Ils sont partis pour 1 650 milles !

© Vinent Olivaud

Le top départ du Final Rush, troisième course du Pro Sailing Tour 2023, a tonné dans la baie d’Alghero en Sardaigne à 11h précises. Les 5 Ocean Fifty se sont élancés dans des conditions idéales : au portant dans 10-15 nœuds de vent. Cette ultime étape va cependant se montrer ultra exigeante : une météo en Méd’ peu stable, un passage du détroit de Gibraltar que l’on sait de tous les dangers, des dispositifs de séparations de trafic à respecter, et surtout un océan Atlantique, à remonter le long des côtes espagnoles et portugaises, truffé d’incertitudes. Les 5 équipages sont attendus à Brest à partir du 28 mai. D’ici là, retenez votre souffle, cliquez sur la cartographie pour suivre 8 jours de course passionnante…

Alghero, Sardaigne… Un petit port sublime qui a accueilli à bras ouverts les 5 équipages du Pro Sailing Tour. De quoi naviguer dans la baie avec des invités et se gorger de sommeil avant de prendre le départ ce dimanche de la toute dernière étape : le Final Rush, long de 1 650 milles théoriques, à trois équipiers plus un médiaman. Une configuration complètement différente donc pour les Ocean Fifty qui vont régater sur une demie transat nécessitant de l’eau, de la nourriture pour vivre au large… de la lucidité, de l’intelligence et du physique pour entrer en rade de Brest en pole position.

Ce qui les attend par Gilles Chiorri, directeur de course

« Ce sera une navigation express et aisée aujourd’hui en tribord amures au large, vers le Nord des îles Baléares que la flotte débordera dès cette nuit. Ensuite, les 5 équipages navigueront au portant rapide dans 20 nœuds, voire plus, pour entrer en Mer d’Alboran dès demain début de soirée, à environ 80 milles de Gibraltar. Là, les conditions changent avec des vents évanescents qui vont ralentir la flotte et sans doute la compresser.
A ce stade, les routages indiquent 24 heures pour sortir de Gibraltar et parcourir ces 80, 100 milles pour entrer dans l’Atlantique … sans doute la réalité sera différente ! Les nerfs vont être mis à rudes épreuves.
Ensuite, le Golfe de Cadix et le sud Portugal ne se traverseront pas à grande allure pour parer le Cap St Vincent. La remontée atlantique se fera aux allures serrées mais rapides avant de rencontrer le système établi depuis plusieurs jours sur les modèles d’un régime de nord-est pour 20/25 nœuds au Cap Finisterre et golfe de Gascogne qui peut être le segment viril de la course.
ETA ? Le 28 mai ! »

Les équipages engagés sur la troisième étape, Final Rush, Alghero-Brest

  • Koesio
    Skipper : Erwan Le Roux
    Équipiers : Audrey Ogereau, Steven Liorzou
    Mediaman : Jérémy Lecaudey
  • Solidaires En Peloton-ARSEP
    Skipper : Thibaut Vauchel-Camus
    Équipiers : Quentin Vlamynck, Pep Costa (ESP)
    Mediaman : Benjamin Sellier
  • Viabilis Océans
    Skipper : Pierre Quiroga
    Équipiers : Léonard Legrand, Pascal Bidégorry
    Mediaman : Adrien Cordier
  • Le Rire Médecin-Lamotte
    Skipper : Luke Berry (FRA-ENG)
    Équipiers : Antoine Joubert, Mathieu Salomon
    Médiaman : Josselin Didou
  • Wind of Trust – Marsail
    Skipper : Christopher Pratt
    Équipiers : Ronan Treussart, Laurent Bourguès
    Mediaman : Clément Gerbaud

Classement général provisoire après deux courses (La Seyne-sur-Mer-Bonifacio, Bonifacio-Alghero)

  1.  koesio 18 pts
  2.  Viabilis 14 pts
  3.  Solidaires En Peloton – ARSEP 11 pts
  4.  Le Rire Médecin – Lamotte 9 pts
  5.  Wind of Trust – Marsail 8 pts

