Spectacle magique en baie du Pouliguen !
Ce samedi 3 mai à 13h, 89* Mini 6.50 se sont élancés sur la ligne de départ de la 24ème édition de LA Pornichet Select pour un parcours de 300 milles, à la fois tactique dans du petit temps, et stratégique dans des conditions de plus en plus ventées. Soleil généreux, mer plate, public venu en nombre sur le port de Pornichet et sur la grande plage de La Baule, le spectacle du départ fut grandiose avec 89 spinnakers colorés et gonflés par une légère brise de sud pour 8 nœuds. Un ballet aussi aérien que technique, où chaque concurrent s’est immédiatement plongé dans le rythme intense d’un format court mais ultra engagé.
Si la première partie de course s’annonce peu ventée jusqu’à l’île de Groix, la suite promet une météo plus tonique, voire rugueuse : ils partirent en short et revinrent en bottes et cirés ! En effet, la bascule du vent au nord-est devrait donner 25 à 30 nœuds en moyenne et des rafales annoncées jusqu’à 38 nœuds « Ce sera une course très intéressante, on va beaucoup manœuvrer. Les fichiers météo sont instables, la réalité pourrait être bien différente. Il va falloir être réactif et très concentré », résume Benoît Marie (1067 – Nicomatic-Petit Bateau), l’un des favoris chez les protos.
Un terrain de jeu piégeux entre cailloux, croisements de la flotte et zones interdites
Les 300 milles à parcourir sont truffés de pièges, avec un parcours côtier exigeant notamment dans la baie de Quiberon, une zone de molle à négocier au large de Belle-Île, et des passages engagés à proximité de parcs éoliens et de zones de pêche. Les skippers devront faire preuve d’une grande vigilance, surtout la nuit, dans des eaux parfois peu familières pour certains.
« Il y aura beaucoup de trafic, 89 bateaux qui veulent tous passer au même endroit, du courant, des cailloux, peu de phases de repos… Ce sera chaud ! », analyse Mateo Le Calvic (967 – Optimum), qui connaît bien les Sables-d’Olonne mais découvre certains passages comme celui de la Teignouse. La vigilance est d’autant plus cruciale que les phases de sommeil seront rares. « C’est un peu le truc qui me fait peur. Il y aura des passages dans les cailloux à la Teignouse, et puis ensuite il y aura du vent fort avec une flotte qui commencera à s’étaler. Pour moi, c’est encore un entraînement, car je débute en course au large » confie Constance Prieur (527-Série) dont LA Pornichet Select est sa toute première course en solitaire.
Du grand match à tous les étages
En tête de flotte au passage de la première marque du parcours, Alexandre Demange (1048 – DMG Mori Sailing Academy 2) affichait déjà une belle maîtrise. Dans son sillage, les favoris restaient groupés, avec Basile Gautier et Benoît Marie en embuscade. Mais dans une course aussi ouverte, les cartes pourraient être rebattues plusieurs fois, au gré des bascules de vent et des options de route.
« Pour moi, c’est “route pêche” ! C’est-à-dire, pas de stratégie complexe, mais du pur plaisir de navigation. Je me sens super bien, le bateau marche bien, j’ai vraiment hâte de m’élancer à fond », expliquait Alexandre Demange, tout sourire au ponton. Pour d’autres comme Yves Le Blévec (1100 – Fairly), la course est aussi une affaire de plaisir et d’observation d’une génération montante surmotivée : « Le niveau a énormément progressé. Il y a quelques années, on pouvait jouer devant avec de la rigueur. Aujourd’hui, il faut être ultra pointu. Je sais que je ne jouerai pas devant, mais je suis là pour prendre du plaisir. Il y a des fous furieux, et j’adore les voir naviguer ! ».
*Anne-Justine DION – KALISTO (893), non partante
Ordre de passage à la dernière marque du parcours côtier
1. Alexandre DEMANGE – DMG MORI SAILING ACADEMY (1044)
2. Basile GAUTIER – Nass&Wind / Les EDG (945)
3. Julien LETISSIER – FREROTS – BRANCHET (1069)
Ils ont dit avant de larguer les amarres
Benoît MARIE, NICOMATIC-PETIT BATEAU (1067-Proto)
« Il va y avoir des passages de front, de molle, des bascules à gauche, des bascules à droite. On ne pourra pas vraiment se reposer, ça va être intense. Le vent devrait monter à plus de 25 nœuds dimanche, avec des rafales à 30, même 38, ça va être velu ! En plus, il y a une molle au milieu du vent très fort, donc nous allons beaucoup manœuvrer. La flotte devrait se compresser au niveau Belle-Île à l’aller, il y aura un regroupement de la flotte, comme un nouveau départ ! »
Matéo LAVAUZELLE, BRETS (1044-Proto)
« J’ai tout imaginé dans ma tête et je suis sûr que ça va très bien se passer. Le début de course risque d’être difficile car il y a peu de vent donc les foils risquent de me ralentir. Mais petit à petit, les conditions vont forcir, on va pouvoir adapter les réglages, sortir les foils. Donc j’imagine assez bien un scénario où je suis derrière au début et, petit à petit, je double les bateaux devant moi. C’est assez satisfaisant comme sensation.
Mon bateau est très jeune donc on a encore des petites erreurs de jeunesse à régler, je ne m’attends pas à un résultat incroyable, mais si je peux faire des belles petites pointes de vitesse de temps en temps, ce serait chouette. Je vais me concentrer aussi sur la gestion du sommeil que je ne connais pas trop en solo, ce sera un bel exercice. »Hervé CORLAY, IRISH EXPRESS (1119-Série)
« Je suis régatier à la base donc j’aime bien les parcours tactiques. Ce sera mou au début, c’est sûr ! Il va falloir aller jouer dans les cailloux à Quiberon, on va essayer de ne pas casser les bateaux. C’est ma deuxième course en solitaire, je suis encore novice en la matière, ce sera une expérience de plus. »
Sophie DELANNOY, MOANA ITI (917-Série)
« Ce parcours va être intéressant car on va rencontrer un peu toutes les conditions. La remontée de l’île d’Yeu va être un peu ‘chaud patate’, ça va être marrant. De toutes façons, on est là pour s’entraîner et se préparer pour la Mini Transat donc ça va être formateur.
De mon côté, je suis qualifiée pour la Mini Transat parce que j’ai terminé la Plastimo Lorient Mini donc je suis vraiment ici pour refaire du large en solo et en course, m’entraîner un maximum. »