Dix beaux vainqueurs!

voiles de st barth 2015

© Christophe Jouany

Le rideau est tombé, ce soir, sur la 6e édition des Voiles de Saint-Barth. Lors de cette dernière journée de compétition, les Spinnaker 4 et les Non-Spinnaker se sont élancés sur un parcours de 17 milles jusqu’à l’île Toc Vers, via les îles Chevreau, Boulanger et Pelé. Pour leur part, les Spinnaker 0, 1, 2 et 3 puis les Melges 24 ont effectué une boucle de 23 milles jusqu’à l’île Fourchue puis Mancel tandis que les Maxi 1, les Maxi 2 et les Multicoques ont poursuivi jusqu’à Roche Plate pour finalement avaler 28 milles. Tous ont profité d’une bonne brise soufflant entre 15 et 18 noeuds tout en composant avec quelques petites bascules sous le vent de l’île, des conditions qui ont fait les affaires des uns et compliqué la tâche des autres, créant ainsi quelques bouleversements dans les classements, voire même des surprises.

Cette dernière journée s’annonçait pleine de suspense et elle a tenu toutes ses promesses. Pour commencer, dans la catégorie des Maxi 2, Lupa of London, qui devait impérativement terminer dans le top 3 de la manche du jour pour conserver son leadership, n’avait pas le droit à l’erreur mais en s’octroyant la deuxième place, il a réussi son pari de monter sur la plus haute marche du podium. « C’était la première course de la saison du bateau. Nous sommes super contents même s’il est vrai que nous avons profité de l’abandon de Selene dans la première course (une équipière s’était blessée, ndlr) car il gagne les trois autres », a déclaré Hervé Gautier, le tacticien du bord, à son retour à terre. Toujours dans cette même classe, rien n’était joué non plus pour la troisième place mais c’est finalement Stark Raving Mad VII de Jim Madden qui a pris de dessus sur Aragon skippé par Werner Stotlz. Ce dernier a, en effet, payé cher son départ prématuré aujourd’hui, écopant, comme prévu par les instructions de course des Voiles de Saint-Barth, d’une pénalité de 10% de son temps course. « C’est une sanction un peu dure mais nous connaissions les règles du jeu avant le départ. Nous avons été un peu trop pressés d’en découdre, tant pis pour nous », a déclaré Chris Draper, le tacticien, visiblement déçu.

Des écarts infimes

Ca a été tout aussi disputé dans la catégorie des Spinnaker 4 où Zafara de Peter Scholfield, Maelia de Raphaël Magras et Martinique Première – Crédit Mutuel de Claude Granel pouvaient encore prétendre à la victoire ce matin. Car si les Martiniquais avaient plutôt dominé le début de la course, leur manche de cinquième encaissée avant-hier a eu pour effet de resserrer les écarts au classement. La preuve, à l’aube de la dernière régate, les trois bateaux se tenaient en 1,5 point. « Ca a vraiment rajouté du piment. Nous devions absolument les laisser tous les deux dernière nous aujourd’hui. Le finish a été incroyable : nous gagnons la manche avec seulement une seconde d’avance en temps compensé ! », a expliqué Marc Emig, l’un des équipiers du Sunfast 3200. Du côté des Spinnaker 2, ça aurait pu être compliqué pour Ramanessin de garder sa première place après sa collision avec Hamachi de Greg Slyngstad, un voilier courant chez les Spinnaker 1 qui lui a refusé une priorité mais qu’il n’a pu éviter, lui trouant largement la coque. Heureusement, il n’en a rien été et les hommes d’Eamonn Rohan ont pu monter sur la plus haute marche du podium ce soir, lors de la remise des prix.

Des égalités de points

Chez les Maxi 1, ce samedi a réservé quelques surprises également. Grâce à sa victoire dans la course du jour, Bella Mente de Hap Fauth a fait un bond au général, passant de la dernière à la deuxième place derrière Rambler 88 de George David, au nez et à la barde de Lucky mené par Bryon Erhart et de Comanche, le 100 pieds de Jim Clark et Kristy Hinze Clark barré par Ken Read. Ce dernier a, pour sa part, finalement échoué à la quatrième place, largement handicapé par son rating de 1,737 défini par la jauge CSA. Chez les Multicoques, si la victoire est logiquement revenue à l’équipage du MOD70 Phaedo 3 skippé par Lloyd Thornburg, auteur d’un sans-faute avec quatre victoires sur quatre, il a toutefois fallu attendre le denier moment pour départager Elvis de Steven Cucchiaro et Paradox de Peter Aschenbrenner. Pour finir, malgré leur égalité en termes de points, c’est le premier qui s’est adjugé la victoire grâce à un plus grand nombre de places de 1 er et de 2e. A noter par ailleurs, dans cette catégorie, le chavirage de Timbalero III, le Gunboat G4 d’Eduardo Perez survenu sur le bord de portant entre Roche Plate et Mancel alors qu’il déboulait à plus de 25 nœuds, bâbord amure. Plus de peur que de mal, heureusement, pour l’équipage qui va maintenant devoir s’atteler à la réparation du catamaran.