Ils ont dit sur le quai d’Alghero

Christopher Pratt, Wind of Trust – Marsail

« A priori, cela s’annonce long ! Ce ne sera pas évident, parce qu’il y a un minimum dépressionnaire qui reste concentré sur la Sardaigne. Il nous faudra faire le choix, soit d’aller vers les Baléares, soit vers le Maghreb, et il faudra le faire rapidement. Il va y avoir des points de passage clés, comme Gibraltar, un endroit qui peut faire venturi, d’ouest ou d’est, c’est parfois très impressionnant. Ce passage est magnifique quand tu vois les deux berges, et aussi très technique avec du fort courant. Il y a également beaucoup de trafic ! Je pense qu’on va mettre deux à trois jours pour arriver à Gibraltar. Après ce sera encore une autre histoire. Nous partons sur 8 jours d’avitaillement et d’eau à bord. Nous apprivoisons encore le bateau, les réglages. Cela va être une belle course à venir ! »

Thibaut Vauchel-Camus, Solidaires En Peloton-ARSEP

« Nous savons à quoi nous attendre, ce sera long et nous tablons sur 8 jours de navigation. Pour le moment, les conditions demeurent encore très incertaines. On espère que le scénario va s’améliorer. Ce que l’on sait, c’est que nous pouvons atteindre la mer d’Alboran assez rapidement. Nous aurons un flux de nord, jusqu’à Malaga, après cela risque de tamponner. Gibraltar est une zone un peu compliquée, mais c’est un grand moment à chaque fois de quitter la Méditerranée pour rejoindre l’Atlantique. Nous sommes dans une configuration d’une demie transatlantique, avec beaucoup d’eau et de nourriture embarquées. »

Pascal Bidegorry, Viabilis Océans

« Je suis venu tourner les manivelles ! Je connais un peu le bateau pour avoir navigué avec Sam Goodchild à l’époque où il était skipper de Leyton. J’adore ces bateaux ! Ils sont à la fois simples et capables de tout : des runs de vitesse et du large. Pour ce Final Rush jusqu’à Brest, il ne faut pas faire de plan sur la comète. C’est le principe de la Méditerranée ! La météo est un peu chafouine en ce moment, même si nous allons quitter Alghero rapidement. J’adore naviguer en Méditerranée, on va se régaler. Il va falloir étudier la météo le plus souvent possible pour rejoindre la mer d’Alboran puis remonter les côtes espagnoles et portugaises. Le cap Finisterre pourrait se montrer venté. Ce sera dans tous les cas, beaucoup de plaisir ! »

Luke Berry, Le Rire Médecin – Lamotte

« Il faut penser que nous allons être 4 à bord : 3 équipiers plus un médiaman. L’air de rien, cela compte en termes de poids et ce n’est pas du tout la même configuration que sur les autres étapes, beaucoup plus courtes. Nous allons partir au portant jusqu’en Espagne. Gibraltar ne sera alors pas un point de passage neutre. On sait que là-bas, tout peut recommencer, avec les effets de côtes et de courant. Je pense qu’il y aura pas mal de rebondissements sur cette étape ! Et l’organisation du bord sera bien différente avec de véritables quarts de navigation. Cela va être super intéressant. »

Erwan Le Roux, Koesio

« La météo à venir n’est pas simple avec cette petite dépression qui génère un vent de nord-est médium qui pourrait devenir léger. Le gros point important sera en mer d’Alboran pour rejoindre le détroit de Gibraltar. Il y a des caps, des effets de site très déstabilisants. Ce sera compliqué ! La stratégie sera de passer au nord des Baléares, de Minorque. Il pourrait y avoir un couloir de vent. Depuis le début, ce Pro Sailing Tour fonctionne parfaitement pour nous, c’est un bonheur de naviguer en Méditerranée. Steven Liorzou embarque, c’est un chouette gars. On va prendre beaucoup de plaisir tous ensemble ! »

Source

Isabelle Delaune

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