12 bizuths au saut d’une grande première

© Martin Viezzer

Au nombre de douze sur les 34 partants, les candidats à leur toute première Solitaire du Figaro s’apprêtent à se jeter dans le grand bain. Venant de différents horizons, c’est tous armés de solides convictions que ces prétendants au titre de premier bizuth au classement Bénéteau – Trophée Éric Ingouf – se préparent à entrer dans l’arène. Petit tour d’horizon de ces troupes qui composent les rangs d’un fringant contingent parmi lequel pointent de jeunes talents, qui n’ont certainement pas fini de faire parler d’eux…

Les bizuths, ce sont sans nul doute les figaristes qui sont déjà passés par là qui en parlent le mieux. 2e du classement des premières fois en 2011, Xavier Macaire (Groupe SNEF) qui figure à l’aube de sa onzième participation parmi les incontestables favoris, constate avec plaisir que la relève est là. « La nouvelle génération – celle du renouvellement – est là ! Cela prouve qu’il y a toujours de l’attrait pour la Classe et que de nouveaux skippers n’ont pas peur de venir se frotter à un circuit qu’ils savent difficile. C’est un bon signal pour l’avenir », constate celui qui se souvient s’être bagarré il y a dix ans avec une belle brochette de « bleus » : des Charlie Dalin, Sam Goodchild et Morgan Lagravière, entre autres. Autant de nouveaux venus qui ne se sont pas arrêtés en si bon chemin, tout comme Nicolas Lunven et François Gabart, premiers bizuths en 2007 et 2008.

Des filles à ne pas perdre de vue…

Quelques années plus tard, l’arrivée, en 2019, du nouveau support, le Figaro Bénéteau 3, participe sans nul doute à encourager ce débarquement en force de nouveaux visages au royaume de la monotypie. « C’est un bateau un peu plus fun, qui attire certainement un peu plus de monde que son prédécesseur. Au Pôle Vendée, je suis toujours agréablement surpris par la motivation dont ces bizuths font preuve pour apprendre à en maîtriser les réglages. Je connais surtout Charlotte (Yven), et je vois bien qu’elle a la tête sur les épaules, qu’elle va de l’avant. On a d’ailleurs vu sur le Tour de Bretagne qu’elle peut faire des super résultats. Et si ce n’est pas cette année, cela viendra sûrement plus tard, » ajoute Xavier Macaire.

Il avoue aussi être très impressionné par la jeune Violette Dorange (Devenir), qui du haut de ses vingt ans, fait preuve d’une étonnante maturité à l’approche de sa deuxième participation à la course. Cette jeune ex-bizuth, qui fait ses gammes sur le circuit des batailles à armes égales avec un rêve de Vendée Globe pour moteur, mérite incontestablement les compliments prometteurs de nombreux observateurs. À suivre également, Estelle Greck (Respimer) qui a engrangé une belle expérience cette année en participant à la Transat en double et compte parmi ces « rookies » affichant clairement des objectifs sportifs ambitieux, à la hauteur des heures et des efforts qu’ils et elles ont consacrés pour mériter leur présence au départ de cette 52e Solitaire du Figaro.

Parmi les nouvelles têtes, l’Américano-italienne Francesca Clapcich (Fearless – State Street Marathon Sailing) sort également du lot. À 33 ans, cette sportive accomplie se distingue par son parcours atypique qui cumule deux Olympiades et une participation à la Volvo Ocean Race en 2017-2018. Au cours de ce tour du monde en équipage, elle a croisé un certain Nicolas Lunven, figariste émérite qui lui a donné son lot de précieux conseils pour sortir son épingle du jeu. Abnégation et capacité à faire face à une redoutable concurrence, cette jeune femme, qui a aussi fait un petit détour du côté des forces aéronavales italiennes, ne manque visiblement pas d’atouts.

Des filières pour des espoirs…

Il en est de même pour Gaston Morvan (Bretagne CMB Espoir) qui possède de sérieux arguments pour figurer parmi les favoris à la victoire au classement Bénéteau des bizuths – Trophée Eric Ingouf. À commencer par le sang de figariste qui coule dans ses veines. Le fils ainé du grand Gildas, l’un des anciens cadors du circuit – 22 participations à La Solitaire au compteur ! – a grandi bercé par cette épreuve. Pas étonnant de voir débarquer aujourd’hui cette silhouette déjà connue sur la reine des courses en solitaire. Mais plus que son nom, c’est l’ensemble des premiers résultats décrochés pour mériter sa sélection au sein d’une filière d’excellence et ses entraînements assidus au sein de l’incontournable Pôle Finistère Course au Large, qui lui garantissent aujourd’hui de faire son baptême du feu sur La Solitaire du Figaro, 52e du nom, dans les meilleures dispositions possibles.

