Dans le golfe, ça cogne

© Vincent Curutchet/Dark Frame / Synerciel

Jusqu’au bout, les marins n’auront pas été épargnés. Le chemin jusqu’au Sables d’Olonne se montre diablement piégeux. Après les calmes de l’anticyclone, la tempête fait rage dans le golfe de Gascogne. Jean Le Cam, Mike Golding et Bernard Stamm (hors course) naviguent tous les trois par 40 nœuds de vent avec des déferlantes. Il va y avoir du sport demain sur la ligne d’arrivée…

Village du Vendée Globe fermé depuis ce midi. Les rafales à 45 nœuds sur les Sables d’Olonne donnent le ton de ce que rencontrent actuellement les skippers en approche du Golfe de Gascogne. « J’ai des rafales à 35/40 nœuds et pourtant je ne suis pas encore dans le dur. La mer commence à déferler. Mais c’est dans le golfe de Gascogne que je crains le pire au niveau de l’état de la mer. Ca va être chaud. Après tout ce que j’ai enduré dans ce Vendée Globe, je ne pensais pas mériter ça ! » racontait ce matin Jean Le Cam. Le marin breton, cinquième depuis hier, ne va pas pour autant mollir. Avec l’Anglais à ses trousses à 65 milles, pas question de ralentir : « J’aimerais bien réduire l’allure et prendre un peu de répit mais je ne peux pas vraiment à cause de Mike. Là, il faut que je gère mon avance. Trop pousser pour arriver avec trop d’avance ne sert à rien. Mais il faut tout de même que j’assure cette 5e place. Clairement, je ne vais pas dormir jusqu’à l’arrivée demain matin. » C’est donc un golfe de Gascogne tonitruant, façon concert d’ophicléides (instrument à vent !), qui attend nos deux marins. Gueule de bois assurée demain matin sur la ligne d’arrivée…

Tous dans l’Hémisphère nord

Alessandro di Benedetto (Team Plastique) a franchi hier soir l’équateur. Les sept marins encore en course naviguent donc tous la tête à l’endroit dans l’hémisphère nord. Dominique Wavre (Mirabaud) et Arnaud Boissières (Akena Vérandas) attaquent le contournement de l’anticyclone par l’est. Au près par 10 nœuds de vent, les deux marins tricotent pour s’échapper des calmes. « Après, c’est l’ascension par la face nord » explique le skipper de Mirabaud. Car, comme pour Jean Le Cam et Mike Golding, le vent de Nord-Ouest va souffler fort. Ils n’auront aucun répit jusqu’aux Sables d’Olonne… Bertrand de Broc (VNAM avec EDM Projets) se décale déjà vers l’ouest pour contourner l’anticyclone par la gauche. Sa stratégie demeure déjà bien en place, et la météo sera pour une fois de son côté. Le marin de Sainte-Marine devrait arriver un jour plus tôt : le lundi 11 février. Tanguy de Lamotte (Initiatives Cœur) fourbu et fatigué n’avance plus beaucoup depuis deux jours. Il se bat comme un beau diable pour sécuriser son bateau et colmater la voie d’eau du puits de dérive bâbord. Les marins du 7e Vendée Globe se souviendront de cette remontée de l’Atlantique…

En bref

ETA au 2 février

  • Jean Le Cam le mercredi 6 février entre 7 et 9 h du matin
  • Mike Golding 7 heures plus tard
  • Bernard Stamm (hors course) 3 heures après Jean Le Cam
  • Dominique Wavre le samedi 9 février au matin
  • Arnaud Boissières le 10 février au matin
  • Bertrand de Broc le 11 février.

Encore en mer au 05/02 – 16h00

5 – Jean Le Cam
[ SynerCiel ]
à 308,8 milles de l’arrivée

6 – Mike Golding
[ Gamesa ]
à 65,8 milles de Jean Le Cam

7 – Dominique Wavre
[Mirabaud]
à 905,4 milles

8 – Dominique Wavre
[ Mirabaud ]
à 495,4 milles

9 – Arnaud Boissières
[ AKENA Vérandas ]
à 570,3 milles

Ils ont dit

Jean Le Cam (FRA/Synerciel)

J’ai des rafales à 35/40 nœuds et pourtant je ne suis pas encore dans le dur. La mer commence à déferler. Mais c’est dans le golfe de Gascogne que je crains le pire au niveau de l’état de la mer. Ca va être chaud. Après tout ce que j’ai enduré dans ce Vendée Globe, je ne pensais pas mériter ça ! J’aimerais bien réduire l’allure et prendre un peu de répit mais je ne peux pas vraiment à cause de Mike. Là, il faut que je gère mon avance. Trop pousser pour arriver avec trop d’avance ne sert à rien. Mais il faut tout de même que j’assure cette 5e place. Clairement, je ne vais pas dormir jusqu’à l’arrivée demain matin. La journée et la nuit prochaine vont être sportives. Par contre, je ne pense pas arriver de nuit. Attendez moi plutôt une fois qu’il fera jour !

Tanguy de Lamotte (Fra, Initiatives Cœur)

J’ai insisté sur le bout que j’avais placé sur la dérive depuis le début en tirant vers l’avant. Et contre toutes attentes, c’est venu. J’ai tiré un peu plus fort que la première fois et ça s’est débloqué. Ensuite, j’ai réussi à tirer vers le haut avec une drisse pour la remonter dans son puits. Là, je sens les courbatures et j’ai des bleus un peu partout, le torse et les bras bien abîmés et les jambes fatiguées. J’ai quand même réussi à dormir à peu près 45 minutes toutes les heures. J’ai dû dormir presque quatre heures ou quelque-chose comme ça, donc je suis prêt à attaquer un petit atelier de résine cet après-midi. Je vais mettre le bateau à la cape de nouveau pour sortir le bon côté de l’eau et pouvoir faire de la résine qui prend sous l’eau.

Alessandro di Benedetto (FRA/ITA, Team Plastique)

Ce qui est important, c’est que j’ai passé l’équateur. Je suis aussi monté au mât pour passer un circuit de drisse et il va falloir que je remonte. Pas maintenant parce qu’il y a une houle croisée, mais je vais devoir remonter pour repasser tout l’ensemble parce que ça ne va pas encore comme je le voudrais. La manœuvre a duré environ trois heures mais j’ai franchi l’équateur environ une heure après être redescendu. Ça fait du bien de passer dans l’hémisphère nord et de voir un N s’afficher sur le GPS, comme tous les autres. Maintenant, ça va être un peu compliqué de sortir du Pot au Noir, je crois que ça va prendre quelques jours. En plus, les prévisions météo ne sont pas très, très efficaces dans cette zone. Il va falloir faire avec.

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