Des sans-fautes

Enfin, il faut souligner la parfaite régularité de Vesper de Jim Swartz (Spinnaker 0), Lazy Dog de Sergio Sagramoso (Spinnaker 1) et Music de James Blakemore (Spinnaker 3). Ces trois équipages ont, en effet, remporté la totalité des manches courues dans leurs catégories respectives, s’imposant, de fait, haut la main. Enfin, en Melges 24, pas de changement à signaler. Le bateau de Saint-Martin, Budget Marine Gill de Andrea Scarabelli, a assuré sa première place en s’octroyant une deuxième place cet après-midi. Bref, cette 6e édition s’est achevée de la plus belle des manières, pour le plus grand bonheur des marins, des organisateurs et des partenaires qui se sont d’ores et déjà donné rendez-vous en 2016 !

Rambler 88 remporte le classement cumulé des Maxi et d’offre la montre RM 60-01
Richard Mille, partenaire principal des Voiles de Saint-Barth depuis l’origine, a résolument affirmé l’importance de l’univers marin dans sa collection. Jamais la marque n’a été aussi impliquée dans le monde nautique que cette année où la marque horlogère a présenté son premier modèle consacré à la navigation en haute mer, la RM 60-01 Chronographe Flyback Régate. C’est cette montre que l’équipage de Rambler 88 mené par l’Américain George David a remportée pour avoir terminé en tête du classement cumulé des Maxi 1 et 2. Animée par un calibre automatique RMAC2 en titane grade 5 et dotée de 55 heures de réserve de marche, d’un balancier à inertie variable et des fonctions chronographe flyback, calendrier annuel, grande date et UTC, la RM 60-01 facilite la navigation grâce à sa lunette tournante spéciale, ponctuée des quatre points cardinaux et d’un disque gradué à 360° avec échelle des 24 heures. Elle se démarque ainsi des autres montres de navigation par sa faculté à orienter, sans calcul supplémentaire, sur l’hémisphère nord aussi bien que sur l’hémisphère sud.

Déclarations des vainqueurs

George David (Rambler 88, 1er Maxi 1) :

«Pour nous, Bella Mente était le bateau à battre sur cette épreuve parce qu’il entame sa troisième saison et qu’il est parfaitement optimisé, avec une très belle équipe à bord. Il a joué de malchance en déchirant sa grand-voile le premier jour puis en restant coincé dans un trou de vent hier. Je suis heureux qu’il ait gagné la manche aujourd’hui et qu’il termine finalement à la deuxième place de notre catégorie. Je suis évidemment très content de notre victoire. Nous avons très bien navigué et nous avons réussi à battre Comanche en temps compensé. Bien sûr, il était devant nous en temps réel et j’avoue que je suis impressionné par leur vitesse. En fait, je le suis même beaucoup mais j’espère que nous serons, nous aussi, plus rapide dans le futur. »

Jeremy Pilkington (Lupa of London, 1er Maxi 2):

«C’était une course très intéressante aujourd’hui. Il s’est passé beaucoup de choses, plus encore que lors des jours précédents. Il a fallu être très attentif et particulièrement réactif. Nous avons eu des hauts et des bas mais globalement, nous sommes contents de la façon dont nous avons navigué. Nous avons réussi à terminer dans les trois premiers, ce qui était notre objectif pour gagner et ne pas laisser Selene nous voler la vedette. Nous avons fait du bon travail. »

Gavin Brady (Vesper, 1er Spinnaker 0):

« Cette journée était un peu différente des précédentes car nous avons effectué un parcours du côté gauche de l’île. Sous son vent, il y avait pas mal de bascules à gérer. C’était donc un peu plus tactique que les jours d’avant. Nous avons adoré le parcours que nous a proposé le comité de course aujourd’hui. Vous ne participez à ce genre de régate que si vous êtes bien préparés car il n’y a qu’une seule façon de naviguer sur des bateaux comme les TP52, c’est à 100%. Ce samedi, nous avons poussé la machine plus fort que les premiers jours, c’était très plaisant.»

