Après avoir disputé deux belles premières manches – dont le tour de l’île – déjà bien toniques hier, les 56 équipages de la 15e St. Barth Cata Cup ont profité de conditions plus sportives encore, ce vendredi. A la clé : quelques figures de style, des dessalages à la pelle, un peu de casse mais aussi et surtout de la belle bagarre à tous les étages de la flotte. Aux avant-postes, pas de grandes surprises cependant. Tim Mourniac et Pierre-Yves Durand (Segeco) se sont imposés devant Henri Demesmaeker et Jeroen Van Leeuwen (Ohana) puis Emeric Dary et Joris Cocaud (Allianz), remportant ainsi le Prix « EDEN ROCK VILLA RENTAL » à défaut de bien figurer au classement provisoire. En cause : un problème de conformité de jauge sur le bateau qui leur a été fourni spécialement pour l’épreuve par le constructeur qui a conduit à leur disqualification sur les courses 1 et 2. Si le coup est logiquement un peu dur à encaisser, les deux hommes l’ont déjà prouvé, ils ont de la ressource et comptent bien continuer à imposer une cadence d’enfer à leur concurrence même si cela change évidemment considérablement la donne au général.

Fantastique, incroyable, magique… les superlatifs ne manquaient pas, ce vendredi, au retour de mer. Reste que la journée a été tonique, avec entre 18 et 20 nœuds de vent sur une mer qui n’a cessé de se renforcer au fil de la journée, tant et si bien que pour des raisons de sécurité le comité de course a préféré écourter les débats à l’issue de la première course. « Les vagues se sont durcies au fur et à mesure. A la mi-journée, ça a commencé à devenir assez rock and roll. Il y a eu, de ce fait, pas mal et chavirages et de la casse pour certains », a commenté Tim Mourniac qui, pour sa part, a une nouvelle fois fait preuve de beaucoup d’aisance sur le parcours du jour disputé entre l’Anse de Lorient et le Pain de Sucre, via la pointe Colombier. « Au début, ça s’est joué au près puis au portant, puis il y a eu un bon tronçon au reaching – une allure un peu « tricky » -, qui n’a pas été facile à gérer pour tout le monde », a indiqué le co-équipier de Pierre-Yves Durand qui a pris le commandement une fois le spi envoyé et qui est ensuite parvenu à contenir les attaques de ses adversaires jusqu’à la fin, à commencer par celles d’Henri Demesmaeker et de Jeroen Van Leeuwen (Ohana). S’ils découvrent le plan d’eau pour la première fois cette année, ce deux-là en ont manifestement vite saisi les spécificités techniques. « On a pu constater hier que sur cette St. Barth Cata Cup, la vitesse et les départs sont très importants car le premier bord de près est assez court. Ça aide bien d’être dans le bon paquet à la première marque, reste que ce qui a clairement fait la différence aujourd’hui, c’est effectivement ce long bord de reaching sous le vent de l’île. A mon sens, ça a véritablement été la phase clé car le vent était extrêmement variable, passant de 5 à 20 nœuds et imposant, par conséquent, d’être à la fois réactif et dynamique », a détaillé le barreur Belge qui s’est octroyé une belle deuxième place, faisant du même coup un bond au classement (de 16e à 9e) malgré le handicap d’une 30e place encaissée lors du tour de l’île à la suite de la casse d’une drisse de spi. « On sait que notre général est maintenant un peu plombé. On avance désormais au jour le jour et on profite au maximum de la chance qui nous est donnée d’en découdre sur un terrain de jeu aussi fabuleux que celui de Saint-Barth face à une concurrence digne d’un Championnat du Monde », a relaté Henri Demesmaeker.

Les Argentins Krevisky et Aragones prennent (un peu) le large

Même topo ou presque, désormais, pour Tim Mourniac et Pierre-Yves Durand. Ces derniers ont en effet écopé d’une disqualification dans les courses 1 et 2. En cause : un défaut de conformité de jauge sur le bateau qui leur est prêté pour l’épreuve. Dans le détail, le certificat qui leur a été remis par le fournisseur imposait six kilos de poids correcteur sauf qu’après contrôle, il aurait dû en imposer 2,7 de plus. « C’est un coup dur pour nous. C’est difficile moralement à accepter mais cela nous parait néanmoins normal pour l’équité sportive et la cohérence de la course. Le fournisseur du bateau nous a indiqué qu’un autre certificat avait été établi cet été. Nous espérons être en capacité de prouver son authenticité au plus vite afin d’entériner définitivement notre bonne fois », a ajouté le Morbihannais, qui rétrograde, en attendant, à la 37e place. En l’état, il le sait, même s’il venait à gagner toutes les courses restantes au programme, ainsi qu’il l’avait fait l’an dernier, le résultat sera loin de ses attentes. Il laisse, de fait et malgré lui, la porte grande ouverte à la concurrence pour lui succéder au palmarès de l’épreuve. Pour l’heure, les Argentins Agustin Krevisky et Nicolas Aragones (Design Affairs OO1) sont les mieux partis puisqu’ils occupent la première place avec un bonus de sept points sur les Américains Ravi Parent et Nick Lovisa (Maxwell & Co for man and woman). Les jeux sont toutefois loin d’être faits car derrière, ça se bouscule littéralement au portillon. Pour preuve Emeric Dary et Joris Cocaud (Allianz) et les Booth père et fils (Saint Barth Assurances), respectivement 3e et 4e au classement après trois courses, sont à égalité de points et ils ne devancent que d’un cheveu Todd Riccardi et Dalton Tebo (Trade Wind Aviation) puis Gurvan Bontemps et Benjamin Amiot (Pixail).

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