Grand Prix Guyader, encore et encore !

  • © François Van Malleghem
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Dernier week-end de fête à Douarnenez. Et la ferveur ne faiblit pas avec l’arrivée, aujourd’hui, dans le cadre du Trophée Materne, des meilleurs pratiquants de Stand Up Paddle de l’hexagone et les régates des Diam 24 One Design qui battent leur plein. Pendant ce temps là, le concours de pêche de demain se prépare et une course de Kayak de mer, la Coupe du Finistère jeune d’océan racing, destinée aux enfants de 7 à 12 ans, a été lancée au départ de la plage des Sables Blancs. Pas de temps mort au Grand Prix Guyader !

Rock’n roll en Diam !

Des hommes à la mer, quelques dégâts matériels… Le Trophée CCI Quimper Cornouaille est musclé ! Les 22 équipages des Diam 24 sont venus au Grand Prix Guyader pour un test grandeur nature avant leur grand rendez-vous sur le Tour de France Voile. Nouveau support pour le Tour, ce trimaran sportif est quasiment en phase d’essai tout comme les marins qui les mènent. «On est en apprentissage» explique Armel Le Cléac’h (Banque Populaire), « si on est dans le top 10, on sera content ». Christophe Gaumont, le directeur de course du Tour a fait le déplacement à Douarnenez pour observer le comportement de cette nouvelle série monotype. «C’est nouveau pour nous tous et ces régates en amont sont très importantes, finalement, nous, comme les coureurs, sommes en mode observation et apprentissage ». Christopher Pratt (Maître Coq) se sent rajeunir : « On retourne aux années dériveur, nous ne sommes que trois à bord et un peu tout le temps dans l’eau. C’est un autre exercice que la course au large, dynamique, sportif et rigolo ». A propos de course au large, les ténors de la discipline sont à la peine pour le moment. Ce sont les « petits jeunes », issus du laser, du match race et du J80 qui mènent la danse, ici à Douarnenez, même si le « métier » d’un François Gabart (Macif) se fait ressentir au fil des régates et qu’il progresse à la vitesse grand V.
Aujourd’hui, Jean Coadou, le comité de course, a divisé la flotte en deux groupes et donc lancé des courses séparées sur des parcours construits à l’image du Tour de France. Cinq courses de 20 minutes pour chacune des flottes avec un vent de 15 à 20 nœuds sur une mer plate. Malgré ces conditions idéales, il y a eu quelques « ratés ». Notamment lors d’une collision entre Macif et Vannes Agglo, deux hommes ont été éjectés des trimarans, sans blessures, juste une petite frayeur et une tête de safran cassée sur le Diam 24 de Mathieu Salomon. Et, gentleman, François Gabart, lui en a prêté une pour qu’il puisse continuer les régates.
A l’arrivée aux pontons, tout le monde était rincé, certains plus heureux que d’autres… Damien Seguin, 10ème après 7 courses (Fondation FDJ) : «C’était une journée intense mais le rythme est sympa. Nous gagnons la première manche et ça fait du bien à tout le monde. Nous étions comme des fous. C’est bien pour l’équipage, pour la confiance, pour notre capacité à prendre des risques. »
Le grand vainqueur de la journée et au classement général après 7 courses est l’équipage de Frédéric Guilmin, épaulé par Damien Iehl et Louis Claeyssens sur Combiwest, tous trois issus du match race. Simon Moriceau (West Courtage-Ecole Navale) et Mathieu Souben (Prince de Bretagne) s’emparent de la deuxième et troisième marche du podium. Fred Guilmin, Combiwest : «Nous avons super bien navigué sur les trois premières manches, sur tous les plans. Nous avons pris de bons départs et nous étions inspirés sur le plan d’eau. Tout s’est bien déroulé, nous avons toujours su remonter sur les autres quand il fallait. Nous étions dans le tempo. Quand ça se passe aussi bien que ça, c’est super. Nous sommes dans une très bonne dynamique».

Une armada de Paddle

Premier acte des courses longues distances du Trophée Materne de Stand Up Paddle aujourd’hui. Ils sont 44 concurrents à s’être inscrits pour ce parcours de 17 kilomètres en baie de Douarnenez. Avec le soutien du Riskladenn Surf Club, cette nouvelle discipline intégrée au Grand Prix Guyader prend de l’ampleur, en effet, demain, lors du deuxième acte de ce Trophée, ils seront 80 inscrits sur la Coupe de France qualificative pour le Championnat de France. C’est en moins de deux heures que les premiers ont avalé les 17 kilomètres de course réalisée avec le vent et la houle dans le dos. Le double champion de France, Arthur Arukin est le vainqueur de cette première course de Stand Up Paddle.

