Fortes têtes

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© Breschi / Mini Transat La Boulangère

Il faut être fait d’un drôle de bois pour faire la Mini-Transat. Outre les quelques deux années de sacrifices à penser et dépenser Mini, tous les concurrents savent que pour eux la Mini-Transat La Boulangère pourrait s’arrêter brusquement sur ces petits bolides survitaminés à la défaveur d’une casse matérielle. Tous vivent avec une petite boule au ventre dès que le vent monte d’un cran. Et pourtant…

Il n’existe pas trente-six façons de faire la Mini. Ceux qui sont venus pour la gagne acceptent de naviguer avec en permanence l’épée de Damoclès de la casse qui les menace. Pour aller plus vite que le voisin, dès que le vent monte, c’est savoir mettre entre parenthèse ses craintes, accepter de pousser le curseur, de repousser la fatigue, de jouer avec les limites du matériel. Chacun essaie de faire avec ses propres capacités avec cette conscience aigüe que le plaisir de la course ne peut venir que dans l’aptitude que tous auront à franchir un cran supplémentaire dans l’audace. Ce qu’on ne croyait pas possible en début de course, le devient progressivement et la Mini-Transat La Boulangère ne devrait pas échapper à la règle.

Première sélection

Bien sûr, l’idéal est que les conditions météo s’accordent avec cette montée en puissance. Mais le principe de la course au large veut que la mer soit seule juge. Pour cette deuxième étape, la transition a été rapide. Après un départ tout en douceur, le vent est monté rapidement pour atteindre les 25 nœuds et propulser les Minis à vive allure vers le sud. Dans ces conditions, les durs au mal ont trouvé à s’exprimer immédiatement. On retrouve là, bien évidemment, les favoris comme Ian Lipinski (Griffon.fr) ou Erwan Le Mené (Rousseau Clôtures) qui réitèrent leur duel de la première étape. Mais, d’autres pointent le bout de leur étrave comme Jörg Riechers (Lilienthal), Romain Bolzinger (Spicee.com) ou Simon Koster (Eight Cube Sersa). Quelques autres ne laissent pas leur part aux chiens comme Patrick Jaffré (Projet Pioneer) ou bien encore Charlotte Méry (Optigestion – Femmes de Bretagne) toujours dans le coup.
En série les écarts sont si faibles que c’est le plus souvent le décalage latéral par rapport à la route directe qui détermine le classement. Moins de 10 milles séparent les huit premiers et bien malin qui pourra prédire celui qui enquillera en tête le canal entre les îles du Cap-Vert de Santo Antao et Sao Vicente. Tanguy Bouroullec (Kerhis – Cerfrance) après avoir mené un temps la danse, paie ainsi son bord à la côte. Mais la course au large, c’est aussi investir pour mieux revenir.

The race must go on

Après son démâtage, Dorel Nacou (Ixblues Vamonos) a pu rapidement constater que mis à part le tube de mât brisé en deux, il disposait encore de ses barres de flèche, de la totalité de ses voiles et de son gréement. Ni une ni deux, il décidait donc de signifier officiellement à Blanche Hermine, le bateau accompagnateur venu sur zone, qu’il était hors de question pour lui d’abandonner. Dorel va rejoindre le port de Boujdour dans le sud de la côte marocaine. Là, il compte bien réparer et reprendre la mer au plus vite pour terminer le boulot. Qu’attendre de moins d’un garçon qui, vingt-cinq ans plus tôt, a décidé de fuir son pays la Roumanie, en traversant l’Europe dans des wagons de marchandises pour trouver refuge à Marseille et s’y établir ? En course au large, l’obstination est parfois une vertu majeure.

Pointage le 2 novembre à 16h (TU+1)

Prototypes

  1. Andrea Fornaro (Sideral) à 2930,4 milles de l’arrivée
  2. Erwan le Mené (Rousseau Clôtures) à 0,5 milles
  3. Ian Lipinski (Griffon.fr) à 0,5 milles
  4. Quentin Vlamynck (Arkema 3) à 0,7 milles
  5. Simon Koster (Eight Cube Sersa) à 0,8 milles

Série

  1. Ambrogio Beccaria (Alla Grande Ambecco) à 2931,5 milles de l’arrivée
  2. Yannick Le Clech (Dragobert) à 0,0 milles
  3. Clarisse Crémer (TBS) à 0,4 milles
  4. Erwan Le Draoulec (Emile Henry) à 0,5 milles
  5. Pierre Revol (Maribambelle) à 0,6 milles

Source

Aurélie Bargat / Effets Mer

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Informations diverses

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