Le record de Rambler 88 reste intact !

© Christophe Jouany

Ce mercredi, troisième jour de compétition de la 11e édition des Voiles de Saint-Barth Richard Mille, les Maxi avaient rendez-vous pour le Richard Mille Record Trophy avec un objectif : réaliser le meilleur chrono possible sur un parcours de 47 milles entre les îles de Saint-Barth et de Saint-Martin. Propulsés par un flux d’est soufflant entre 18 et 20 nœuds, ils ont avalé la distance à vitesse grand V, mais pas suffisamment toutefois pour battre le record réalisé en 2018 (3 heures 01 minute et 58 secondes). L’équipage de Rambler 88 mené par George David, qui avait lui-même établi le temps de référence il y a quatre ans, n’a pas réussi à améliorer son propre chrono, ratant le coche de 16 minutes. Les concurrents des autres classes (les Multi Offshore et Racing CSA, les CSA 1, 2, 3, 4, 5 et 6 puis les Diam 24 OD) ont, pour leur part, effectué un grand tour de l’île, profitant, eux aussi, des très belles conditions pour régater… et se régaler !

Proposé aux concurrents de la classe des Maxi, le Richard Mille Record Trophy a été lancé ce mercredi afin d’exploiter au mieux les bonnes conditions du jour. Ainsi, peu avant 11 heures ce matin, les plus grands monocoques de la flotte sont partis à l’assaut des 47 milles du parcours entre les îles de Saint-Barth et Tintamarre avec l’ambition d’établir le meilleur chrono possible. Comme on pouvait s’y attendre pour cette édition, Rambler 88 a été le plus rapide sur la distance avec un temps de 3 heures 17 minute et 29 secondes et une vitesse moyenne de près de 16 nœuds. Impressionnant, mais pas suffisant pour améliorer sa performance établie lors de la 9e édition, il y a quatre ans. « Si nous avions fait cette même course hier, je pense que nous aurions battu le record. Aujourd’hui, nous aurions eu besoin de cinq nœuds de vent supplémentaires mais aussi d’un angle de navigation plus favorable pour rejoindre Saint-Martin car nous nous sommes retrouvés dans une espèce de « zone grise » en termes de choix de voiles. Quoi qu’il en soit, ça a été, une nouvelle fois, une très belle journée de navigation ici à Saint-Barth », a commenté Brad Butterworth, tacticien du bord et quadruple vainqueur de l’America’s Cup (en 1995 et 2000 avec Team New-Zealand puis en 2003 et 2007 avec Alinghi). A défaut de record, ce dernier et son équipage se verront toutefois récompensés pour avoir réalisé le meilleur temps de cette 11e édition sur le tracé, mais ils auront manifestement du mal à inscrire leur nom une cinquième fois au palmarès de l’épreuve cette année, Vesper de Jim Swartz et Bella Mente de Hap Fauth semblant bien difficiles à aller chercher en temps compensés.

De l’instabilité dans l’air

Dans les autres classes, pas de tentative de record mais de superbes bagarres sur des parcours de 25 à 34 milles autour de Saint-Barth, avec un crochet jusqu’à Roche Plate puis Mancel pour les monocoques, et jusqu’à Molly Beday pour les multicoques. « Les conditions d’aujourd’hui ont été belles mais assez difficiles car il a fallu composer avec un vent très instable, de grosses zones de dévents, puis une mer chaotique. Nous nous sommes fait couvrir de nombreuses fois par des vagues. C’était franchement un gros bouillon à l’Est de l’île, mais après le passage de Coco, nous avons réussi à établir le spi et à faire de très jolis surfs. Pour finir, nous avons bien tiré notre épingle du jeu et nous sommes contents de notre course, même si nous terminons bien carbonisés. Nous ne pouvons vraiment rien lâcher car les autres, derrière, poussent fort ! », a commenté Nicolas Ramis (Crybaby), leader au classement provisoire des Diam 24 OD avec trois victoires en trois courses. Un sans-faute que réalisent, pour l’heure, également les équipages de Caro (Maximilian Klink) chez les CSA 1, de Pata Negra (Bernard Girod) chez les CSA 5, de Stark Raving Mad VII (Jim Madden) chez les CSA 3, mais aussi de Mach Schnell (Kent Haeger) chez les Offshore Multihull. « Nous ne prenons rien pour acquis. La course est vraiment très serrée, même si le classement peut laisser penser le contraire. Les choses se passent bien pour nous jusqu’à présent mais nous avons parfois connu un peu de réussite. Aujourd’hui, en tous les cas, c’était vraiment extra. Il a fallu jongler avec les vagues, la houle, les rafales, des dévents et des bascules jusqu’à 30°. Nous avons adoré ça ! », a relaté Jim Madden, le skipper de Stark Raving Mad qui signe cette année sa quatrième participation à l’épreuve (la dernière datait de 2016), la seconde sur son Swan 601 actuel.

Certains se rebiffent!

Contrairement à eux, certains se sont un peu fait bousculer ce mercredi. Après avoir signé des victoires lors des deux premiers jours de compétition, ils ont, en effet, vu certains de leurs adversaires les contrarier, à l’image des équipages d’Arabella skippé Niall Dowling en CS2, puis de Team Arawak mené par François Nel et Rodney Williams en Racing Multihull CSA. Ce mercredi, l’un et l’autre ont respectivement concédé la première place aux hommes de Lazy Dog puis d’Addictive Sailing. « L’équipage avait moins bu que les deux autres jours, il a été meilleur ! », a plaisanté Brieuc Maisonneuve. « Nous avons profité de conditions bien sympathiques pour le tour de St Barth aujourd’hui. Ça a été une course très tactique et Lionel Péan s’est montré très inspiré, avec notamment une très belle option au nord, entre les îlets, peu avant d’entamer une très belle descente sous spi lors de laquelle nous nous sommes vraiment régalés. Nous avions un peu hésité, hier et avant-hier, à sortir notre grand spi, tout neuf et un peu grand, mais ça a été une vraie réussite. Team Arawak va très vite et il est mené par des gars qui connaissent bien le coin. On est évidemment contents d’avoir terminé devant eux et ça nous motive pour la suite ! », a ajouté le Manchot qui espère continuer de titiller les moustaches de son rival mais qui devra, pour cela, attendre vendredi. De fait, demain, l’ensemble des concurrents des Voiles de St. Barth Richard Mille profiteront du traditionnel « Day-Off » au Nikki Beach.

Source

Perrine Vangilve

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