Fin de l’attente, place à l’action

© Jean-Louis Carli

Après neuf jours d’attente au port, le départ de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre 2023 sera donné mardi 7 novembre pour la flotte IMOCA, à 9h30 (heure locale).

Pour la première fois dans l’histoire de la Classe, 40 monocoques s’aligneront sur une même ligne de départ. La sortie de Manche s’annonce tonique, avec le passage d’un premier front mercredi, avant de mettre cap sur la Martinique, via l’île Santa Maria aux Açores à laisser à tribord. Cette semaine d’attente fut longue pour les marins et toutes les parties prenantes mais chacun est maintenant prêt à profiter du spectacle et d’une course qui s’annonce intense.

Demain, les conditions seront réunies pour que le départ soit « magnifique ». Thomas Ruyant, skipper du nouveau plan Koch/Finot-Conq For People, a hâte d’y être. « Nous nous apprêtons à vivre une expérience inédite », déclare le tenant du titre. « Quarante IMOCA au départ d’une course, c’est une grande première. Morgan (Lagravière) et moi sommes heureux d’en faire partie. Nous avons hâte d’être sur l’eau et de régater. Je suis sûr que l’on va vraiment s’amuser. »

Le président de l’IMOCA, Antoine Mermod, ajoute. « Pour être honnête, il ne s’agit pas seulement d’un plateau historique, mais de l’entrée en compétition de 80 marins de haut niveau – dont pas moins de neuf équipages mixtes – et aussi de projets très forts. »

9 jours d’attente pour les skippers et leurs équipes

Pendant ce temps, les skippers sont rentrés chez eux pour passer du temps avec leur famille, tandis que les équipes à terre ont gardé un œil sur les bateaux quand la violente tempête de la semaine dernière a balayé Le Havre. Le temps n’a pas été de tout repos, beaucoup étant dans l’attente d’un nouvel horaire de départ.

Sébastien Marsset, skipper de Foussier-Mon Courtier Energie, qui navigue cette année avec la Normande Sophie Faguet, apprécie d’avoir pu prendre un peu de temps libre avant ce départ. « J’ai été très occupé cette semaine car ce report de départ demande aussi beaucoup d’organisation. Il fallait préparer l’équipe et régler toutes les questions logistiques, dont beaucoup ne sont pas encore décidées », explique-t-il.

« Il y a donc eu beaucoup de discussions et de réunions », ajoute-t-il. « Il a également été difficile d’expliquer la situation à nos partenaires – pourquoi nous étions bloqués à quai au Havre alors que des bateaux plus petits partaient dimanche dernier. »

Après la tempête, le départ

Aujourd’hui, l’attention se porte sur la course alors qu’une fois de plus, les skippers et les équipes à terre se livrent à leurs routines habituelles avant le départ, analysant les conditions météorologiques et chargeant les bateaux de nourriture fraîche.

Pour Antoine Mermod, qui salue la manière dont les équipes se sont adaptées à la situation, il ne fait aucun de doute que les marins se sont maintenant pleinement re-concentrés sur le sport. « Ce sont des marins professionnels, très motivés et expérimentés », explique-t-il. « Lorsque la course a été retardée, ils ont pu profiter de ce temps libre imprévu. Puis, depuis jeudi, lorsque la fenêtre de mardi est devenue possible et qu’elle s’est confirmée, ils se sont remis en mode course et dans un processus de départ, certes un peu spécial mais ils sont à 100% prêts pour demain. »

Une analyse que partage Sébastien Marsset. « J’ai été très heureux de ne pas être sur l’eau pendant la tempête », affirme-t-il, « mais maintenant nous devons vraiment partir – il est grand temps ! Nous essayons de reprendre notre routine, de regarder la météo, d’embarquer les courses de frais, de nous préparer à la sortie des bassins. Nous devons tous partir – les skippers, les équipes à terre, les sponsors… tout le monde ! »

Même si le pire des conditions météorologiques récentes est passé, le départ au près sera difficile avant que les skippers ne puissent penser à une navigation sous le soleil. Thomas Ruyant, qui cherchera à garder son titre à bord de son nouveau bateau, ne cache pas que les premiers jours de course seront plein d’enjeux avec des choix stratégiques à faire très tôt sur le parcours.

« Nous allons avoir deux jours de conditions dépressionnaires, un départ hivernal classique de transatlantique depuis Le Havre », déclare-t-il. « La route n’est pas forcément simple avec différentes options qui se dessinent. Même si nous laissons les Açores à tribord, nous pourrions avoir un choix important à faire entre une trajectoire nord ou sud… »

« Cela s’annonce comme une course intense. Tout le monde s’accorde à dire que les deux premiers jours seront éprouvants. Les duos navigueront au près en arrière d’un front, avant de descendre rapidement vers le cap Finisterre, voire plus à l’ouest, en fonction de l’évolution des prévisions », ajoute-t-il.

Antoine Mermod note que cette Transat Jacques Vabre marque la conclusion d’une fascinante saison en double pour les IMOCA en 2023. Nous avons vu cette année trois différents binômes skipper/co-skipper remporter chacune des trois courses depuis le début de saison*. « Cela signifie que le classement de cette transat est très ouvert », affirme-t-il.

Il s’attend à un départ spectaculaire, mais mesuré de la part des 40 équipages qui s’engagent dans une course qui devrait durer une douzaine de jours pour les plus rapides. L’essentiel sera, en effet, de garder le bateau en un seul morceau.

« Il s’agira de trouver l’équilibre entre partir rapidement et être prudent et conservateur. C’est-à-dire de choisir entre le placement dans la flotte dès le départ, et une éventuelle prise de risque », conclut Antoine Mermod.

*Duos vainqueurs en 2023

  • Guyader Bermudes 1000 Race – mai
    ➡️ For People – Thomas Ruyant et Morgan Lagravière
  • Rolex Fastnet Race – juillet
    ➡️ MACIF Santé prévoyance – Charlie Dalin et Pascal Bidégorry
  • Défi Azimut-Lorient Agglomération – septembre
    ➡️ Charal – Jérémie Beyou et Franck Cammas

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