Un plateau haut en couleur !

voiles de st barth 2015

© Christophe Jouany

Près de 70 équipages sont attendus à Gustavia pour la 8e édition des Voiles de Saint-Barth qui se déroulera du 10 au 15 avril prochain, parmi lesquels une quinzaine de Maxi, une quarantaine de Spinnaker, une demi-douzaine de Multi et une poignée de Melges 24. Tenants du titre, revenants, revanchards, petits nouveaux… tous tenteront de tirer au mieux leur épingle du jeu. La bagarre promet d’être belle à tous les étages. Petit tour d’horizon d’une flotte aussi éclectique que combative.

Les Maxi : un savoureux mélange de bêtes de course et de cruising-racing

Pas moins d’une quinzaine de bateaux constitueront la classe des Maxi lors de cette 8e édition des Voiles de Saint-Barth. Bêtes de course 100% carbone conçues pour battre des records ou avaler des tours du monde, mais aussi voiliers de luxe pensés à la fois pour le cruising et le racing : la flotte est éclectique et promet de belles confrontations surtout qu’en fonction des ratings des uns et des autres, on risque bien d’assister à quelques surprises. Sur le papier, en tous les cas, ils sont quelques-uns à pouvoir prétendre à la victoire. Pour commencer, on peut citer Rambler 88 dont le propriétaire, l’Américain George David, affectionne particulièrement les Voiles de Saint-Barth puisqu’il revient sur l’évènement pour la sixième fois cette année après ses participations en 2010, 2011, 2012, 2014 et 2015, ponctuées par quatre belles victoires (la dernière il y a deux ans, justement à bord de Rambler 88). Il aura face à lui d’autres grands habitués de l’épreuve comme Selene, qui comme lui, fait son retour sur l’épreuve après une année d’absence. Ce Swan 80 skippé par l’Américain Tim Anderson monte régulièrement sur les podiums des plus grandes épreuves internationales. Il s’est d’ailleurs souvent illustré sur les Voiles puisqu’il a terminé 3e en 2012, premier en 2013, 4e en 2014 puis 2e en 2015 chez les Maxi 2. Autre Swan 80 engagé dans la compétition : Plis Play. Ce dernier sera, pour sa part, présent pour la première fois à Gustavia, mais comptera, assurément, comme l’un des concurrents à surveiller de près. Ses principaux faits d’armes ? Des places d’honneurs sur la Rolex Capri Sailing Week, la Volcano Race, la Swan Cup à Porto Cervo ou encore la Middle Sea Race, mais aussi des victoires dans le Swan Challenge Trophy ou la Phuket King’s Cup. Autre « petit » nouveau qu’il conviendra de ne pas sous-estimer : Sapphire III. Ce CNB 76 a récemment terminé 5e de la Saint-Marteen Heineken Regatta et pourrait bien titiller les moustaches des balèzes de la catégorie. Des balèzes parmi lesquels figurent, outre ceux cités précédemment, Prospector. Le tenant du titre chez les Maxi 2 revient cette année aux Voiles de Saint-Barth avec de grosses ambitions d’autant qu’il a remplacé son Carrol Marine Farr 60 par un Mills 68. L’an passé, il a décroché la 2e place en IRC dans la Fort Lauderdale – Key West puis la victoire dans la Pineapple Race. Autant dire qu’il ne sera pas là pour faire de la simple figuration. Idem pour Aragon. Déjà 3e lors de ses deux premières participations, en 2014 puis en 2015, ce Marten 72 espère bien faire mieux cette fois-ci et il est en forme. En décembre dernier, il a remporté le classement Overall puis la première place chez les IRC 0 dans la célèbre RORC Transatlantique. Idem aussi pour Windfall et Highland Fling XI, respectivement 3e et 4e en 2016, ou encore pour Sojana, le plus grand voilier de cette édition 2017 des Voiles. Ce 115 pieds a déjà accroché les plus grandes courses à son palmarès, l’Antigua Sailing Week, la Transatlantic Maxi Yacht Cup, la Superyacht Cup, la Saint-Barth Bucket Regatta, la Saint-Marteen Heineken Regatta, entre autres. Il était présent lors des trois premières éditions de l’épreuve et a terminé sur le podium à deux reprises, en 2010 (2e) puis en 2011 (3e). Il signe cette année son grand retour sur l’évènement après quatre ans d’absence et espère bien tirer son épingle du jeu. Même chose pour PH3 dont l’équipage était déjà présent à Saint-Barth, l’an passé, à bord du TP 52 Conviction. Autres concurrents, et de taille, les Maxi 72 Bella Mente (champion du Monde de la série) et Proteus. Le premier, déjà présent en 2014 puis en 2015, année où il s’est octroyé la deuxième place chez les Maxi 1, vise clairement la victoire. Il a commencé la saison sur les chapeaux de roues en remportant haut la main la RORC Caribbean 600 à Antigua, en février dernier, s’imposant non seulement dans les classes CSA et CSA 1 mais également au classement Overall. Le second n’est pas en reste. Pour mémoire, il s’est illustré lors de la dernière édition des Voiles de Saint-Barth après une incroyable bagarre avec Momo et une victoire décrochée de justesse à l’issue du dernier bord de la dernière course. Il va sans dire qu’il compte bien conserver son titre en laissant le plus loin possible de son tableau arrière tous ses concurrents, y compris les trois VOR 70, SFS, Trifork / L4 et Warrior, engagés cette année.