J-1 pour le concours de pêche

Hier après-midi, au port de Tréboul, une animation encadrée par Kefil était proposée aux enfants de plus de 10 ans. Ils étaient 34 inscrits. A l’issue de celle-ci, tous les enfants ont participé à une tombola et gagné des cannes, des moulinets et des lignes… Aujourd’hui, ce sont des animations de pêche aux leurres qui étaientt programmées pour les adultes. Cinq bateaux dédiés à cette animation étaient mis à disposition pour découvrir ou perfectionner les techniques de ce type de pêche. En parallèle, Les marques Humminbird et Lowrance, proposaient la découverte ou le perfectionnement de l’utilisation en pêche des combinés sondeur/GPS, et, sur le quai, à proximité du village de la course, un bassin permettant de visualiser la nage des leurres était mis en place par la société Fiiish.
Demain, on passe aux choses sérieuses avec le concours de pêche, 54 bateaux sont attendus, 7 avec des juniors, un équipage féminin et 6 équipages mixtes. La flotte est composée de vedettes, de coques open et de semi-rigides.

Dans l’oeil du Dino

A l’heure du Grand Prix Guyader: Douarnenez, ses dragons et ses dragonnes….

Aujourd’hui, Hervé Favennec, et la bière fut

Certains l’auront croisé sur un reportage bardé d’appareils photo dernier cri. D’autres ne le connaissent que derrière son comptoir de la brasserie « La Pointe » située sur le port de Tréboul. Hervé Favennec, 54 ans, ancien photographe de presse basé à Paris dans les années 90, s’est construit une reconversion à son image. Venu de Carhaix dans le centre Bretagne, patrie des Vieilles Charrues, Hervé est ce phare dont Douarnenez avait besoin. Depuis son arrivée il y a quinze ans à Tréboul, il connaît tout le monde et tout le monde le connaît, à coup de poignées de mains chaleureuses, de tapes dans le dos et de coups de gueule inévitables. « Il y a une certaine similitude entre Carhaix et Port Rhu, dit-il. Lors du premier festival, c’est l’entrée de Port Rhu qui avait été reproduite à Carhaix. Lorsque j’étais aux Beaux Arts de Quimper, c’est ici qu’on venait faire nos virées. Cela m’est resté quand il a fallu que je m’installe! »

Mais Hervé c’est aussi un point de référence primordial pour la cité du Finistère. Lorsque Yann Kersalé, le plasticien lumière, parle de lui, c’est en éloges sans retenues. « Il ne se rend pas toujours compte que son bar fait office de MJC à Douarnenez, affirme Yann. Ici c’est un peu le camp de base pour tout le monde. Lorsqu’il est fermé on est tous orphelins, ne sachant pas où aller ». Hervé le sait parfaitement. « Je ferme trois mois l’hiver pour voyager et continuer à faire mes reportages photos, dit-il. Je suis allé en Inde, je me rends avec les uns et les autres à l’arrivée des courses de voile. Un voyage est d’ailleurs prévu en Guadeloupe pour la Mini. Je sais que les gens râlent quand je suis fermé. A Douarnenez, les gens aiment sortir et se retrouver hors de chez eux. Ici c’est un endroit qui fédéralise ». Pendant le Grand Prix Guyader, « La Pointe » ne désemplit pas.

Si on cherche quelqu’un, on commence d’abord par la terrasse protégée située près du Yacht Club. On y laisse un message, on en fait passer. L’endroit est prisé par les rencontres organisées. « Le Clezio, qui habite Douarnenez, y a récemment organisé une réunion avec des écrivains, raconte-t-il. Je vois passer des gens de tout bord ». Toujours au courant de ce qui s’est passé sur l’eau grâce aux témoignages des skippers qui s’y rendent avant et après les régates, Hervé incarne cette vie associative qui fait aussi la force du Grand Prix. A ses heures perdues, il entraîne les gamins du club de foot de Tréboul, histoire de sceller encore un peu plus sa nouvelle patrie. Et lorsque le soir se fait plus sombre, il rend son tablier pour discuter le bout de gras sans compter. Un rendez-vous immanquable et salutaire au moment du Grand Prix Guyader.

Source

Véronique Guillou Le Bivic

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