Demain est un autre jour…

© François Van Malleghem

Pas facile d’organiser une régate sur la façade atlantique par les temps qui courent, les coups de vent se succèdent et la mer est mal pavée, voire impraticable. Il faut donc que les comités trouvent la bonne fenêtre de tir, entre deux bastons, pour lâcher les marins. Jean Gabriel Le Cléac’h, le président du Comité pour les Dragon du Grand Prix Guyader, a préféré ne pas envoyer ses ouailles sur le plan d’eau aujourd’hui. Demain, les conditions s’améliorent et Jean Gab’ leur proposera trois courses. Il faudra quitter le port une heure plus tôt que prévu pour un signal d’avertissement à 10h30. Du côté de La Barquera Cup, l’heure est aussi à la prudence, François Séruzier, le directeur de course propose à la flotte des 16 bateaux un départ à 8h30 demain matin, pour un parcours de 110 milles en mer d’Iroise.

L’école de la mer

Courra ? Courra Pas ? Rassemblés autour d’un petit café au village du Grand Prix Guyader, les Dragonistes rongeaient leurs freins ce matin et c’est dans toutes les langues que la question se posait. Le vent était encore très fort et la mer trop grosse pour lancer une course. Peut être en début d’après midi ? Parmi les grands impatients, un petit bout de 10 ans trépignait. C’est la plus jeune concurrente dragoniste, elle est à bord pour faire ‘le poids’, les trois autres équipiers étant trop légers. Elisa Séruzier est en CM2 à Douarnenez et quand Bruno Jourdren, un ami de son père (le directeur de course de la Barquera), lui a demandé de les rejoindre, elle n’a pas hésité et tant pis pour l’école ! « Elle préfère se faire un peu houspiller par Nono qu’aller en classe », s’amuse Arthur Le Vaillant, lui aussi équipier de Corto (FRA 417), le Dragon de Hacene Abbar. Voilà deux jours qu’Elisa et ses 35 kilos tout mouillés restent à terre… Pour autant, il paraît qu’elle n’est pas allée à l’école parce qu’elle aidait Bruno Jourdren à préparer son Diam 24…

Pendant ce temps là, quelques courageux Dragonistes sont allés s’entraîner en baie de Douarnenez, une sortie sportive et tonique si on en croit leurs visages ravis au retour et les photos de François Van Malleghem…

Demain, le Café de la Marine du Télégramme se délocalise exceptionnellement au Grand Prix Guyader. Autour de Gilbert Dréan et de Jimmy Pahun, seront réunis au port de Tréboul, Christian Guyader, José Matoso, vice président de la classe Dragon et Sébastien Audigane, tout juste rentré de la Barcelona Race. Rendez-vous à 18 heures.

Dans l’oeil du Dino

A l’heure du Grand Prix Guyader : Douarnenez, ses dragons et ses dragonnes….
Aujourd’hui, Delphine Largenton : un couteau suisse sans cran d’arrêt

Sous le chapiteau édifié sur le port de Tréboul, elle est omniprésente. Telle une fée au sourire généreux, Delphine Largenton passe d’un lieu à un autre à la vitesse de la lumière. Cette ancienne nageuse de haut niveau est une sportive née, pourvu qu’elle ait les pieds dans l’eau. A 34 ans, elle a su faire rebondir sa carrière malgré un accident de parcours qui lui a coûté les ligaments d’un genou. « J’ai repris le sport en naviguant en Class 8 et en remportant les championnats de France, sourit-elle. J’ai fait du match-racing en compagnie de Claire Leroy puis je me suis inscrite à l’Institut Nautique de Bretagne (INB) de Concarneau, pour me spécialiser dans le technico-commercial des industries nautiques ».

Lorsque Gwen Chapalain contacte Delphine Largenton en 2005, « Dédé » se trouve à La Baule. Le responsable du Grand Prix Guyader lui propose de prendre le poste de permanente à la Société des Régates de Douarnenez (SRD). Elle n’hésite pas une seconde pour rentrer dans sa patrie du Finistère. Là, elle doit toucher à tout et le fait avec une déconcertante facilité. « S’il faut aller sur l’eau pas de problème, que ce soit en kite ou sur n’importe quel bateau, dit-elle. Je suis là le matin tôt pour ouvrir le village, je suis souvent la dernière à en sortir, à m’assurer que tout fonctionne comme il faut. Je gère aussi l’intendance, la bouffe quand il y a certains invités de marque. Je m’occupe des conférences de presse, de la gestion de la sono. L’autre soir au dîner des équipages, c’est même moi qui ait assuré le rôle de Disc Jockey ».
Capable d’arriver au dernier moment et de dépatouiller le problème du moment avec un sourire inégalable, les autres bénévoles, les concurrents et la direction de course l’ont parfaitement comprise puisqu’ils l’ont rebaptisée « le couteau suisse » de l’association. « Tout le monde a mon numéro de téléphone et certains ne me connaissent que par mon surnom. Quand ils me voient j’entends souvent: « tiens, voilà le couteau suisse ! »

Source

Véronique Guillou Le Bivic

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