Les Spinnaker : une foule de titres remis en jeu

C’est indiscutablement la catégorie la plus fournie de cette 8e édition des Voiles et comme chez les Maxi, la concurrence s’annonce coriace. Les plus sérieux ? Sans doute Fomo à bord duquel l’on retrouvera Lloyd Thornburg. L’Américain, vainqueur de l’épreuve en 2015 dans la catégorie des Multi, a l’ambition de s’imposer en monocoque cette fois, à bord d’un Fast 40 de chez Carkeek Design avec lequel il a déjà remporté, en mars dernier, la Habana Race. Sorcha sera assurément un client lui aussi. Deuxième en 2015 puis 3e en 2016 dans la catégorie des CSA 0, il tentera cette année de décrocher la première place mais regrettera sans doute la présence de l’autre TP 52 initialement prévu, Paprec Recyclage du Français Stéphane Névé. Ce dernier sera, en effet, finalement absent, la faute à la perte de son mât lors d’une session d’entraînement à la veille du coup d’envoi de la Miami Royal Cup (l’une des épreuves des 52 Super Series). « Nous avons cherché un espar de remplacement or, à l’heure actuelle, il n’en existe que deux dans le monde et le temps de les adapter à notre gréement, malgré toute la bonne volonté du monde, nous ne sommes malheureusement pas en mesure d’être prêts à re-naviguer avant le mois de mai », indique Jérôme Naquet du team tricolore. Autre pointure à suivre : Powerplay barré par Peter Cunningham. Déjà présents lors de l’édition 2012 des Voiles et vainqueurs en IRC avec leur 52 pieds, le propriétaire et ses hommes font leur retour avec un Swan 50 cette fois, mais avec toujours le redoutable Tony Rey aux commandes. Eux aussi ont déjà gagné les Voiles et reviennent avec de grosses ambitions : Lazy Dog, le Melges 32 du Portoricain Sergio Sagramoso, Eärendil, le Class40 de Catherine Pourre, Crédit Mutuel, le Sun Fast 3200 skippé par Marc Emig et Hervé Hejoaka, triple vainqueur de l’épreuve en 20013, 2015 puis 2016, en Spinnaker 3 d’abord puis en CSA 4 ensuite. S’il venait à gagner, il deviendrait alors le premier bateau de l’histoire des Voiles à inscrire son nom tout en haut de l’affiche pour la 4e fois consécutive. Dans tous les cas, les dés sont loin d’être jetés d’autant que de nouveaux arrivants comptent bien jouer leur carte, à commencer par Fortunata, un Solaris 50, bateau élu voilier de l’année 2017 par Sail Magazine, ou encore Earlybird, un Club Swan 50, véritable bête de course dessinée par le célèbre architecte Argentin Juan Koujoumdjian dont certaines des réalisations ont remporté les plus grandes courses, (les éditions 2005-2006, 2008-2009 et 2011-2012 de la Volvo Ocean Race entre autres).

