Changement de régime !
Après avoir traversé une zone de calmes hier, les 23 duos toujours en lice dans la 8e édition de la Les Sables – Horta – Les Sables ont, comme on s’y attendait, récupéré un flux soutenu de secteur sud hier après-midi. Ce jeudi, ils ont ainsi cavalé une grande partie de la journée au reaching, lancés à plus de 15 nœuds de moyenne, sur la route des Açores.
« Le vent s’est renforcé tout doucement jusqu’à atteindre un peu plus de 20 nœuds. L’angle était parfait et la mer commençait à peine à se former un peu. Le bateau allait assez vite sans taper…. C’était le bonheur ! », a commenté Ian Lipinski, manifestement ravi d’avoir passé la surmultipliée après trois premiers jours de course au ralenti. « Reste à trouver des occasions pour tenter de revenir… », a toutefois concédé le skipper de Crédit Mutuel. Bien remonté après avoir perdu gros dans un passage de grain lors du deuxième jour de course, le double vainqueur de la Mini Transat 6.50 est à l’affût de la moindre opportunité pour revenir au score avec les deux premiers. Force est cependant de constater que ces deux-là, Antoine Carpentier et Mikaël Mergui sur Redman puis Axel Trehin et Fred Denis sur Project Rescue Ocean, ont pris la poudre d’escampette après le jeu de chasse-risées dans la dorsale. La preuve : ils affichent, cet après-midi, une avance de près de 70 milles sur leurs poursuivants les plus proches, et plus de 100 sur le gros du peloton. « Ça fait du bien de batailler en tête et ça fait du bien d’aller vite, même si le confort en prend un coup et que l’ambiance est désormais très humide », a commenté, pour sa part, Axel Trehin qui continue de jouer à « un coup à toi, un coup à moi » aux commandes de la flotte, avec son rival, décalé d’une petite dizaine de milles dans son nord. S’il a repris l’avantage en milieu d’après-midi, lorsque le vent a commencé à tourner à l’ouest, le skipper de Project Rescue Ocean n’a certainement pas le droit à l’erreur s’il veut conserver son leadership car la paire Carpentier – Mergui ne lâche rien, et affiche un moral au beau fixe. « On est super content de notre passage de l’anticyclone. On a réussi à mieux passer que nos adversaires mais depuis la sortie du front chaud, ce matin, ils vont vite. Cela nous oblige à être dessus tout le temps. Le pilote barre et on est aux réglages », a relaté Antoine Carpentier, satisfait de sa position, mais aussi d’avoir solutionné son problème de fuite au niveau du presse-étoupe rencontré hier. « On a bloqué le moteur à l’aide de bouts, et remis une couche de graisse puis de scotch électrique cette fois-ci, et ça a l’air d’être bon. Plus une goutte d’eau ! », a détaillé le Trinitain qui peut donc se concentrer pleinement sur la bonne marche de sa monture, mais aussi sur la suite du parcours qui va désormais se jouer au près. « On est exactement dans les schémas du routage », analyse Denis Hugues, Directeur de course, précisant que si le vent va refuser petit à petit et contraindre les concurrents à virer de bord en fin de journée, il va aussi mollir pour se stabiliser entre 10 et 15 nœuds. En attendant, à tous les étages de la flotte, et notamment dans le gros du peloton où ça progresse encore au reaching, on en profite pour aligner les milles à vitesse grand V et, pour certains, apprécier de nouvelles sensations. « Après la découverte du bon plein, de la pétole, nous apprenons désormais à faire avancer le bateau au reaching. Sa puissance nous pardonnera sans doute quelques imprécisions de réglages de jeunesse… Ça fait du bruit et ça secoue et pourtant, on se régale ! », a commenté Aurélien Ducroz, forcément ravi de pouvoir jauger le potentiel de son nouveau bolide dans des conditions un peu toniques, tout comme Emmanuel Le Roch et Christophe Cremades (Edenred), mais aussi Jonas Gerckens et Benoît Hantzperg (Volvo). A noter par ailleurs : le duo Hervé Thomas – Gérard Veniard (Saint Yves Services), confronté à un problème de barre, fait actuellement route en direction de La Corogne. Il avisera sur place la suite à donner à sa course.