Arnaud Machado remporte la Translém’
La SYZ Translémanique en Solitaire 2021 s’est conclue samedi soir avec la victoire du marin français Charlie Dalin, deuxième du dernier Vendée Globe et récent vainqueur de la course du Fastnet.
Mais cette épreuve se court en temps compensé: le temps de course de chaque concurrent est multiplié par le rating de son voilier, qui tient compte de la longueur, de la largeur, du poids etc… Et c’est une armada de monotypes Surprises qui mène ce classement, lui-même dominé par le français Arnaud Machado, à bord du voilier Du Leman a l’Ocean.
« J’étais vraiment parti avec l’objectif de gagner la classe des Surprises », précise Machado. « Je suis donc super content, et encore plus avec la victoire au classement général au temps compensé! Cette course était splendide, et c’était juste magique d’être face au deuxième du Vendée Globe, sur la même ligne de départ… »
Arnaud Machado est lui aussi un habitué de la course au large puisqu’il a disputé la Mini Transat. « C’est marrant, raconte-t-il: Dalin vient pour la première fois sur le Léman alors que moi je rêve de partir en mer. Nos destins sont croisés. Mais je vais partir en Bretagne pour faire de la course au large et c’était probablement ma dernière Translem avant un moment… »
Machado a effectué un retour sur Genève mémorable, creusant une avance substantielle sur ses poursuivants directs et terminant finalement 22ème du classement en temps réel. Remarquable pour un voilier de 7,5 mètres dessiné à la fin des années 70… « J’ai empanné sous spinnaker, mais le bateau est parti au lof et je me suis fait une entorse », précise-t-il. « Comme quoi rien n’est joué avant la fin, mais heureusement j’avais suffisamment d’avance. »
Machado devance Cédric Pochelon, sur Kahlua, et Matthieu Sistek sur Allégretto.
Quant à Charlie Dalin, le parrain de cette édition, il a navigué face aux meilleurs Psaros 33 et 40 jusqu’à la sortie du petit-lac avant de s’échapper, franchissant la marque de mi-parcours avec une avance confortable. Mais le retour n’a pas été simple, et a été marqué par une petite frayeur. « Mon spi est tombé à l’eau; j’ai donc arrêté le voilier assez brutalement pour ne pas déchirer la voile, mais j’ai perdu le contrôle du voilier lors de cette manoeuvre et il s’est couché sur le flanc. La situation a été rétablie rapidement, mais ça m’a rappelé que ces voiliers lémaniques sont très sensibles, et qu’il faut toujours garder une marge de prudence. Sur la fin de la course, j’ai levé le pied et savouré le paysage, avec le Mont-Blanc… C’était magnifique. »
97 voiliers ont franchi la ligne d’arrivée sur les 107 inscrits. Parmi eux, six régatiers de moins de 20 ans et six autres de plus de 65 ans, et hélas seulement sept femmes.
Christophe Amberger, le président du Comité d’organisation, tire un bilan très positif de cette édition. « Les conditions étaient exceptionnelles, et le plateau très relevé. Tous les concurrents sont d’ailleurs arrivés de façon très groupée, avant minuit pour la vaste majorité d’entre-eux, ce qui illustre l’intensité de la régate. Tous ont fait preuve d’une grande maîtrise de leurs voiliers, et offert un grand spectacle! »