Chaque année depuis leur création, en 2010, les Voiles de Saint-Barth attirent et réunissent de très grands noms de la voile. Cette 8e édition ne dérogera pas à la règle. C’est, en effet, une pléthore de stars qui s’affrontera sur l’eau et que l’on retrouvera à terre, du 10 au 15 avril prochain. Spécialistes de la Coupe de l’America, marins des plus grandes courses autour du globe comme la Volvo Ocean Race ou The Race, coureurs en solitaire mais aussi médaillés olympiques seront présents dans chacune des différentes catégories. Petit tour d’horizon d’un panel hors-normes !

Du monde et du beau ! Voilà ce que promet la 8e édition des Voiles de Saint-Barth. De fait, si l’on passe en revue les listes d’équipages (66 inscrits à ce jour), on ne peut être que bluffé de la qualité du plateau. Des preuves ? En voilà. Pour commencer, chez les Maxi, à bord de Proteus, l’on retrouvera le Néo-Zélandais Stu Bannatyne, l’homme aux sept Volvo Ocean Race – dont trois victoires – qui a d’ores et déjà re-signé pour la prochaine édition de la mythique course autour du monde en équipage avec Charles Caudrelier, sur Dongfeng Race Team. Sur Bella Mente, l’autre Maxi 72 de la course, on comptera l’Espagnol Jordi Calafat, champion olympique de 470 en 1992 et vainqueur de la Coupe de l’America avec Alinghi en 2007, les Italiens Michele Cannoni, Frederico Giovanelli et Romolo Ranieri ayant participé à la Coupe de l’America avec Luna Rossa, Sean Clarkson qui cumule deux Whitbread, six campagnes dans la Coupe America et deux victoires dans la Sydney-Hobart, James Dagg, vainqueur de la Coupe de l’America avec Team New-Zealand en 2000, Craig Monk, double vainqueur de la Coupe et médaillé de bronze aux JO de Barcelone en Finn ou encore Terry Hutchinson, qui, outre quatre Coupe de l’America, affiche un titre de champion du monde de TP 52 à son palmarès.

Des titres à la pelle

Sur Rambler 88, là aussi, il y a du lourd puisque le Néo-Zélandais Brad Butterworth, vainqueur de la Whitbread 1989-1990 sur Steinlager 2 est annoncé. Idem pour ses compatriotes, Erle Williams, vainqueur de l’édition 1981-1982 sur Flyer II, puis Stuart Wilson, qui comptent chacun cinq participations au tour du monde en équipage avec escales. Autres spécialistes du même exercice aux côtés de George David, Brad Jackson et le Portugais Joca Signorini, tous les deux vainqueurs de la course en 2008-2009 sur Ericsson 4, mais également l’Australien Andrew Cape, qui a bouclé six circumnavigations, la dernière sur Team Brunel il y a bientôt deux ans. Sur ce même bateau régatait alors le Néerlandais Gerd Jan Poortman (trois Volvo au compteur) qui fera, lui, équipe avec Peter van Niekerk, remarqué sur Comanche lors de son record sur la RORC Transatlantique, à bord de PH3. Toujours au rayon de ceux qui ont couru autour du globe, figurent Paul Standbridge, l’un des marins britanniques les plus expérimentés de sa génération avec, entre autres, quatre Whitbread Race au compteur, Mike Pammenter, équipier de Camper with Emirates Team New Zealand lors de la Volvo Ocean Race 2011-2012 et Paul Wilcox, présent, lui sur Abu Dhabi Ocean Racing lors de cette même course. Tous les trois officieront sur Highland Fling XI aux côtés de d’autres superstars telles que Matt Wachowicz, navigateur à bord du Défi Espagnol lors de la Coupe de l’America en 2007, entre autres. Car on l’aura compris, si les marins issus de la Volvo Ocean Race seront nombreux à Saint-Barth début avril, ceux venus de l’America’s Cup ne feront pas défaut non plus.

Un savoureux mixte de coureurs au large et de régatiers

C’est ainsi que l’on apercevra aussi Tony Rey à bord de Powerplay, dans la catégorie des Spinnaker. L’Américain que l’on ne présente plus, avec ses trois Coupe de l’America (dont deux sous les couleurs de la Nouvelle-Zélande), ses trois Volvo Ocean Race (sur Chessie Racing en 1997-1998, Team Seb en 2001-2002 puis Camper en 2011-2012) et son titre de champion du Monde de Match Racing, mettra évidemment tout en œuvre pour mener ses troupes sur la plus haute marche du podium. « Peter Cunningham, le skipper du bateau, a mis en place une belle équipe parmi laquelle quelques-uns de ses équipiers de toujours mais aussi des nouveaux, des jeunes et des plus vieux. Au final, le mélange est assez détonnant. Ensemble, nous allons découvrir et tâcher de trouver les clés du nouveau bateau. Nous sommes vraiment très excités. Ça va être génial », assure Rey qui espère, comme l’indique le nom de son bateau, Powerplay, à la fois gagner et prendre un maximum de plaisir sur l’eau. Autre marin ayant déjà participé à la plus veille et la plus prestigieuse des courses à la voile, le Danois Jens Dolmer. Ce dernier, que l’on retrouvera à la barre du VOR 70 Trifork / L4, l’ex Ericsson 4, fait également partie de ceux dont le palmarès en impose. Ses principaux faits d’armes outre la Cup ? Une victoire aux championnats du Monde des Maxi, mais aussi deux Volvo Ocean Race, la première sur Ericsson 4 en 2008-2009 et la seconde sur Team Brunel lors de la dernière édition. Autre grand monsieur de la Coupe de l’America attendu aux Voiles : l’Allemand Jochen Schümann. Pour l’occasion, il régatera à bord d’Earlybird. Sûr que ce dernier, directeur sportif du Team Alinghi, vainqueur de la Coupe America en 2003 puis en 2007, et médaillé d’or aux J.O. de Montréal 1976 en Finn, saura faire parler son expérience pour exploiter au mieux les spécificités du plan d’eau.

