. Cela étant dit, même si on s’attend à partir dans peu de vent, on sait qu’il sera dans le bon sens et que l’on devrait vite goûter aux joies des grandes glissades dans la houle. Je suis pressé de voir ce que ça donne. Je n’ai encore jamais quitté l’Europe et je ne suis encore jamais allé aux Antilles. C’est incroyable de me dire que je vais rejoindre la Guadeloupe sur mon petit bateau ! J’espère que tout va bien se passer. Je sais qu’il faudra réussir à bien gérer les grains et les bascules de vent. J’espère ne pas faire les mêmes conneries que sur la première étape. Les ports de replis seront loin et je m’attends à ne pas voir grand monde à l’AIS et à vivre la solitude, la vraie. Cela va procurer beaucoup d’adrénaline et c’est précisément ce que l’on vient chercher dans cette aventure. J’aimerais que l’on soit un maximum à l’arrivée. Cette promotion 2023 est ouf. L’ambiance est dinguo et, d’ores et déjà, plein de gens sont devenus des potes. Je me dis qu’à Saint-François, tout ça sera encore plus fort ! »

Source

Aurélie Bargat

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