Paroles de bizuths

Estelle Greck (Respimer) :

Au début de l’année, j’étais la seule bizuth à m’entraîner à Lorient Grand Large avec Tanguy Leglatin et Bertrand Pacé. Ils ont des approches très différentes, très complémentaires, c’était donc forcément très enrichissant, cela m’a permis de bien progresser. Ce circuit monotype est extrêmement formateur et je suis fière d’être au départ de cette Solitaire. Je pense que la pression va commencer doucement à monter, mais ce sera plus de l’adrénaline, du bon stress qui ne sera pas paralysant… Enfin, je l’espère ! Mon objectif, c’est de terminer première bizuth au terme de cette édition. C’est un beau challenge, il y a du niveau, mais il faut bien placer la barre haute pour avancer !

Gaston Morvan (Bretagne CMB Espoir) :

La Solitaire reste une épreuve compliquée et il peut se passer plein, plein de choses. Autant les favoris du classement général, on les connaît très bien, on sait comment ils naviguent ; autant les bizuths, on ne sait pas trop. On n’est pas à l’abri qu’un nouveau venu se révèle très à l’aise sur ce format un peu atypique et crée la surprise. Je prends donc le statut de favori avec les pincettes qui s’imposent. L’un des souvenirs les plus forts que j’ai, c’est quand je suis allé au large de Portsall, en 2014, avec Jacques Caraës, ancien directeur de course, faire un pointage en semi-rigide au passage d’une bouée en pleine nuit. C’est là que je me suis dit que je voulais moi aussi disputer la course.

Francesca Clapcich (Fearless – State Street Marathon Sailing ) :

Les expériences des JO et de la Volvo Ocean Race m’ont beaucoup apporté. Dans les deux cas, il s’agit de pousser les performances des bateaux à fond, en essayant toujours d’aller vite pour battre ceux qui sont proches de vous. C’est dans mon ADN maintenant. Et le Volvo apporte la mentalité du large, c’est différent, parce que vous avez un équipage autour de vous, avec dix personnes à bord, mais j’ai eu la chance de naviguer avec Dee Caffari, Nico Lunven et Brian Thompson ; et d’apprendre d’eux. J’aime beaucoup la navigation en solitaire que j’ai découvert en Laser à Londres en 2012. J’apprécie particulièrement le défi d’être seul. C’est un défi mental, tout dépend de vous pour surmonter les pensées négatives.

Charlotte Yven (Team Vendée Formation) :

Après un cursus de voile légère au Pôle Olympique de Brest, j’ai toujours été attirée par la course au large. J’ai participé à des courses en Mini 6.50, j’ai engrangé un peu d’expérience petit à petit, puis j’ai sauté sur l’occasion de postuler à la sélection du Team Vendée La pression commence à monter doucement mais sûrement. J’étais encore assez relax jusqu’au premier briefing sécurité. Là, on sent qu’on rentre dans le vif du sujet… Et que c’est un peu sérieux ce qu’on va faire, même si on y va pour se faire plaisir ! Et que même si cela reste un jeu, il y a des enjeux !

Les douze bizuths de cette 52e édition de La Solitaire du Figaro

  • Francesca CLAPCICH (Fearless – State street marathon sailing)
  • Pep COSTA (CYBELE VACANCES TEAM PLAY TO B)
  • Jules DELPECH (ORCOM)
  • Jesse FIELDING (Opportunity – State street marathon sailing)
  • Maël GARNIER (Ageas team – Baie de Saint-Brieuc)
  • Estelle GRECK (Respimer)
  • Philippe HARTZ (Marine Nationale – fondation de la mer)
  • Arthur HUBERT (MonAtoutenergie.fr)
  • Gaston MORVAN (Bretagne – CMB Espoir)
  • David PAUL (Just a drop)
  • Alexis THOMAS (La Charente Maritime)
  • Charlotte YVEN (Team Vendée formation)

Source

Rivacom

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