La deuxième journée du Grand Prix Les Ambassadeurs a été très éprouvante et très physique pour les équipes engagées dans le Vulcain Trophy. Six manches ont pu avoir lieu dans un vent d’ouest capricieux et tempétueux. Toujours beaucoup d’action : des hommes à l’eau, un chavirage… qui a dit que le lac était toujours une mer d’huile ?
Un vent d’ouest très variable en force et en direction, entre 9 et 18 nœuds, a soufflé sur le Vulcain Trophy aujourd’hui. Des conditions compliquées à gérer pour les stratèges, comme en témoigne Yvan Ravussin, tacticien à bord d’Artemis Racing : « Il fallait être du bon côté du plan d’eau et ce n’était pas toujours facile aujourd’hui ! »
Fred Le Peutrec sur Zen Too confirme : « C’est vrai qu’avec ce vent d’ouest et ses bascules constantes, la tactique est vraiment difficile. Ce qu’il y a de bien, c’est que ce n’est jamais vraiment gagné, et jamais vraiment perdu. Quelques fois, on a presque l’impression que c’est un peu aléatoire ! Mais quand on voit des équipes comme Alinghi ou Realstone qui sont quand même régulièrement devant, on se dit que ce n’est pas que de la chance. Il faut bien connaître ce coin de lac, et aussi beaucoup s’entraîner.»
Au fur et à mesure de la journée, le ciel est devenu de plus en plus gris et sombre, mais l’orage n’a vraiment éclaté que quand les bateaux étaient déjà amarrés au port. Au bilan comptable, la journée se termine avec un classement stable en tête de flotte, Alinghi et Realstone dominant la compétition, alors qu’Artemis fait une remontée spectaculaire en grimpant à la 3e place provisoire. L’équipe menée par Paul Cayard s’est distinguée par une victoire tonitruante dans la 8e manche grâce à un choix tactique le long de la rive. Ladycat, toujours dans les bons coups, prend ce soir la 4e place du classement général provisoire.
Okalys-Corum a fait plusieurs magnifiques départs, mais n’a jamais vraiment concrétisé sur la longueur. « Nous avons bien navigué, avec une bonne vitesse, mais nous avons été peu inspiré du côté de la stratégie. Nous devons vraiment faire des progrès sur la lecture du plan d’eau. Ceci dit nous avons un énorme plaisir à naviguer et c’est fantastique d’avoir pu faire 6 manches aujourd’hui » raconte Nicolas Grange en souriant.
Moins heureux mais toujours avec le sourire, Guy de Picciotto, propriétaire de Zen Too, se demande ce qui l’attend demain: « Après une collision hier, nous chavirons aujourd’hui et le mât se plante dans la vase ! » Explications. Aux abords de la bouée au vent, une violente rafale est venue par l’arrière et le bateau a enfourné, c’est-à-dire que les deux coques avant se sont plantées dans l’eau. Tout s’est heureusement passé de manière assez douce, mais néanmoins spectaculaire. Plus surprenant encore, le bateau a été remis à flots sans aucune casse, ce qui est rare lorsque le mât vient à toucher le fond. Il a ainsi pu courir les deux dernières régates.
Zen Too n’est pas le seul bateau à avoir vécu des aventures aujourd’hui. Veltigroup n’a pas été en manque de montées d’adrénalines, et surtout son propriétaire Marco Simeoni qui est passé par deux fois à la « baille » comme on dit sur le lac, c’est –à-dire à l’eau. La première fois dans une manœuvre un peu brusque, la seconde alors qu’il était littéralement en train de sauver le bateau du chavirage. Veltigroup étant dans une situation d’ « enfournement », Simeoni s’est retrouvé à faire le contrepoids sur l’arrière de l’échelle du bateau, alors que le bateau était pratiquement à la verticale ! Au moment où le bateau a retouché la surface de l’eau, il a été éjecté dans une eau presque glaciale.
Demain, la météo s’annonce propice à de belles courses, malgré quelques averses passagères. Six régates sont encore possibles pour départager un classement très serré !
Classement général provisoire après la deuxème journée :
- Realstone Sailing (16 points)
- Alinghi (20 points)
- Artemis Racing (36 points)
- Ladycat (38 points)
- Okalys – Corum (45 points)
- De Rahm – Sotheby’s (47 points)
- Zen Too (51 points)
- Nickel (59 points)
- Veltigroup (67 points)