Sergio Sagramoso (Lazy Dog, 1er Spinnaker 1):

« Régater aujourd’hui a été un grand plaisir. Le départ a été plutôt délicat car quatre classes se sont élancées en même temps C’est sans doute le départ le plus compliqué de toute ma carrière. D’ailleurs, il y a eu un rappel général. Le second a été le bon mais l’un de nos principaux concurrents, Hamachi, est entré en collision avec un autre voilier. Cela étant dit, nous avons bénéficié de conditions idéales pour nous. Il faisait beau, comme d’habitude, nous avons eu un superbe bord de portant sur la côté ouest de l’île et nous avons gagné alors forcément, nous sommes heureux. Nous serons de retour l’année prochaine ! »

Christian Zugel (Ramanessin, 1er Spinnaker 2):

« Aujourd’hui, c’était très serré. Nous n’avions qu’un point d’avance en entamant la journée et si nous avions terminé deuxièmes, nous n’aurions pas gagné. Nous sommes très bien partis, du côté du bateau comité, mais un voilier a choisi de s’élancer bâbord amure et nous a heurté. Lui, en tord, a été très endommagé mais de notre côté, nous n’avons eu que quelques rayures à déplorer c’est pourquoi nous avons décidé de poursuivre notre course et de faire en sorte de gagner. C’est notre troisième participation à l’évènement et à chaque fois nous avons couru avec un bateau différent. Nous espérons revenir l’an prochain. »

James Blackmore (Music, 1er Spinnaker 3):

« La course était super aujourd’hui. Nous avons bénéficié d’une bonne brise stable entre 16 et 20 nœuds et de belles conditions de mer. Mes hommes ont vraiment bien navigué. Nous avons pris un très bon départ en bout de ligne ce qui nous a permis de prendre les commandes de la flotte et de ne plus les lâcher jusqu’à la ligne d’arrivée. Chaque jour a été bon pour nous. Hier, les conditions étaient un peu difficiles parce que nous dû composer avec des grains mais aussi et surtout une grosse zone de molle. Heureusement, nous l’avons traversée juste à temps, avant qu’elle emprisonne certains bateaux. Nous avons vraiment apprécié cette semaine à Saint-Barth. C’est fantastique de régater ici. Nous nous sommes beaucoup amusés. »

Claude Granel (Martinique Première – Crédit Mutuel, 1er Spinnaker 4) :

« Toute l’équipe est très contente d’autant qu’aujourd’hui, nous avons régaté à cinq au lieu de sept et il y avait pas mal de vent. C’était donc loin d’être gagné. D’ailleurs, nous n’avons gagné que d’une petite seconde après nous être arrachés pendant trois heures. Le premier jour nous nous sommes imposés assez confortablement, le second aussi mais le troisième ça a été compliqué et cela a resserré les points au classement. Nous avons vraiment passé une belle semaine et nous sommes ravis qu’elle s’achève par une victoire, notre troisième dans la catégorie des Spinnaker 4 aux Voiles de Saint-Barth. »

Bobby Velasquez (L’Esperance, 1er Non-Spinnaker):

« C’est merveilleux ici à Saint-Barth et l’organisation de la course est exceptionnelle. Nous reviendrons à coup sûr l’an prochain ! »

Lloyd Thornburg (Phaedo, 1er Multicoque):

« Les Voiles de Saint-Barth sont un très bel évènement. Aujourd’hui, le vent soufflait de nouveau assez fort et nous avons apprécié car pour notre bateau, un trimaran, c’est nettement plus agréable que le petit temps. Le parcours était, une nouvelle fois, magnifique. Gagner cette course était quelque chose d’important pour nous et nous l’avons fait en prenant énormément de plaisir ! »

Andrea Scarabelli (Budget Marine Gill), 1er Melges 24) :

«Nous aimons beaucoup les Voiles de Saint-Barth. C’est l’un de nos évènements préférés. L’objectif est de réussir à faire venir de plus en plus de Melges 24. Cette année, nous étions quatre mais nous espérons être bien plus nombreux lors des prochaines éditions. La régate en monotype est toujours géniale car ce sont les hommes qui font la différence, pas le bateau ni le rating. »

Source

Gaia Coretti Communication

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