L’île aux trésors

  • © Christophe Jouany
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Pour la 10e édition des Voiles de St. Barth Richard Mille, les organisateurs avaient promis de mettre les petits plats dans les grands et force est de constater que sur le plan de la météo, ils ont mis le paquet. De fait, après avoir bénéficié d’une belle brise de secteur Est soufflant entre 15 et 20 nœuds lors des deux premiers jours de course, les équipages en lice ont aujourd’hui profité d’un flux de Nord-Est pour 12 à 15 nœuds. Des conditions idéales qui ont permis au comité de course de leur proposer un tour de l’île marqué par de grosses bascules de vent, mais aussi et surtout de nombreux effets de site. Dans ce contexte, les habitués de l’épreuve, déjà rompus à déjouer les pièges du plan d’eau, ont eu un petit avantage.

« Naviguer à Saint-Barth, ce n’est jamais facile. C’est un terrain de jeu où les effets de site sont nombreux et pas aussi simples qu’il n’y paraît à négocier », répète souvent Luc Poupon, le Directeur de course des Voiles de St. Barth Richard Mille. La journée d’aujourd’hui lui a particulièrement donné raison d’autant qu’en prime, les concurrents ont dû gérer d’importantes bascules de vent. Pas étonnant donc que les équipages qui connaissent déjà l’endroit aient bien tiré leur épingle du jeu. « Clairement, le fait d’avoir déjà régaté ici et d’y avoir quelques repères a été un avantage. En ce qui nous concerne, nous avons déjà fait le tour de l’île plusieurs fois et cela nous a naturellement aidé à prendre certaines décisions. Reste que ce qui nous a vraiment donné un « plus » ce mercredi, c’est le fait d’avoir vraiment réussi à tirer toute la quintessence de notre bateau. Le Melges 32 est une petite bête et nous savons comment le faire aller vite », a commenté Sergio Sagramoso, le skipper de Lazydog qui a déjà inscrit son nom à plusieurs reprises au palmarès des Voiles de St. Barth Richard Mille. « Au départ, on pensait que ce serait une journée délicate pour nous, notamment dans la mer croisée au nord de l’île, mais il se trouve que nous avons pris un très bon départ, que nous avons impeccablement joué entre les rochers, et que nous avons attaqué pied au plancher dans les risées », a ajouté le navigateur Portoricain qui s’est ainsi offert une troisième victoire de manche, cet après-midi, confortant son leadership au classement des CSA 3, tout comme Fujin de Grey Slyngstad chez les Muti ORCmh, Sorcha de Peter Harrison chez les Maxi 1, Crédit Mutuel – SGS de Claude Granel et Marc Emig chez les CSA 5, tous des multirécidivistes à Saint-Barth.

La réussite pas toujours au rendez-vous

Une exception cependant : Summer Storm d’Andrew Berdon, en CSA 2. Si ce dernier réalise lui aussi un sans-faute depuis le début de la compétition, il signe pour sa part sa première participation aux Voiles et a manifestement rapidement trouvé les clés pour passer à travers les chausse-trappes. Il possède néanmoins un atout de taille : la présence à son bord du Néo-Zélandais Stu Bannatyne, quadruple vainqueur de la fameuse Volvo Ocean Race. La donne a toutefois été un peu différente pour le team Kuka3 mené par Franco Niggeler. Le suisse, nouveau venu également, qui avait dominé de la tête et des épaules les deux premières régates, a aujourd’hui été un peu moins à l’aise, s’octroyant seulement (sic !) la 3e place dans la catégorie des CSA 1. Même chose ou presque du côté de l’équipage d’Holding Pattern. Après avoir assuré une première puis une deuxième place lors des deux premiers jours, Sir Richard Matthews et ses hommes, pourtant épaulés à la tactique par la Britannique Saskia Clark, médaillée d’argent aux Jeux Olympiques de Londres 2012 en 470 avec Hannah Mills, n’ont pas fait mieux que 6e chez les CSA 4. « La chance n’a pas été de notre côté. Nous avons mal commencé la course avec un premier mauvais bord, puis un second. Jamais nous n’avons réussi à être dans le bon rythme. Il n’y a pas eu l’étincelle. C’est ainsi, mais il reste deux jours de course ! », a assuré Matthews, ancien propriétaire de la marque de voiliers de croisière de luxe Oyster Yachts, qui cède ainsi la place de leader dans sa classe à Liquid de Pamala Baldwin.

Des histoires de voiles et de lashing

Autre reculade au classement à noter à l’issue de cette troisième journée de course, celle de Flow chez les Multi ORCmh. Le Gunboat 60 de Stephen Cucchiaro passe, lui, de la 2e à la 3e place à la suite de son abandon forcé aujourd’hui, la faute à un problème de lashing de grand-voile. « D’un coup, le bateau s’est arrêté. Notre course a été stoppée net. La réparation est en cours actuellement. Nous croisons les doigts pour que tout soit de nouveau en ordre vendredi pour revenir dans le match », a souligné l’Américain tenant du titre dans sa classe. Même souhait du côté de l’équipage de Guyader Gastronomie, le TS42 de Christian Guyader vainqueur de la dernière édition chez les Multi IMHRR, lui aussi confronté cet après-midi à la perte de l’une de ses voiles. « On a explosé notre spi de tête juste sur la ligne d’arrivée. Il avait déjà bien des milles au compteur et avait même déjà été réparé à la fin de la Route du Rhum. Nous sommes bien contents que le Day-off soit programmé demain. Cela va nous laisser le temps de réparer », a détaillé Xavier Dhennin qui, pour sa part, a pu boucler le parcours. Mieux, s’adjuger une deuxième victoire de manche et ainsi enfoncer le clou au classement provisoire, exactement comme Windfall de Nelson Moore chez les Maxi 1. Les Maxi 1 où Selene, victime d’une collision avec Caro hier, a finalement dû se résoudre à jeter l’éponge pour cette édition après qu’une fissure a été décelée sur son bordé bâbord. Une déception pour Wendy Schmidt qui courait là sa dernière course sur son Swan 80, mais qui reviendra à coup sûr en découdre aux Voiles de St. Barth Richard Mille une fois la construction de son nouveau bateau – un plan Botin de 85 pieds – terminée.

Source

Maguelonne Turcat

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