Un défi dans le Défi

© Jacques Vapillon / Sea & Co

Les organisateurs du Grand Prix Guyader ne confondent pas mouvement et action et c’est la raison pour laquelle chacune de leurs décisions est logique et fondée. Ainsi, ils ont laissé le temps aux jeunes Kitefoil et Moth à Foil de progresser avant de leur proposer un Défi dans le Défi Nautic. Le compte à rebours est désormais lancé et chacun fourbit ses armes…

Et si c’était leur tour ?

Dans le cadre du Défi Nautic, voilà des années qu’en baie de Douarnenez se mesurent les grands bateaux de course au large et les planches à voile, kitesurf et autres Moth à foil. Jusqu’à présent, c’est toujours un multicoque qui a remporté le défi. Mais les écarts se resserrent à tel point qu’il se murmure dans les coulisses de l’épreuve que les performances des ‘petits’ sont en progression constante et que l’édition 2014 pourrait bien être celle qui verra un kite faire la pige à un MOD 70 ! Pour les Moth, l’affaire semble plus compliquée car pour être compétitifs ces engins-là ont besoin d’une mer très calme. « On aura un beau plateau et si les conditions sont adéquates on ne se gênera pas pour aller chercher les gros bateaux » assure Fred Rallec, le ‘boss’ des Moth à Foil.

« C’est jouable » s’amuse Arnaud Troalen, le chef de file des Kitefoileurs du Défi Nautic. Organisateur et compétiteur (classé dans les 20 premiers français) le Brestois sait de quoi il parle. « En fait, l’an passé sur le Défi Nautic, nous avions eu la surprise de constater que deux Kitefoil avaient été plus rapides, dans les mêmes conditions et sur le même run, que les Multi50. C’est possible dans des vents assez faibles mais au-dessus de 20 nœuds, on ne peut pas les battre. Quand le vent forcit, le rapport poids puissance est en notre défaveur ». Bref, ce constat fait, ces hommes qui naviguent un mètre au-dessus de l’eau, en Kite ou en Moth, ont décidé de formaliser la chose : « On va les défier, les Multi50 et même les Mod70 ! ».

Rendez-vous sur la ligne

L’affrontement est déjà programmé les 3 et 4 mai, les concurrents qui le souhaiteront pourront choisir leur adversaire personnel et lui ‘jeter le gant’. Après tout, il a suffit d’un coup de fronde à David, le jeune berger, pour abattre le géant Goliath…

Faisons quand même les comptes : D’année en année les ‘fous volants ‘ progressent et ils peuvent désormais tenir une moyenne de 30 nœuds dans certaines conditions. « On a de la pratique dans les pattes » dit sobrement Arnaud ; Et dans les bras aussi probablement… Leurs Kite aussi évoluent, une nouvelle version devrait d’ailleurs faire ses premiers milles sur le Grand Prix Guyader. Le nombre d’inscrits est limité à 15 pour des raisons de sécurité, « il faut des mecs 100% autonomes ». En clair, qu’il n’est pas nécessaire d’aller récupérer au diable Vauvert. Et ces 15 sélectionnés sont tout simplement ce qui se croise de mieux dans la discipline, champions du monde, d’Europe… Stroka, Parlier, Nocher… « Tous ceux qui seront là viennent pour gagner ! ».

Donc, ils donneront rendez-vous sur la ligne de départ des runs à l’adversaire de leur choix le samedi 3 et le dimanche 4 mai et la veille, pour se mettre en jambes, ils réaliseront un parcours côtier de 35 milles, « comme les bateaux. L’an passé, j’avais compté, on avait fait 200 kilomètres par jour quand même ! ». Quand il vous dit qu’ils ont «de la pratique dans les pattes ! ».

Source

Véronique Guillou Le Bivic

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