Xavier Macaire s’offre une première !

© Alexis Courcoux

A 39 ans, Xavier Macaire a remporté ce jeudi matin à 6h17’55 sa première victoire d’étape sur La Solitaire du Figaro (avant jury). En tête dès la première nuit, le skipper de Groupe SNEF a résisté dans les derniers milles au retour fulgurant de Loïs Berrehar (Bretagne CMB Performance), qui termine 1’35 derrière lui, le podium étant complété par Alexis Loison (Région Normandie). Au final, cette première étape aura généré très peu d’écarts parmi les 35 solitaires.

Il a tenu bon ! Leader sans discontinuer depuis lundi, 4h30 du matin, Xavier Macaire a remporté trois jours plus tard la première étape de La Solitaire du Figaro. Une belle consécration pour le skipper de Groupe SNEF qui s’était déjà imposé deux fois sur l’eau, en 2015 à Dieppe et l’année suivante à La Rochelle, avant d’être l’objet, à deux reprises, d’une pénalité et déclassé. La récompense également d’une prestation quasi-parfaite sur les 642 milles de cette longue étape inaugurale, un aller-retour entre la Baie de Saint-Brieuc et le phare irlandais du Fastnet.

« Il a pris une option centrale au début jusqu’aux Scilly qui me paraissait la meilleure et la moins risquée, il a ensuite réussi à se recaler devant Armel au Fastnet avec un petit empannage, puis a su gérer ses concurrents derrière lui avec une belle maîtrise », analysait mercredi le vainqueur de La Solitaire du Figaro 2019, Yoann Richomme. Restait cependant à résister à la pression lors des derniers milles devant Saint-Quay-Portrieux, d’un Loïs Berrehar (Bretagne CMB Performance), revenu du diable vauvert (14e au Fastnet), d’un Alexis Loison (Région Normandie) et d’une flotte redevenue extrêmement compacte (les 30 premiers en 5 milles à l’approche de la ligne !).

Ce qu’est parvenu à faire in extremis le skipper de Groupe SNEF, au terme d’un final à couper le souffle, qui a fait ressembler les derniers hectomètres à une régate dominicale entre trois bouées. En parvenant à se mettre entre ses poursuivants et la ligne d’arrivée après une intense bataille de virements de bord, Xavier Macaire a finalement coupé cette dernière le premier à 6h17’55, avec seulement 1’35 d’avance sur Loïs Berrehar et 7’03 sur Alexis Loison, qui a complété le podium.

Le champion de France Elite de course au large 2015 (et vice-champion de France l’année dernière) pouvait dès lors pousser un immense ouf de soulagement, avant de rejoindre le ponton d’honneur du port d’Armor de Saint-Quay-Portrieux et confier son bonheur aux matinaux venus l’accueillir : « Quel soulagement ! L’arrivée a été assez tendue, parce que plus on approchait de la ligne, plus le vent mollissait, je voyais les copains arriver de plus en plus près, j’avais vraiment peur de me faire voler cette victoire juste sur la ligne. Ça fait longtemps que je l’attendais, cette victoire, que je voyais les petits camarades faire péter le jéroboam, je me demandais si j’y arriverais un jour, j’avais gagné deux fois avant d’être déclassé sur jury, cette fois-ci, elle est pour moi, pour de vrai ! »

Leader au général après cette étape initiale, Xavier Macaire sait cependant que rien n’est joué sur cette Solitaire, les écarts sur la première étape étant finalement infimes : les dix premiers se tiennent ainsi en 20 minutes, 35 minutes séparent le vainqueur du 20e Anthony Marchand (Groupe Royer-Secours Populaire). Reste qu’avec ce succès, il va désormais vivre avec une étiquette de favori dans le dos, pas toujours facile à assumer, comme le confirme Yoann Richomme : « Gagner la première étape, ça met un coup de boost, mais aussi un énorme coup de pression, parce qu’on met la barre assez haute d’entrée. » A 39 ans, le skipper de Groupe SNEF semble avoir les épaules assez larges pour assumer ce statut, à lui de confirmer sur la deuxième étape qui s’élancera dimanche vers Dunkerque.

Les autres réactions à l’arrivée :

Loïs Berrehar (CMB Bretagne Performance), 2e :

« J’ai un peu fait l’ascenseur dans le classement, j’ai passé la bouée de dégagement en tête, et au Fastnet, j’étais 14e. Là, pour une fois, il y a eu un grand bord tout droit avec du vent établi fort, je suis content d’avoir pu montrer mon potentiel de vitesse, parce que ça faisait longtemps que j’attendais ça. J’ai réussi à remonter grâce à la glisse, j’ai fait avancer mon bateau vite, j’ai passé mon hiver à travailler dur pour que ça aille vite à ces allures, pour une fois, on a eu du vent et longtemps, j’ai pu le montrer, c’est cool. A l’arrivée, il y a peu d’écarts entre nous tous, la deuxième étape sera comme un nouveau départ. »

Alexis Loison (Région Normandie), 3e :

« J’étais aux avant-postes depuis le début et à la fin, je voyais de plus en plus de petits bateaux réapparaître derrière moi, cette étape a failli faire très mal et finalement, non, ça n’a pas été une étape à écarts. C’est comme ça, le jeu reste entier pour la suite et ça promet une belle bagarre. Je suis content, parce que je suis allé assez vite. J’ai longtemps été deuxième derrière Xavier qui était inatteignable depuis le début, on s’est bien bagarrés avec Loïs et finalement, le petit jeune a fait fort, mais attention la prochaine étape passe dans mon coin, en Manche, ça ne sera pas la même chose ! »

Armel Le Cléac’h (Banque Populaire), 4e :

« On était une dizaine de bateaux devant au Fastnet, on est restés assez proches pendant tout le retour, et au final, on a eu une arrivée avec un peu moins de vent, et derrière, toute la flotte est revenue, finalement. Tous nos efforts n’ont pas servi à énormément de choses, parce que personne n’a perdu de terrain. On imaginait à un moment que certains allaient perdre beaucoup de temps, finalement, ils s’en sont bien sortis, tout le monde reste en jeu. »

Nils Palmieri (TeamWork), 21e et 1er bizuth :

« Jusqu’à hier soir, c’était une de mes plus belles régates, c’était vraiment fabuleux, tout se passait extrêmement bien, j’étais dans le coup avec le groupe de tête, mais malheureusement, à quatre reprises, je me prends vraiment de très gros paquets d’algues, je dois faire quatre fois des marches arrière, dont la dernière où je suis obligé de tourner avec le bateau sur lui-même. J’ai alors complètement perdu le contact avec le groupe de devant. C’est vraiment dommage, c’est cool de terminer premier bizuth, mais j’aurais préféré faire une meilleure place au général. »

Source

Rivacom

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