La 44ème SOF prend son élan

© DPPI / Durand

Une année sur quatre, la Semaine Olympique Française prend une saveur particulière. A précisément 97 jours du début des Jeux, le plan d’eau de Hyères n’a jamais été aussi près de celui de Weymouth. Car si 1500 km séparent les deux ports, ils sont bien vite franchi dans la tête des compétiteurs qui pensent JO, dorment JO et mangent JO depuis quelques années. Sur la SOF, les enjeux ne sont pas les mêmes pour tout le monde. La plupart des nations ont achevé leurs sélections mais pour une poignée des 600 compétiteurs engagés, cette semaine est cruciale puisqu’ils y jouent leur avenir olympique. C’est bien sûr le cas pour certaines Françaises et en premier lieu pour les 470 féminin puisque le sélectionneur, Philippe Gouard, annoncera qui, d’Emmanuelle Rol et Hélène de France, d’Ingrid Petitjean et Nadège Douroux ou de Camille Lecointre et Mathilde Géron, obtiendra son ticket olympique. En Radial, Sophie de Turckheim et Sarah Steyaert, sont dans le même cas de figure même si elles pourront également compter sur le prochain mondial pour se départager. Au niveau international, la Semaine Olympique jouera les juges de paix pour les Danois en 49er et surtout en Finn pour les Tchèques, les Polonais, les Turques ainsi que les Slovènes.

La SOF est un rendez-vous majeur pour l’Equipe de France qui joue à domicile mais les étrangers répondent eux aussi présents avec 55 nationalités dans la course. Jean-Pierre Champion, Président de la FFVoile voit dans cette internationalisation l’une des particularités de ce rendez-vous qui fait partie « des grandes manifestations françaises » au même titre qu’une Route du Rhum ou une Transat Jacques Vabre. Les cadors de la voile mondiale ne s’y sont d’ailleurs pas trompés à l’image du brésilien Robert Scheidt, double champion olympique, double médaillé d’argent et multiple champion du monde. Autre championne olympique, l’américaine Sally Barkow, viendra défendre ses chances en match racing où elle retrouvera notamment la française Claire Leroy qui l’avait secondé sur le dernier mondial. La journée de demain constituera une répétition générale, pour les coureurs, mais surtout pour les organisateurs qui profitent de la manche d’entraînement pour prendre leurs marques. Les premières courses sont programmées pour dimanche matin.

Vincent Garos, blessé, Nicolas Le Berre reprend du service

Vincent Garos, équipier de Pierre Leboucher, s’est blessé au pied droit la semaine dernière avec un couteau. La blessure, sans gravité n’a pas fait bon ménage avec le milieu marin et l’équipage a décidé de mettre Vincent au repos. « C’est une décision raisonnable. Il s’agit d’une petite infection mais on ne peut pas prendre de risques » rassure le barreur. C’est donc l’entraîneur, Nicolas Le Berre qui assurera l’intérim cette semaine. « Ca permet à Pierre de naviguer et à l’entraîneur de voir les choses de l’intérieur » résume le DTN, Philippe Gouard. Cet embarquement « au pied levé » n’est pas destiné à durer puisque Vincent doit récupérer sa place très prochainement mais il signe un retour de Nicolas sur le dériveur double. 3ème du championnat du monde 2005 en tant qu’équipier de Gildas Philippe (lui aussi entraîneur aujourd’hui), il avait mis un terme à sa carrière de coureur de haut niveau l’année suivante. Aujourd’hui ses premières pensées vont à Vincent à qui il souhaite un prompt rétablissement mais il ne cache pas son excitation à l’idée de reprendre le chemin des régates. « Je vais essayer d’être productif pour l’équipage mais je ne suis pas trop perdu. Je continue de monter sur des bateaux, souvent plus gros, et aussi en 470. C’est ce qui nous a permis d’envisager cette solution en toute décontraction » explique l’équipier. Les ambitions légitimes de victoire de Pierre et Vincent, qui rêvaient d’offrir la 44ème SOF à leur FRA44 sont donc revues à la baisse mais la semaine s’annonce passionnante pour ce jeune, et éphèmère, équipage.

Point météo :

A 24 heures de la manche d’entraînement, la mer est blanche d’écume dans la rade de Hyères. Le Mistral flirte avec les 30 nœuds, la mer fume, et la grande majorité des concurrents a choisi de rester à terre pour se préserver de conditions dangereuses pour les marins comme pour les bateaux. Pour David Lanier, expert météo auprès de l’Equipe de France, cette situation va aller en s’améliorant : « c’est aujourd’hui que c’est le plus fort. Jusqu’à lundi, le Mistral sera de 15 à 20 nœuds avec un ciel bien dégagé ». La dépression, scotchée sur le Sud de l’Angleterre, va descendre pour perturber ce Mistral bien établi et mettre quelques nuages dans ce ciel bleu azur. Cela dit, la « grenouille » de l’équipe de l’Equipe de France ne se mouille pas et prévient : « en Méditerranée, il est très difficile de prévoir quelque chose au-delà de 48 heures ». Pour demain et la manche d’entraînement, les conditions s’annoncent parfaites avec un flux de 15 – 20 nœuds et du soleil.

Interview de Jean-Pierre Champion, Président de la FFVoile

Comment peut-on positionner la SOF vis-à-vis des autres grandes compétitions françaises ?
Il ne s’agit pas de faire une hiérarchie mais la Semaine Olympique Française est une des grandes manifestations françaises. Elle est équivalente aux grandes manifestations océaniques même si chacune a sa particularité. Ici, à Hyères, c’est l’internationalisation. La SOF est une des plus grandes compétitions olympiques au monde. En moyenne sur l’olympiade, il y a 60 nationalités pour un millier de coureurs. C’est un lieu magique, on croise les meilleurs compétiteurs d’aujourd’hui, de demain et aussi parfois d’hier. Il y a ici une bonne partie de l’histoire de la voile. On croise parfois des coachs qui ont été plusieurs fois médaillés sans parler des champions actuels comme Ben Ainslie, Ian Percy ou certains de nos Français.

Comment expliquez-vous ce succès ?
C’est surtout une alchimie. Le plan d’eau est exceptionnel, la région aussi et il y a une concentration sur le site qui est rare. Pendant toute la semaine, Hyères est concentré sur la voile et tout peut se faire à pied. C’est une des seules épreuves internationales où tout peut se faire à pied ou à vélo. On limite les déplacements en voiture et c’est aussi une bonne chose pour le développement durable.

Le statut d’étape de la Sailing World Cup va-t-il changer cette épreuve ?
Ce qui va changer, c’est que l’ISAF (Fédération Internationale de Voile, ndlr) va prendre un peu plus la main sur l’organisation. La SOF sera une des deux étapes européennes, avec la classification d’une épreuve du plus haut niveau.

A 100 jours des Jeux, cette SOF est-elle différente des autres ?
C’est une étape. Elle est importante pour les deux séries où les sélections ne sont pas faites. En dehors de ça, il y a un petit cachet particulier parce que ça se fait chez nous. C’est une des dernières grandes compétitions avant les Jeux Olympiques. Il y a la SOF, la semaine de Weymouth (en juin sur le plan d’eau des Jeux, ndlr) et les huit championnats du monde de classe. Julien Bontemps a lancé la machine avec son titre au mois d’avril et il nous serait très agréable de continuer à remplir la boite.

Source

Agence Effets Mer

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