La voile légère bien représentée

A propos de médaillés olympiques, là encore ils seront quelques-uns présents à Saint-Barth le mois prochain. Sur Fortunata, par exemple, l’on retrouvera l’Italien Tommaso Chieffi, 5e aux Jeux Olympiques de Los Angeles en 1984 et champion du Monde l’année suivante, en binôme avec son frère Enrico, en 470. Même topo ou presque sur Fomo où Nick Rogers, double médaillé d’argent aux J.O. d’Athènes 2004 et de Pékin 2008, également en dériveur double, occupera le poste de tacticien avec, sous ses ordres, des « balèzes » tels que Robert Greenhalgh, vainqueur de la Volvo Ocean Race 2005-2006 sur ABN-AMRO One puis des Extreme Sailing Series en 2007, ou Miles Seddon, responsable « performance » du Team féminin SCA lors de la dernière Volvo. « Les Voiles de Saint-Barth sont mon épreuve préférée dans les Antilles. Le MOD 70 avec lequel nous avons disputé les dernières éditions est actuellement en Californie mais je voulais participer à l’évènement à tout prix. Nous avons optimisé au mieux notre Fast 40 Carkeek mais nous avons encore peu navigué à bord. Reste que nous avons une grande équipe avec des gars qui ont l’habitude de régater au plus haut niveau ensemble. Nous allons faire de notre mieux et voir comment ça se passe », a indiqué Lloyd Thornburg, le skipper du bateau, qui a essentiellement navigué en multicoque ces dernières saisons. Si cela avait de nouveau été le cas cette année, il aurait, entre autres, affronté R-Six, le HH 6601 barré par Robert Janecki, ex membre de l’équipe Polonaise de 470, double champion du Monde junior de 470, champion d’Europe de ILC40 et équipier de Roman Paszke à bord du maxi Warta – Polpharma lors de The Race en 2000. La prochaine fois sans doute. En attendant, chez les Spinnaker, il retrouvera Sorcha. C’est assurément sur ce TP 52 que l’on retrouvera l’une des plus grosses concentrations de « stars » cette année. Des exemples ? Joe Glandfield, double médaillé de bronze aux J.O. d’Athènes 2004 et de Pékin 2008 en 470, Nick Asher, champion du Monde de 470 en 2006, Phil Harmer, vainqueur de la Volvo Ocean Race 2011-2012 sur Groupama 3 aux côtés de Franck Cammas, Ian Walker, skipper du bateau Abu Dhabi Racing Team lors des deux dernière éditions de la Volvo, Mark McTeigue, vainqueur de la Coupe America en 2007 sur Alinghi, ou encore le Néo-Zélandais Campbell Field que l’on a notamment vu sur trois Volvo Ocean Race entre 1997 et 2006.

Côté français…

Côté français, là aussi on attend quelques pointures. Sur le VOR 70 SFS II (ex Puma), outre Lionel Péan, vainqueur de la Solitaire du Figaro en 1983 et de la Whitbread sur l’Esprit d’Equipe en 1986 puis champion du Monde de 12m JI en 2001, l’on retrouvera Éric Péron. Le Finistérien qui s’alignera au départ de sa 6e Solitaire du Figaro en juin prochain, a notamment remporté le Tour de France à la Voile en 2012, terminé 3e de la Transat AG2R en 2008 en double avec le Saint-Barth Miguel Danet puis 2e de la même course en 2012 avec Erwan Tabarly, ou encore 3e de la dernière édition de la Volvo Ocean Race à bord de Dongfeng Race Team. « Je connais bien Saint-Barth pour y être venu à trois reprises pour la transat AG2R et une autre fois pour y passer quelques jours de vacances. Jusqu’ici, mon calendrier sportif ne n’avait jamais permis de venir aux Voiles de Saint-Barth. Ce sera donc ma première participation à l’évènement cette année. Ça promet d’être sympathique car la flotte est impressionnante », a commenté Éric Péron, performer à bord de SFS II, qui a choisi de faire l’impasse sur la Solo Concarneau, la deuxième des cinq épreuves comptant pour le Championnat de France Elite de Course au Large 2017, programmée début avril, à l’inverse de Nicolas Lunven, l’un des équipiers habituels de Lionel Péan qui, pour sa part, vise clairement le titre cette année sur le circuit des Figaro Bénéteau et qui sera donc finalement absent. Autre coureur de la fameuse Solitaire, mais de l’époque où celle-ci se disputait en half-tonners (prototypes IOR de 9m), inscrit aux Voiles : Yvon Dréo. Le Breton, 6e de l’épreuve en 1983 et 11e en 1984, régatera, en effet, aux côtés d’Yves Lanier sur le J 120 Ride On. Enfin, le marseillais Marc Emig sera également de la fête. Déjà triple vainqueur des Voiles en 20013, 2015 puis 2016, en Spinnaker 3 d’abord puis en CSA 4 ensuite, le navigateur, vainqueur du Tour de France à la Voile 1994 et de la Transat Québec – Saint-Malo en 1996, également 5e de la Solitaire du Figaro en 2003, tentera de décrocher un quatrième titre consécutif à bord du Sun Fast 3200 portant les couleurs du Crédit Mutuel, une performance jusqu’alors inédite sur la course. En résumé, des stars, il va y en avoir à tous les étages, pour le plus grand bonheur des spécialistes mais aussi pour les visiteurs du village des Voiles de Saint-Barth qui auront l’occasion de les rencontrer et d’échanger avec eux chaque jour de la compétition !

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