Avec la Jacques Vabre, le plein d’enseignements !

© Mark Lloyd

Les cinq concurrents engagés en catégorie ULTIM sur la Transat Jacques Vabre – Normandie Le Havre sont arrivés à bon port à Fort-de-France. Entre le duel intense opposant Banque Populaire à SVR- Lazartigue, l’abnégation du duo du Maxi Edmond de Rothschild et la persévérance de Sodebo Ultim 3 et Actual Ultim 3, cette transatlantique a été particulièrement enrichissante pour les skippers et leurs équipes. Une rampe de lancement idéale avant l’ARKEA ULTIM CHALLENGE – Brest qui s’élancera en janvier prochain.

Ce sont des scènes qu’ils aspirent tous à revivre dans quelques mois à Brest. Celui d’un franchissement de ligne, de bateaux qui encadrent les ULTIM, d’arrivées au port, d’embrassades, de regards émus. C’est ce qu’il s’est passé dans la douceur de la Martinique ces derniers jours après plus de 9 200 milles parcourus et une bataille haletante au cœur de l’Atlantique. Les ULTIM ont conclu avec brio la Transat Jacques Vabre, qui fêtait ses 30 ans d’existence. Le premier constat, c’est celui de la fiabilité : les cinq bateaux engagés ont tous franchi la ligne d’arrivée, une réelle satisfaction afin de pouvoir aborder la dernière phase de préparation avant l’ARKEA ULTIM CHALLENGE – Brest.

Certes, la vigilance est toujours de mise et la course contre-la-montre continue. Dès leur arrivée à Fort-de-France, les équipes n’ont pas chômé pour réparer et s’employer à tout remettre en ordre à bord des ULTIM avant qu’ils ne repartent tous en convoyage et en équipage, la plupart avant la fin de la semaine. La traversée retour ne sera pas aisée non plus ; en cause des systèmes dépressionnaires dans la deuxième partie du parcours. Mais le temps est compté : rentrer vite permet ensuite de disposer de toutes les ressources et du matériel nécessaire afin d’assurer toute la préparation du tour du monde. Il ne faudra donc pas traîner et veiller à éviter les avaries majeures sur le chemin du retour.

Un sacré spectacle à haute intensité

Ce que les passionnés et les suiveurs retiendront, aussi, c’est la sacrée capacité de ces bateaux à être les promoteurs d’un spectacle incroyable. Ils se sont en effet élancés dans 35 nœuds de vent, ont tutoyé les 40 nœuds de vent à la pointe du Cotentin et ont offert une bataille à couteaux tirés impressionnante. À chacun ses allures préférentielles, ses points forts et ses petits réglages pour faire la différence. À ce jeu-là, c’est le Maxi Banque Populaire XI qui a impressionné.

Audacieux par leur contournement de Madère qui leur avait permis de prendre la tête, Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse ont fait la différence au portant, en remontant vers les Antilles, avant de s’imposer et remporter une victoire prestigieuse. Armel, qui sera à la barre lors de l’ARKEA ULTIM CHALLENGE – Brest, a eu une histoire parfois chahutée avec les multicoques mais il y a cru. Il savoure : « C’est une première à plus d’un titre. Première grande victoire pour ce bateau, ma première Transat Jacques Vabre et ma première en multicoque ».

Derrière, le duo François Gabart-Tom Laperche a longtemps été au contact, est parfois passé devant et a toujours été dans le rythme. Les skippers de SVR-Lazartigue ont bouclé la course cinq heures plus tard et démontré l’agilité de leur bateau pourtant plus léger que ceux de leurs rivaux. « On a fait une super course avec des moyennes très élevées, s’enthousiasme Tom Laperche. La compétition a été belle, les bateaux sont très compétitifs, le plateau très homogène… On s’est éclaté ! »

Il a fallu attendre deux jours pour que le Maxi Edmond de Rothschild complète le podium. Rien n’a été facile pour le tenant du titre en proie à des soucis de safran puis de foils. « C’est frustrant mais ça fait partie de la course au large », confie Charles. Mais ces pépins offrent l’occasion de renforcer encore un peu plus le bateau afin de retrouver de la sérénité en janvier prochain. Ce sera également le défi chez Sodebo Ultim 3. Thomas Coville et Thomas Rouxel (4ème) ont en effet fait preuve d’une sacrée capacité de résistance, après le choc avec un OFNI qui a cisaillé le plan porteur de safran tribord dans le Pot-au-Noir.

Thomas Coville, pourtant si expérimenté en multicoque, assure lui aussi « avoir beaucoup appris ». Même son de cloche chez Anthony Marchand qui disputait sa première transatlantique à bord d’Actual Ultim 3 avec Thierry Chabagny. S’il reconnaît « avoir tapé quelque chose de dur sur la dérive à 100 milles de l’arrivée », ‘Antho’ s’est dit « heureux de ramener le bateau comme on l’a fait. C’est du bonheur d’arriver, ce n’est pas anodin de passer 16 jours à bord de ces machines-là ». Tous ont donc parcouru plus de 9 200 milles, soit l’équivalent d’un tiers de tour du monde. Armel Le Cléac’h s’en amuse : « il ne manque plus qu’à faire les deux tiers qui restent à l’ARKEA ULTIM CHALLENGE – Brest ! »

LE CLASSEMENT :

  1. Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse (Banque Populaire XI) en 14j 10h 14mn 50sec
  2. François Gabart et Tom Laperche (SVR – Lazartigue) en 14j 15h 5mn 55sec
  3. Charles Caudrelier et Erwan Israël (Maxi Edmond de Rothschild) en 16j 9h 5mn 43sec
  4. Thomas Coville et Thomas Rouxel (Sodebo Ultim 3) en 16j 15h 22mn 59sec
  5. Anthony Marchand et Thierry Chabagny (Actual Ultim 3) en 16j 20h 22mn 43sec

Source

OC Sport Pen Duick

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