2024 en grand !
Après une saison 2023 époustouflante, qui a vu un nombre record de milles navigués par un nombre inégalé de skippers dans davantage de régates que jamais au sein de la Classe IMOCA, l’année 2024 s’annonce sous les meilleurs auspices. Au programme : non pas un, mais deux défis transatlantiques en solitaire, couronnés par le summum de la voile, la 10ème édition du Vendée Globe.
LES ENJEUX 2024 : PRESSION ET PRESTIGE
Cette édition historique promet d’être exceptionnelle, avec un nombre record de concurrents. Jusqu’à 40 marins sont attendus sur la ligne de départ début novembre, représentant pas moins de 11 nationalités – un record absolu. La flotte comptera également un nombre sans précédent de nouveaux bateaux, du jamais vu depuis 2008.
Antoine Mermod, président de la Classe IMOCA, partage l’enthousiasme général et attend avec impatience de voir s’affronter hommes, femmes et machines autour du monde.
« 2024 est l’année du Vendée Globe », déclare-t-il. « Pour la plupart des skippers et des équipes, il s’agit de l’aboutissement de leur campagne. C’est le moment où l’on découvre si l’on a bien travaillé et où l’on se situe. Cette course représente une énorme pression pour les équipes. »
Pour Antoine Mermod, il ne fait aucun doute que le défi du Vendée Globe reste la référence pour la plupart des skippers IMOCA. « C’est une course autour du monde en solitaire et sans escale », souligne-t-il. « Pour les skippers eux-mêmes, c’est le défi ultime, un défi unique, à la fois excitant et redoutable, générant une pression et des attentes considérables… »
LE COMPTE À REBOURS DES TRANSATS : PLUS QU’UNE SIMPLE QUALIFICATION
Avant le Vendée Globe, la saison sera rythmée par deux courses transatlantiques : The Transat CIC, qui partira de Lorient le 29 avril, et la New York Vendée-Les Sables d’Olonne, qui s’élancera un mois plus tard.
Bien que les deux Transats soient d’importantes étapes de qualification pour le Vendée Globe, que les skippers auront à cœur de terminer en un seul morceau, Antoine Mermod ne doute pas que les marins viseront à se distinguer sur ces épreuves.
« Nous assisterons à de belles batailles, comme c’est toujours le cas », déclare-t-il. « Nous pouvons nous attendre à deux courses vraiment disputées, car nous connaissons les skippers et nous savons qu’il est toujours très difficile de naviguer sur ce type de bateau. Vous devez être pleinement impliqué. Il y aura sur les lignes de départ de nombreux bateaux favoris pour le Vendée Globe. Cela signifie que vous devez jouer sur les limites. Pour y parvenir, chacun doit s’entraîner en compétition, et ces courses transatlantiques sont d’excellentes occasions pour cela », ajoute-t-il.
CHARLIE DALIN : TOUT LE MONDE VEUT GAGNER CE VENDÉE GLOBE
Parmi ceux qui attendent avec impatience la nouvelle saison, on retrouve Charlie Dalin, l’un des marins les plus réguliers en tête de la flotte, mais dont la saison 2023 a été écourtée en raison de problèmes de santé. Maintenant complètement rétabli, le skipper de MACIF – Santé Prévoyance a des affaires inachevées avec le Vendée Globe, ayant remporté les honneurs de la ligne lors de sa première participation en 2020-21, mais terminant deuxième au classement général après correction du temps.
Nous avons demandé à Charlie Dalin si gagner la 10ème édition de cette course signifierait beaucoup pour lui. « Oui, bien sûr », répond-t-il très humblement. « La dernière fois, je suis passé tout près – à deux heures et demie environ – alors que c’était la première fois que je participais. J’ai l’expérience, le bateau et l’équipe pour atteindre cet objectif, mais nous savons tous que cette course est longue et que beaucoup de choses peuvent arriver – des choses que vous ne pouvez pas nécessairement contrôler. »
Pour le marin havrais, la Classe IMOCA aborde la saison 2024 et le Vendée Globe à vive allure. « Je ne sais pas si c’est le plus haut niveau jamais atteint, mais il est très élevé », déclare-t-il. « Je sais que tout le monde veut gagner ce Vendée Globe. Les équipes évoluent grandement pour gérer une course aussi longue et un tel rythme. La préparation des bateaux devient de plus en plus pointue et maintenant, avec The Ocean Race, nous avons acquis l’expérience des mers du Sud à mi-chemin entre deux tours du monde en solitaire. Ce n’est donc plus comme avant, quand on envoyait des IMOCA dans le sud une fois tous les quatre ans. Nous avons doublé la fréquence, c’est donc un bon retour d’expérience pour tout le monde, pour toutes les équipes, qui ont pu observer grâce aux images de drone les configurations et les choix de voiles dans la mer formée.»
VIOLETTE DORANGE : JE ME SENS CAPABLE DE LE FAIRE
Alors que Charlie Dalin vise le podium, la navigatrice française Violette Dorange, 22 ans, fera ses débuts autour du monde à bord de DeVenir, après une première saison impressionnante en 2023. Comme presque tous les skippers, son bateau est actuellement en chantier pendant qu’elle recherche de nouveaux partenaires pour rejoindre son projet en 2024 aux côtés de son sponsor McDonalds.
« J’ai hâte de me concentrer à nouveau sur les aspects techniques », se réjouit-elle. « J’ai encore beaucoup à apprendre sur le bateau. Je suis aussi très impatiente de reprendre la mer. Je n’ai pas l’habitude de passer autant de temps sans naviguer ! »
Violette Dorange prendra le départ du Vendée Globe à l’âge de 23 ans, ce qui fait d’elle la plus jeune navigatrice à relever ce défi de taille. « Cela fait plusieurs années que je suis la plus jeune dans chaque catégorie. Être la plus jeune sur la ligne de départ au Vendée Globe, c’est aussi un record que je veux atteindre », explique-t-elle. « Je sais néanmoins que j’aborderai la course très bien préparée. Même si je serai plus jeune, je me sens capable de le faire.»
L’IMOCA RÉAFFIRME SON ENGAGEMENT
Alors que la compétition sur l’eau va battre son plein lors des douze prochains mois, la Classe continuera à travailler sur ses objectifs en matière de développement durable avec l’extension de la règle de la Voile Verte, les analyses de cycle de vie et l’introduction d’un cap carbone, qui pourrait permettre de réduire de moitié les émissions nocives lors de la construction d’un bateau. l’IMOCA poursuivra également son travail avec le Marine Mammal Advisory Group afin de minimiser les collisions avec les mammifères marins.
Comme ses concurrents, Violette Dorange soutient pleinement ces initiatives. « C’est ce que nous devons tous faire », déclare-t-elle. « Nous devons tous faire des efforts et forcément cela me touche beaucoup. C’est quelque chose de très important pour ma génération. »
Antoine Mermod résume l’idée qui sous-tend cet aspect du travail de la Classe. « Depuis 2017, c’est une priorité pour l’IMOCA. Cette génération de skippers sont des sportifs de haut niveau qui veulent mettre en avant leurs valeurs et notamment leurs valeurs de durabilité, qu’elles soient sociales ou environnementales. Pour eux, c’est très important. »
« Cela correspond aussi à la société dans laquelle nous vivons tous et nous travaillons très dur pour trouver le meilleur moyen d’améliorer ce que nous faisons. »