Les Multicoques : une flotte éclectique

Catamaran ou trimaran, 30 ou 66 pieds, bateaux vintage ou bateaux dernier-cri : il y en aura pour tous les goûts parmi les multicoques engagés aux Voiles de Saint-Barth cette année ! A suivre particulièrement ? En premier lieu : Fujin. Dernièrement, il a remporté la Saint-Marteen Heineken Regatta en s’adjugeant trois victoires de manches sur quatre, et laissait ainsi peu de place à ses adversaires. Il espère faire de même lors des Voiles de Saint-Barth, du 10 au 15 avril prochain, et pour cela, on peut compter sur le talent de son skipper, Greg Slyngstad, d’autant que ce dernier connaît bien l’évènement. Il y a, en effet, déjà participé à deux reprises avec succès, en 2013 et 2015, à la barre de son J 125 Hamachi dans la classe Spinnaker 1. Il aura toutefois du fil à retordre face à R-Six. Mis à l’eau en avril 2016, ce HH 6601 a déjà fait forte impression sur les différentes épreuves auxquelles il s’est aligné. Il a notamment remporté la Multihulls Cup 2016 en février dernier puis terminé deuxième de la Saint-Marteen Heineken Regatta derrière un certain Morticia. Morticia qui sera également présent à Saint-Barth et qui compte bien confirmer les performances de ses nouveaux foils. Reste à voir, cependant, ce que les classements donneront en temps compensés, en particulier face à Triple Jack, le plus vieux bateau de la flotte. Du haut de ses 38 ans, ce dernier a encore son mot à dire. En 2016, il a reporté la Nanny Cay Cup mais aussi les Voiles de Saint-Barth avec trois victoires de manches sur trois ! Un sans-faute qu’il souhaite évidemment réitérer cette année !

Melges 24 : du suspense assuré

Chez les Melges 24, là aussi la bagarre promet d’être belle. Team Island Water World, le tenant du titre, revient cette année avec la ferme intention de le défendre. Régulièrement présent sur le championnat du Monde de la série, comme l’an passé à Miami (il a terminé 55e) il maîtrise son sujet sur le bout des doigts tout comme les spécificités du plan d’eau des Voiles de Saint-Barth. Et pour cause, non seulement il vient en « voisin », mais en plus il a déjà participé à l’épreuve à quatre reprises. Ses résultats : 2e en 2013, 3e, en 2014, 3e en 2015 et, on l’a dit, premier en 2016. Mais pour conserver son bien, il devra garder GFA Caraïbes dans son rétroviseur aussi souvent que possible. Deuxième de l’épreuve en 2015 puis en 2016, l’équipage de Nicolas Gillet revient pour la troisième fois consécutive sur la course avec l’ambition de s’imposer. Récents vainqueur de la Round Martinique Regatta, qu’ils avaient également remportée en 2016, le Martiniquais et sa petite bande ont aussi dernièrement terminé 2e de la Saint-Marteen Heineken Regatta derrière Gill Race Team mais devant Team Island Water World. Bref, ça s’annonce chaud autant que passionnant à tous les étages !

Les chiffres clés de la flotte :

  • 3 : le plus grand nombre de victoires consécutives décrochées par Crédit Mutuel de Marc Emig
  • 8 : Le plus grand nombre de participations à l’épreuve détenu par Raymond Magras. L’équipage de Speedy Nemo n’a, en effet, manqué
  • aucune édition des Voiles depuis leur création, en 2010.
  • 24 : en pieds, la taille du plus petit bateau des Voiles de Saint-Barth (les Melges 24).
  • 70 : le nombre de bateaux inscrits pour cette 8e édition de la course
  • 115 : en pieds la taille du plus grand bateau de la flotte, le Farr 115 Sojana.
  • 1000 : le nombre de marins sur l’eau pendant les Voiles.
  • 1979 : année de construction de Triple Jack, le plus ancien bateau de la flotte.
  • 2016 : l’année de mise à l’eau du voilier le plus récent, en l’occurrence R-Six (avril).

Source

Gaia Coretti Communication

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