Départ lundi de la Corsica Med 2

© Yohan Brandt

Personne n’a échappé au charme de la première édition : ni les concurrents, ni les organisateurs de cette course au large en équipage, solitaire et double, ouverte aux IRC, OSIRIS, Class40, Mini, qui relie le Continent et la Corse ! Au départ du Cntl-Marseille, cette épreuve recrée une véritable équipée hauturière alliant le challenge de la double traversée à l’irrésistible séduction de l’île de Beauté et du Cap Corse. Si les dates et les parcours ont un peu évolué, le concept est inchangé. Avec plus de 55 bateaux au départ du deuxième acte, dont les contrôles de sécurité commencent ce jeudi 28, la course confirme son attrait et sa pertinence.

Du pied du Château…

Pour la toute première fois, un départ de course à la voile sera donné à partir du Château d’If ; le monument historique le plus célèbre de toutes les îles de la rade de Marseille doit une partie de sa notoriété à un prisonnier imaginaire nommé Edmond Dantès, dont les péripéties ont été comptées avec talent par Alexandre Dumas à la fin du XIXème siècle. Dans la réalité, la forteresse édifiée sur une position stratégique par François 1er en 1527, et qui a constitué longtemps la défense avancée sur la mer de la cité, est un décor de théâtre insensé. « Les courses au large doivent être identifiables par des points très remarquables » explique Samuel Cartier, responsable des événements nautiques du Cntl-Marseille « Les équipages vont faire la Middle Sea Race parce qu’elle fait le tour de la Sicile et du Stromboli, et parce qu’elle part avec un grand coup de canon dans le port de La Valette. Ça fait deux ans que nous faisons des lignes entre la cardinale Sourdaras et un bateau mouillé au pied de l’îlot, alors on s’est dit que ça aurait pas mal d’allure de faire un départ avec le comité de course sur le Château d’If. » La complicité de l’administratrice des monuments historique a fait le reste. L’histoire de la Corsica Med s’écrit dorénavant au son d’un coup de canon tiré du légendaire fort au trois tours, solidement défendu de hauts remparts munis de plates-formes d’artillerie.

…Au parfum des asphodèles

De la première édition, il reste un souvenir impérissable du côté de l’Ile de Beauté, comme le raconte Isabelle Murzilli, présidente du Club Nautique de Macinaggio, élue au conseil de gestion du Parc Marin, et indiscutable pilier fondateur de l’organisation et de la réussite de l’épreuve « Je crois que personne ne peut s’imaginer le bonheur que nous avons eu l’an dernier. J’attendais cette épreuve depuis des années, et quand enfin les responsables du Cntl étaient venus en octobre, le Covid a annulé la course. Ce n’est pas possible de savoir l’émotion, quand le premier bateau est arrivé à la Giraglia… On croyait tous que c’était encore La Rolex Cup ! Et puis l’ambiance qu’il y a eu, et même s’il y a eu le Libeccio… et là je peux vous dire que d’ores et déjà il y a une surprise qui les attend de nouveau ! » L’idée d’origine de la Corsica Med est de proposer un rendez-vous hauturier à toutes les catégories d’habitables au départ de Marseille, mettant à l’honneur les rivages de la Métropole Aix-Marseille-Provence et ceux du parc naturel marin du cap Corse et de l’Agriate. La promesse d’une inoubliable étape insulaire en partenariat avec la commune de Rogliano Macinaggio en est une partie intégrante. Au rang des nouveautés, un décalage d’un mois puisque la première édition a eu lieu en juin au lieu de mai en 2022. « Cette année c’est encore mieux, parce c’est le printemps, ils auront les odeurs des asphodèles en plus de celles du maquis ».

Un plateau garni

L’étape insulaire est donc sur la feuille de route de la plupart des catégories, puisque la Corsica Med l’a mise au programme des OSIRIS, qui courent en équipage, des IRC, en solo, en double ou en équipage, comme des Class40.
Belles bagarres en vue parmi les 7 duos engagés, principalement des JPK1010 habitués du circuit, voire même revenu tout récemment de la Transquadra, espérant que le Figaro 2 If skippé par Christine Mora saura tirer parti d’un départ « à ses armes ».
Chez les solos, Eric Merlier, sur Telemaque 3, aura en tête de réitérer sa victoire de l’an dernier face à un redoutable concurrent : Michel Sastre sur Blue 007, vainqueur en titre de la toute première Mini Med en 2018 sur son Mni 6.50 Dame Argo.
Du côté des équipages, Erik Lacoste sur Delos, un Dehler 38 du pôle course du Cntl, vient défendre son titre. La météo pourrait jouer les juges de paix entre le plus grand des engagés, Jivaro le J113 de Yves Grosjean et Equinox le « petit » Dufour 334 Trophy de Christophe Delaporte.
Chez les Class40, quatre bateaux prendront le départ de cette édition – obligatoirement en double pour cette série – parmi lesquels deux qui viennent de boucler la Transat Jacques Vabre, HBF Reforestation de Kito de Pavant et FullSave de Jean-Pierre Balmes. Ils visent tous deux une participation à la Route du Rhum, tout comme Prendre la mer, Agir pour la Foret de Mathieu Claveau. On peut noter que la Corsica Med fait partie du tout jeune Trophée Méditerranée destiné aux bateaux de cette classe.

33 mini sur 500 milles

Grosse fréquentation des Ministes à cette deuxième édition de la Corsica Med, puisque pas moins de 33 bateaux y sont inscrits. Dans le viseur pour beaucoup d’entre eux, mettre une course de plus de 500 milles sans escale et en solitaire dans leur escarcelle pour se pré-qualifier pour les courses de niveau A. « J’espère que les conditions seront bonnes, parce qu’on a eu un début de saison très compliqué, en Méditerranée comme en Atlantique, avec des réductions de parcours des annulations pour cause de vent trop fort. » explique Annabelle Moreau, secrétaire de la Classe Mini. Deux courses de niveau A occupent les esprits : cette année, comme toutes les années paires, la course océanique les Sables-les Açores-Les Sables, et les années impaires, la Mini Transat.
Parmi les engagés, certains ont déjà eu l’occasion de faire la mythique traversée de l’Atlantique : Dorel Nacou sur son proto Vamonos (en 2017), Davide Lusso (qui avait pris le départ en 2013 avant d’abandonner) qui court à bord de Viper, et enfin Djemila Tassin, sur Antistene, qui a bouclé la traversée en 2021 et caracole cette année à la troisième position du classement provisoire Méditerranée. On attend avec intérêt quelques « habitués » comme Alpha Diakaté sur Shamrock.

Source

Maguelonne Turcat

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Informations diverses

Mis à l'eau le: 1 mai 2022

Matossé sous: Classe Mini, Corsica Med, Course au Large, IRC - ORC, Régates

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