Un grand pas en avant pour les Suisses

© Alex Carabi

Par une après-midi barcelonaise parfaite, Alinghi Red Bull Racing a mis son AC40 dans un nouveau mode de performance, en gardant l’étrave relevée et la coque très horizontale. Arnaud Psarofaghis et Maxime Bachelin, qui avaient échangé leurs pods lors d’un intéressant test de navigation A/B, étaient visiblement dans ce mode, poursuivant sans relâche un vol très élevé au portant et réussissant parfaitement les laylines sur un court parcours. Les abattées étaientrapides, les empannages très hauts et les exercices de circling de pré-départ étaient coordonnés et fluides entre les deux.

La première session d’avril d’Alinghi Red Bull Racing s’est déroulée dans un climat de confiance auquel nous sommes de plus en plus habitués, les marins lançant le bateau comme un dériveur. Les virements de bord suisses sont très rapides, le foil au vent tombant merveilleusement bien dans le virage serré et l’écoute très coordonnée du foc et de la grand-voile synchronisée produisant de la puissance dans la manœuvre. Toute la journée, sous le soleil de Barcelone, les voiles noires de 3DL ont brillé grâce à la précision des réglages que l’équipe a maintenus en vol sur une cinquantaine de milles nautiques. De gros chiffres pour l’équipe encore une fois et un retour décent du foil à foil ou du touch and go sur 55 manœuvres.

Après la navigation, l’équipe a choisi d’entrer dans le Port Vell très fréquenté plutôt que de remorquer derrière le Chase Boat – un autre signe de confiance suprême, les marins naviguant avec aisance dans la houle de l’entrée du port avant de faire un double bord dans un empannage et de se glisser sur leur erre juste à l’extérieur de leur base temporaire. Un vrai régal.

Alors que le design team est en train de finaliser la construction de son AC75 qui participera à l’America’s Cup l’année prochaine, l’équipe de reconnaissance a réussi à obtenir une interview fascinante de Nico Bailey, ancien ingénieur aéronautique chez Airbus, qui a été intégré au programme American Magic pour la 36e America’s Cup avant de rejoindre Alinghi Red Bull Racing pour ce cycle. Avec des variations importantes dans la conception des foils testés sur les prototypes LEQ12 par toutes les équipes, Nico a donné un aperçu du programme suisse en disant : « Je pense que toutes les équipes sont pareilles, nous essayons de modéliser avec la plus grande fidélité possible. Nous modélisons tous les foils avec tous les outils de configuration dont nous disposons, c’est-à-dire Simulator, CFD, toutes sortes de calculs, et nous essayons de comprendre quelles sont les faiblesses de nos adversaires et quels sont leurs points forts pour essayer de faire le mieux possible ».

Et Nico de poursuivre : « La première étape est de valider que tout ce que nous faisons sur l’ordinateur correspond à ce qui se passe sur l’eau, puis nous commençons à repousser un peu les limites jusqu’à ce que nous obtenions les meilleures performances des foils. En ce qui concerne plus particulièrement le concept W-Foil qu’INEOS Britannia teste dans la baie de Palma, Nico y voit une véritable innovation :  « C’est vraiment impressionnant, le défi que ce type de foil peut représenter en termes de systèmes et de conception de foil, alors oui, nous regardons vraiment comment ils fonctionnent ».

La validation et l’étalonnage de la conception des foils seront la clé du succès lors de l’AC37 à Barcelone et les Suisses ont adopté une approche très logique et progressive, comme l’a confirmé Nico : « Nous essayons de rendre les choses aussi objectives que possible et de supprimer toute subjectivité pour obtenir le meilleur résultat possible.

Si les architectes d’Alinghi Red Bull Racing sont en mesure de fournir un bateau rapide, les marins seront à la hauteur. Leur programme sur l’eau se poursuit cette semaine.

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America's Cup

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