Xavier Macaire s’impose avec la manière à Lorient

  • © Alexis Courcoux
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Un impressionnant vainqueur, de solides challengers, des habitués du circuit plus ou moins inspirés, un bizuth prometteur…Cette première étape de la 52e Solitaire du Figaro a délivré de nouveaux faits de course qui participent à la perpétuation de sa légende. En créant de premiers écarts significatifs, Xavier Macaire a frappé fort, mais la route est encore longue pour revenir victorieux à Saint-Nazaire…

S’il reste encore trois grandes et longues étapes à jouer, qui cumulent près de 1 800 milles, Xavier Macaire vient de marquer les esprits en remportant ce matin, à l’aube, la première étape de cette 52e édition de La Solitaire du Figaro. En 3 jours, 14 heures 30 minutes et 21 secondes de course, le Sablais a fait forte impression d’entrée, sur ses concurrents d’abord, qui saluaient ce matin son impressionnante vitesse et sa maîtrise des trajectoires, jusqu’à cette nuit où le skipper de Groupe SNEF a encore trouvé le moyen d’augmenter un peu son avance. « Après la zone interdite à la navigation, je suis allé chercher à la fois une bascule du vent et du courant en virant de bord pour remonter vers les côtes bretonnes, option qui n’a pas été suivie par mes poursuivants et qui m’a permis de creuser encore un peu l’écart », expliquait Xavier à son arrivée au ponton. De fait, il a creusé sur cette première étape des écarts significatifs.

Un peu plus de 47 minutes sur le deuxième Pierre Quiroga (Skipper Macif 2019) et 1 heure 28 minutes et 4 secondes sur le troisième Tom Laperche (Bretagne – CMB Performance), deux skippers qui ont pourtant chacun réalisé une superbe première étape. Pierre Quiroga était finalement très heureux d’avoir pu rattraper quelques erreurs, grâce à sa très bonne vitesse au près pendant que Tom Laperche se disait soulagé de n’avoir pas dû abandonner après avoir abîmé un safran lors d’une collision avec un ofni à 50 milles de la bouée espagnole.

Du bon et du moins bon

Au-delà de ce premier podium d’étape, Corentin Horeau (Mutuelle Bleue pour l’Institut Curie) 4e, Pierre Leboucher (GUYOT Environnement – Ruban Rose) 5e et Alexis Loison (Région Normandie) 6e, parvenaient à finir à moins de deux heures du leader. Gildas Mahé (Breizh Cola) juste un peu au-dessus en 7e position, un peu amer de n’avoir pu réduire un peu plus l’écart était déjà tourné vers les prochaines étapes, où il espère bien se refaire. « On peut s’attendre à des faits de course, nous n’avons fait qu’un quart. Il reste des trucs à faire. Il peut y avoir de gros retournements de situation », assurait le Brestois.

8e et premier bizuth à 2h14 du vainqueur, Gaston Morvan (Bretagne – CMB Espoir) savourait quant à lui ce très bon classement qui lui fait toucher ses plus hautes espérances. « Je suis content d’avoir réussi à tenir ma place dans le top 10. C’était mon objectif. Je n’ai rien lâché tout en réussissant à ne pas trop me fatiguer. Je suis prêt pour les prochaines étapes » lâchait le jeune skipper de 24 ans à son arrivée au ponton. 9e à 40 secondes de son partenaire d’entraînement, Elodie Bonafous (Bretagne – CMB Océane), première féminine de l’étape, était très heureuse, elle aussi, d’avoir su tenir le rythme très soutenu à l’avant. « Je suis très contente. Je visais le top 10 également. On a fait une course dans la course avec Gaston (Morvan), c’était sympa, on était souvent bord à bord, à vue, donc ça booste », assurait la jeune femme de 25 ans.

Le premier étranger 10e

Côté international, l’Irlandais Tom Dolan (Smurfit Kappa – Kingspan), 10e à 2 heures 15 minutes et 41 secondes du leader Xavier Macaire, prend provisoirement la tête du classement Vivi, qui récompense le premier skipper étranger, pour encourager les marins internationaux à intégrer les compétitions françaises de course au large en solitaire ou en équipages réduits.

