Un sans-faute inédit pour Tim Mourniac et Pierre-Yves Durand !
Après avoir remporté les six premières manches, Tim Mourniac et Pierre-Yves Durand abordaient la dernière journée de compétition sans aucune pression, déjà assurés, quoi qu’il se passe sur l’eau, de s’imposer dans cette 14e édition de la St. Barth Cata Cup. Le duo de Segeco avait toutefois un objectif : réaliser le sans-faute. Pari tenu, ce dimanche, pour les deux Bretons. Les deux hommes ont, en effet, remporté l’ultime régate courue entre la baie de Saint-Jean et Public, via Grande Pointe. A la clé, une performance totalement inédite dans l’épreuve. Jamais un tandem n’avait, jusqu’alors, fait preuve d’une telle démonstration de force. Derrière, en revanche, ça a bataillé ferme. Il aura ainsi fallu patienter jusque dans les dernières longueurs pour connaître l’ensemble du tiercé gagnant. Un tiercé finalement complété par les tandems Gurvan Bontemps – Benjamin Amiot (Pixail) et Patrick Demesmaeker – Olivier Gagliani (Les Perles de Saint-Barth – Bativrd), respectivement deuxième et troisième.
Impériaux, intouchables, dominateurs… les superlatifs ne manquent pas pour qualifier Tim Mourniac et Pierre-Yves Durand. Auteurs d’un sans-faute, avec sept victoires sur sept manches courues, les deux équipiers ont littéralement survolé les débats lors de cette 14e édition de la St. Barth Cata Cup. « Il y a des semaines comme ça, où tout déroule. Où on a l’impression d’être parfaitement dans le rythme et même de réussir à anticiper les choses. Ça fait plaisir autant que ça fait du bien ! », a commenté le barreur qui remporte donc avec panache ce cru 2022 malgré une concurrence de haut-niveau, un plan d’eau technique et des conditions particulièrement physiques tout au long de la compétition. « Le site est complexe, avec des effets de site très marqués qui imposent d’être très francs sur les trajectoires. Une fois que l’on a intégré ça, tout est plus facile », a détaillé Tim, vainqueur du Tour de France à la Voile en 2018, Champion du Monde Junior de Nacra 15 en 2016, et membre de l’équipe de France de Nacra 17 en double mixte avec Lou Berthomieu. « La dernière course, aujourd’hui, a été compliquée, avec un parcours sous forme d’aller et retour le long de l’île, avec de nombreuses zones de dévent et, par ricochet, des multiples zones de transitions dans lesquelles il était facile de se perdre. Avec Pierre-Yves, on s’est mis un handicap dès le départ parce qu’on n’est pas très bien partis. On a toutefois réussi à revenir puis à déborder la marque de Grande Pointe en deuxième position, avec un écart toutefois assez énorme derrière Ravi Parent et Nick Lovisa. On a poursuivi notre truc tranquillement, en essayant de s’appliquer techniquement. On savait que, potentiellement, on aurait une opportunité de revenir. Il se trouve qu’ils ont commis une petite erreur qui nous a permis de les dépasser. On s’est chamaillé pendant quelques centaines de mètres puis ils ont commis une erreur fatidique », a relaté le Morbihannais. De manière aussi improbable qu’inattendue, les Américains ont en effet raté la dernière marque, la cardinale Baleine, juste avant la ligne d’arrivée. Un coup dur pour le binôme de Maxwell & Co for man and woman qui écope d’une disqualification et doivent se contenter de la 8e place au général. Une aubaine en or pour la paire de Segeco qui succèdent aux Argentins Cruz Gonzalez Smith et Mariano Heuser (SBDE) au palmarès de l’épreuve. Un palmarès où, pour mémoire, Jean-Christophe Mourniac, le père de Tim, avait lui-même inscrit son nom en 2019 au côté d’Antoine Rucard. « Preuve qu’un Mourniac peut en cacher un autre ! », s’est amusé Tim.
« Une bonne excuse pour revenir »
Derrière, le jeu restait ouvert en grand pour les deuxième et troisième places du podium. A l’aube de cette ultime régate, quatre duos pouvaient prétendre à monter sur la fameuse boite : Gurvan Bontemps et Benjamin Amiot, Cruz Gonzales Smith et Mariano Heuser puis Patrick Demesmaeker et Olivier Gagliani que seuls quatre petits points séparaient à l’issue des six premiers rounds. « Avant de partir sur l’eau, ce matin, on avait fait nos petits calculs. Pour conserver notre deuxième place, il ne fallait pas que les Belges gagnent mais aussi que les Argentins terminent derrière nous. C’est ainsi que cela s’est passé. On est super contents parce qu’il y a deux jours, on était déçu de notre prestation sur le tour de l’île. On n’a rien lâché. Hier et aujourd’hui, on a fait de belles journées. A l’arrivée, c’est une deuxième place, notre quatrième sur l’épreuve ! », a commenté Benjamin, déjà terminé en argent avec son acolyte en 2016, 2019 et 2021. « Il va falloir que l’on retente notre chance. On finit par dire ça tous les ans. Je crois que, finalement, ça nous fait une bonne excuse pour revenir ! », a plaisanté l’équipier de Pixail. « Ce qui est certain, c’est qu’il n’y a rien à dire sur la victoire de Tim et Pierre-Yves. Ils ont vraiment été intouchables cette fois ». Même constat du côté des Belges Patrick Demesmaeker et Olivier Gagliani. « Ils ont clairement navigué un cran au-dessus du lot. De notre côté, on n’a pas été surpris. Ils étaient nos favoris avant même le coup d’envoi de l’évènement. Pour ce qui nous concerne, on est très contents de finir une nouvelle fois sur le podium », ont relaté les deux compères, les seuls double-vainqueurs de la St. Barth Cata Cup à ce jour (en 2015 puis en 2018). « C’était serré jusqu’au bout. On sauve la troisième place un peu in-extremis sur la dernière régate », ont ajouté les deux Belges qui sont parvenus à boucler la dernière course en 3e position malgré une jolie figure de style à quelques encablures de la ligne d’arrivée, devant la plage de Public. « Dans une grosse bouffe, on a failli dessaler. Je suis tombé à l’eau. J’ai juste eu le temps de m’accrocher à quelque-chose qui devait être la martingale et hop, je suis remonté à bord. Si on avait vraiment cabané, ça aurait été terminé ». Preuve que même si Tim Mourniac et Pierre-Yves Durand ont fait un peu figures d’extraterrestres lors de cette 14e édition, le match à Saint-Barth est toujours vif, ardent et endiablé !