Safran et Cartouche l’emportent dans des conditions musclées

The Open 60 Safran in preparation for the Transat Jacques Vabre 2011, skipper Marc Guillemot co/skipper Yann Eliés, Brittany, France.

© Christophe Launay / www.sealaunay.com

Costaud cette deuxième édition de l’Ingérop ArMen Race ! Après les arrivées successives des MOD70 dès 6h05 ce matin, de Sodebo et des Multi 50, c’était au tour des IMOCA d’en terminer, Marc Guillemot en tête sur le monocoque Safran. En franchissant la ligne d’arrivée à 12h38’59’ ce vendredi, le Trinitain améliore de plus de trois heures son propre temps de référence en 21h38’59’’ à la vitesse moyenne de 15,25 nœuds. A 14h01 et 14h03, Samantha Davies sur Savéol l’emporte sur Akéna Véranda d’Arnaud Boissières après un mano à mano favorable à l’anglaise.

Ce qu’il faut retenir aujourd’hui, ce sont les conditions musclées dans lesquelles continue d’évoluer une grande partie des 100 engagés. Pas de bobos, très peu de casse mais pour l’essentiel des équipiers malades, on déplore une quinzaine d’abandons ce soir du côté des amateurs. Les arrivées vont se poursuivre toute la nuit et dans la journée de samedi à La Trinité sur Mer.

Duels au sommet !

Dans un mouchoir de poche, les MOD70 franchissaient un à un la ligne d’arrivée au petit matin. Seulement huit minutes séparent les 3 premiers à l’avantage de Foncia de Michel Desjoyeaux, tandis que les Multi 50 Actual (1er) et FenêtréA Cardinal (2ème) terminent à moins de 3 minutes l’un de l’autre. Seul dans sa catégorie, le maxi trimaran Sodebo, était désavantagé dans le match avec les MOD70 au passage de la porte Uship de Belle-Ile car « plus lent à manœuvrer » explique Karine Fauconnier qui raconte s’être toutefois régalée à la barre du géant. A l’heure du déjeuner, c’était au tour de Marc Guillemot de ramener Safran à la « maison » et de boucler heureux un bel entraînement pour le Vendée Globe dans 20 à 30 nœuds de vent.
Super match également entre Savéol et Akéna Véranda qui ne se sont pas lâchés d’une semelle : léger avantage aux dames grâce à un empannage au large de l’Ile de Yeu. Savéol s’adjuge la deuxième place et la conservera malgré les assauts répétés d’Arnaud Boissières et de son équipage ! Enfin, bataille également et joli final entre Cartouche, le Mach 45 de Nicolas Groleau et le TP52 Paprec-Recyclage de Stéphane Nevé. Le premier boucle le parcours en 26h25’39’’ et le second en 26h34’10’’.

Vers une seconde nuit moins éprouvante !

Ils vont enfin pouvoir faire sécher les cirés ! Terminé la navigation dans 25 – 28 nœuds et dans cette mer hachée. Dès la fin de de la journée dans leur descente vers l’Ile d’Yeu, les plus petites unités devraient bénéficier d’un peu de répit, le vent mollissant jusqu’à 10 nœuds une bonne partie de la nuit. Vers 2h du matin il devrait progressivement passer par le Sud puis à l’Est dans la matinée avant de s’installer au Nord-Est. « La flotte est en train de sortir d’une zone dépressionnaire pour rentrer sous l’affluence d’une nouvelle dépression qui remonte du golfe de Gascogne. Côté ciel, les concurrents peuvent espérer une dominante bleue et un faible risque d’averse. » précise le météorologue Dominique Conin.

A 17h00, les organisateurs dénombraient une quinzaine d’abandons. Les derniers concurrents sont attendus dans la nuit de samedi à dimanche à La Trinité sur Mer.

Ascension en Double Ingérop

Une deuxième journée de course dans du vent soutenu qui a permis de courir deux manches en baie de Quiberon. Au général, c’est le JP 9.60 Cavok qui domine les débats devant RCX le Sun Fast 3200 et le JP 9.60 Wahlalla, 3ème. Rendez-vous demain matin pour au moins deux courses.

Ils ont dit à l’arrivée:

Marc Guillemot skipper de Safran, vainqueur en IMOCA :

« Une très belle édition de l’Armen Race ! Nous avons beaucoup navigué sous pilote car c’était très difficile avec les paquets de mer surtout lors de la remontée sur Belle Ile et de l’aller-retour à l’ile d’Yeu. Nous avons fait une grosse erreur en arrivant à l’Occidentale de Sein, on a empanné trop tôt, le vent a adonné de trente degrés et on s’est retrouvé hors cadre. Akéna Véranda en a profité pour revenir ! Entre la Teignouse et Penmarch, on avançait puis on tombait dans la molle, c’était une course d’accordéon. Ils revenaient sur nous puis on repartait. Nous avons battu le record de plus de 3h, c’est génial ! Les routages nous donnaient hier entre 18h et 22h de course. Un super équipage, un bateau bien préparé, une belle épreuve en vue des cotes! Rien que pour les yeux, cela vaut le coup de faire l’Ingérop ArMen Race. »

Nicolas Groleau skipper de Cartouche, vainqueur en IRC 1

: « On était au contact avec Paprec dès le départ et on ne s’est pas quitté ! Je suis content car au départ nous étions assez proche des IMOCA, nos type bateaux ont un bon angle de descente et sont puissant au portant. Avec Paprec-Recyclage, on s’est retrouvé ce matin à Belle-Ile. Nous avons pris ensuite environ 0,5 mille d’avance et ils ont décidé de mettre un grand spi pour nous rattraper. Un spi qu’ils ont explosé rapidement : nous avons pu creuser encore. J’ai rarement vu une mer aussi gratinée et haute ! Je ne sais pas d’où elle venait… A Belle-Ile, on s’est pris une grosse déferlante et on s’est tous retrouvé à quatre-pattes dans le bateau ! Nous avons tous mis nos gilets et nos longes.»

Samantha Davies skipper de Savéol, 2ème en IMOCA :

« C’était notre première course sur Savéol et nous sommes très heureux de terminer 2ème ! La bataille avec Akéna Véranda était géniale, c’est comme une régate de laser en baie de Quiberon. Sous l’île d’Yeu, nous avons réussi à prendre l’avantage sur eux mais nous étions tellement proches parfois qu’on pouvait quasiment se parler ! Les conditions étaient assez dures, nous avons beaucoup navigué sous pilote automatique, un bon test pour le Vendée Globe. Heureusement que j’avais pris mon masque de ski, c’était mon petit accessoire magique pour réussir cette ArMen Race. »

Karine Fauconnier, skipper de Sodebo (Ultime) :

Express et ventée cette épreuve ! Nous avons fait un bon premier bord sous gennaker vers l’Occidentale de Sein puis le vent est monté progressivement sur la descente vers Belle-Ile plein travers et dans une ambiance humide ! Nous étions dans le match sur les deux bords de reaching où Sodebo tenait le rythme sur les autres concurrents, mais sur le retour à Belle-Ile il fallait manœuvrer rapidement et Sodebo est plus difficile que ses camarades MOD70. Nous avons perdu une heure après avoir cassé l’enrouleur de trinquette alors que nous devions absolument envoyer l’ORC car nous avions plus de 28 nœuds ! Le parcours est très chouette, on croise plein de bateaux même s’il faut être hyper vigilant : à 30 nœuds contre un IRC, ça ne pardonne pas ! »

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Léa Launay

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