Premiers choix, premiers écarts…

  • © Alexis Courcoux
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Plus de 24 heures après le départ de la première étape de La Solitaire du Figaro, la flotte s’est éparpillée entre plusieurs groupes qui ont choisi lors de la première nuit des options différentes pour traverser la dorsale anticyclonique positionnée sur leur route. A ce jeu-là, les moins radicaux, emmenés par Xavier Macaire (Groupe SNEF), ont pris l’avantage, tandis que des têtes d’affiche ont perdu gros. Mais la route est encore bien longue…

Au moment de quitter le port d’Armor de Saint-Quay-Portrieux dimanche pour rejoindre la ligne de départ de la première étape de La Solitaire du Figaro, les 35 marins affichaient une mine concentrée, conscients que l’issue sportive de ce long parcours inaugural de 642 milles pouvait en partie se jouer lors de la première nuit. La raison ? Une dorsale anticyclonique (zone de vents faibles) positionnée en plein milieu de Manche, que les solitaires allaient être obligés de traverser pour faire route vers l’ouest.

A charge pour eux de trouver le meilleur endroit pour y rester le moins longtemps possible et toucher lundi à la mi-journée des vents de sud à même de les propulser sous spi vers les îles Scilly. Au jeu des options, ce sont les « anciens » qui ont frappé les premiers, à savoir Armel Le Cléac’h (Banque Populaire), Frédéric Duthil (Technique Voile-Cabinet Bourhis Generali) et Yann Eliès (Quéguiner Matériaux-Leucémie Espoir), qui ont mis du nord dans leur route une fois la nuit tombée. A l’inverse, un petit groupe, mené par Eric Péron (French Touch), Achille Nebout (Be Green Ocean), Pierre Quiroga (Skipper Macif 2019), Gildas Mahé (Breizh Cola) et Pierre Leboucher (Guyot Environnement), a pris le parti de rester au plus proche des côtes bretonnes. Et au milieu, le paquet le plus nombreux a misé sur une route médiane.

Le résultat des courses ? « Le groupe du milieu s’en est le mieux sorti, analysait à la mi-journée de lundi Nicolas Lunven, double vainqueur de La Solitaire du Figaro (2009 et 2017), toujours aussi accro à la carto. Et comme souvent dans pareil cas, les plus riches vont continuer à s’enrichir. » Ce qui s’est effectivement passé dans l’après-midi : en touchant les premiers le flux de sud, les « centristes » ont pu creuser encore davantage l’écart sur leurs rivaux.

A 17h, le duo de tête composé des expérimentés Xavier Macaire (Groupe SNEF) et Corentin Douguet (NF Habitat), parvenus à prendre 3 milles de marge sur les jeunes skippers de la Filière Bretagne CMB, Tom Laperche et Loïs Berrehar, comptaient ainsi une vingtaine de milles d’avance sur des prétendants à la victoire finale, tels que les anciens vainqueurs Yann Eliès et Armel Le Cléac’h, mais aussi Eric Péron, Pierre Quiroga, Gildas Mahé, Adrien Hardy ou Pierre Leboucher. Reste que comme le souligne Nicolas Lunven, « ce n’est pas pour autant terminé, il peut y avoir encore beaucoup de retournements de situation, particulièrement avec le Figaro Bénéteau 3 qui a un potentiel de vitesse beaucoup plus variable que le précédent, les écarts peuvent vite se faire, mais tout aussi vite se défaire. »

Adjoint de Francis Le Goff à la direction de course, Yann Chateau ajoute : « Nous sommes typiquement dans un cas où ça part par devant, mais ce n’est finalement pas si dramatique que ça pour les retardataires qui ont mis moins de temps que prévu à sortir de la dorsale. » La flotte devrait franchir les îles Scilly dans la nuit de lundi à mardi, avec des choix à faire pour négocier les trois DST (dispositifs de séparation du trafic interdits à la navigation) situés au sud-ouest de l’Angleterre, avant un bord tout droit de 150 milles vers le Fastnet que les premiers devraient enrouler mardi soir. Restera alors à faire le chemin du retour direction la Baie de Saint-Brieuc, l’arrivée étant prévue jeudi matin.

Source

Rivacom

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