« Ce jumping international commence à être longuet ! » a commenté Jonas Gerckens (Volvo), ce samedi. « Le temps est long, au près à taper des pioches », a confirmé Antoine Carpentier (Redman). Au louvoyage depuis trois jours, les duos de la 8e Les Sables – Horta – Les Sables mangent leur pain noir sur la route des Açores, et ce n’est pas encore terminé. A partir de cet après-midi, les uns et les autres vont, en effet subir un nouveau passage de front (le troisième !). A la clé, des conditions musclées, avec des rafales jusqu’à 30-35 nœuds, sur une mer relativement formée. « On a hâte de passer au mode « portant », histoire d’accélérer un peu et de gagner en confort de vie », a noté le skipper de Redman qui résume ainsi le sentiment partagé par tous les marins de la flotte. La bonne nouvelle, c’est que l’archipel portugais se rapproche malgré tout puisqu’il est désormais à moins de 100 milles en ligne directe pour les premiers. Ces derniers sont désormais attendus demain matin, entre 5 et 7 heures heure locale (soit entre 7 et 9 heures, heure de Paris), à la bouée de Horta où Armando Castro, le responsable du cabinet des opérations nautiques des ports, et son équipe réaliseront un pointage officiel. « L’approche de Faial ne sera pas très agréable car sportive, et elle le sera plus encore pour le gros du peloton avec des rafales un peu plus fortes », note Denis Hugues, le Directeur de course dont les routages font aujourd’hui passer les bateaux à l’ouest de l’île de Graciosa. Un scénario qui réduit le champ de l’aléatoire entre la pointe nord de Faial et l’entrée de la Marina de Horta. Dans cette section, à l’aller comme au retour, les tandems devront clairement se méfier des zones de molles qui ont, lors des précédentes éditions, parfois largement relancé le jeu. « On espère passer sans trop s’arrêter dans la baie. Si on arrive un peu plus tôt que prévu, on sait que dans le noir, les dévents ne seront pas faciles à lire », a indiqué Axel Trehin qui occupe toujours les commandes de la flotte et a même légèrement creusé l’écart sur son rival Redman depuis ce matin.

Le tandem Hervé Thomas – Gerald Veniard jette l’éponge

« On a navigué à vue presque toute la journée d’hier. Nos vitesses sont proches, avec un léger avantage en cap pour Project Rescue Ocean. Ce qui est bien, c’est que ça nous a permis de tester plusieurs réglages de voile et d’emplacements du matossage, mais la conclusion est sans appel : ils sont un peu plus à l’aise au près que nous », a relaté Antoine Carpentier, à présent relégué à près de 8 milles du leader, mais bien conscient que cet écart pèse bien peu au regard des 1 350 milles restant à parcourir. Des milles qui, une fois les Açores dans le sillage, devraient être avalés à vitesse grand V, au moins pour les cinq premiers, Axel Trehin – Fred Denis, Antoine Carpentier – Mikaël Mergui, Ian Lipinski – Ambrogio Beccaria (Crédit Mutuel), Valentin Gautier – Simon Koster (Banque du Léman) puis Luke Berry – Jean-Baptiste Daramy (Lamotte Création). « Si l’on en croit les derniers routages, on peut attendre les vainqueurs le jeudi 8 juillet au matin, voire même dans la nuit de mercredi à jeudi ! », annonce Denis Hugues. Et pour cause, le retour jusqu’aux Sables d’Olonne va se jouer intégralement au portant pour les bateaux de tête, avec un flux d’ouest sud-ouest soutenu. De quoi envisager un temps canon, voire même un nouveau record sur cette section entre Faial et la Vendée. Et pourquoi pas, carrément un record de distance en 24 heures en Class40 ! Ça risque en revanche d’être un peu plus long pour les retardataires qui ne vont, eux, pas avoir la chance de débouler tout schuss sur l’ensemble de la route retour. Dans ce contexte, il est fort probable que des écarts importants se créent entre les uns et les autres. A noter par ailleurs : le binôme Hervé Thomas – Gérald Veniard (Saint Yves Services), en escale technique à La Corogne depuis hier soir, a annoncé à la Direction de course avoir réussir à trouver une solution provisoire à son souci de palier de fausse mèche. Cependant, compte-tenu des timings (la ligne d’arrivée ferme cinq jours après l’arrivée du troisième), il a pris la décision d’abandonner et de rallier directement Port-la-Forêt, vraisemblablement dès ce soir.

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