Fort d’une certaine expérience, l’Irlandais dont c’est la quatrième participation à La Solitaire du Figaro commentait : « Ce n’était pas l’étape la plus dure qu’on ait faite, mais je ne suis pas non plus très frais. Je n’ai pas pris un bon départ mais j’ai réussi à avoir de la vitesse dans les grands bords au près. Il y a eu beaucoup de stratégie, c’était une étape intéressante. Et ce n’est pas fini ».

Pas fini en effet. Tant de choses peuvent encore se produire sur les trois longues étapes qui ramèneront mi-septembre les skippers vers Saint-Nazaire. D’ici-là, de nouveaux faits de course auront nourri la légende !

Ils ont dit :

Xavier Macaire (Groupe SNEF) :

Quelle étape ! Elle était conforme à ce que l’on nous avait promis. C’était une belle étape. Ça a commencé à se jouer dans la nuit de lundi à mardi, après Rochebonne. Après, j’ai continué à grappiller, je me suis donné à fond, je n’ai pas regardé dans le rétroviseur avec l’objectif d’aller toujours plus vite. Ça a bien marché ! J’ai eu une petite frayeur après la bouée Farallones : c’est parti au près, moi j’étais un peu plus bas que le paquet de derrière. Ils ont commencé à lofer, je me suis demandé si ça allait passer mais j’ai réussi à me repositionner. Avec les zones interdites, ce n’était pas évident non plus, au niveau des timing avec les bascules de vent… Mais finalement ça s’est bien passé. J’étais super à l’aise sous spi sur la descente, hyper en phase avec le bateau, c’était génial. Ça s’est joué sur la vitesse, j’étais vraiment rapide au portant. Après, au près, je n’étais pas au contact donc dans ces cas-là, on ne sait pas trop si c’est le système météo ou si ma vitesse était vraiment meilleure. Maintenant il faut garder la tête froide, ce n’est que le début ! Il va se passer encore plein de choses sur les prochaines étapes. Je vais me concentrer sur la suite, bien me reposer, refaire un check du bateau. Il y a de l’écart avec les autres, tant mieux, mais je reste surtout concentré sur la suite.

Corentin Horeau (Mutuelle Bleue pour l’Institut Curie) :

Sincèrement, je trouve que j’ai bien navigué et je ne le dis pas souvent. C’était dur quand même. La descente était agréable mais le retour, c’était long. Mais je suis content, je suis dans les objectifs. Cela fait 6 ans que je n’étais pas venu, donc une place dans les 5 , c’est très bien. Je progresse bien. Côté fatigue ça va, j’ai bien récupéré. On va essayer de continuer comme ça et de garder confiance en soi et dans le bateau. Ça fait longtemps que j’avais envie de revenir et suis content d’être là.

Pierre Leboucher (GUYOT environnement – Ruban Rose) :

On s’est fait un peu défoncé avec la mer. Ça tapait beaucoup. C’était impressionnant. La descente était sympa mais quand tu arrives en bas, tu te dis qu’il va être long le retour. Sur le portant j’ai bien géré, c’était vraiment sympa. Sur le retour, au près, j’étais un peu moins à l’aise, mais c’était difficile, il y’avait du vent, du courant. J’avais assez souvent mes adversaires à proximité. Tout le team est venu m’accueillir et c’était vraiment génial. Ça fait super plaisir.

Achille Nebout (Primeo Energie – Amarris) :

C’était une étape de gros bras, une étape de montagne sans remontée mécanique : il a fallu faire du près avec ses peaux de chamois ! C’était vraiment très dur. Globalement je suis content, car en dehors des deux dernières heures, j’étais tout le temps dans le top 10. La fin est juste un peu frustrante. J’étais un peu fatigué, j’ai manqué de lucidité. Il y avait un petit coup à jouer à Groix, j’ai hésité et puis je ne l’ai pas fait… Ce n’est jamais évident ces décisions à la fin. Je suis content de mon étape, j’ai navigué proprement, je n’ai rien cassé.

Source

Rivacom

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