En route pour Horta !

  • © Christophe Breschi
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Comme prévu, ce dimanche à 13h02 précises, le coup d’envoi de la 7e édition des Sables – Horta a été donné dans un flux de nord-ouest soufflant entre 10 et 12 nœuds. Les 13 duos en lice se sont ainsi élancés pour la première étape de l’épreuve, un morceau de 1 270 milles à destination de Faial. Si la paire Vincent Leblay – Bertrand de Broc (Cré’actuel) a pris le meilleur départ et enroulé en tête la première marque, au moment de mettre franchement le cap au large, une fois le petit parcours de dégagement mouillé en baie des Sables d’Olonne bouclé, c’est le tandem Aymeric Chappellier – Rodrigue Cabaz (AINA Enfance et Avenir) qui occupait les commandes de la flotte, confirmant ainsi d’emblée son statut de favori. Reste que la course ne fait que commencer et que si elle s’annonce rapide – les derniers routages laissant envisager une arrivée à Horta en cinq jours pour les premiers -, elle reste semée d’embûches. Et pour cause, si la descente jusqu’à l’archipel portugais devrait faire la part belle à la vitesse et à la finesse des trajectoires, la traversée des îles Açoriennes se profile délicate et susceptible de rebattre les cartes.

« Franchement, ce qui nous attend, c’est pas mal, d’autant qu’on va rester très proche de l’orthodromie. En clair, on va faire peu d’écart de route. Cela ne va pas ouvrir le jeu en grand en termes de stratégie, en revanche, il va falloir réussir à maintenir un rythme rapide tout du long, trouver les bons angles et bien faire marcher la machine. Il faudra naviguer en finesse même si ça va tartiner », a expliqué Aymeric Chappellier qui s’attend donc à une descente tout schuss vers les Açores au portant, chose que confirme Christian Dumard, consultant météo et routeur de la course. « La situation n’a pas évolué depuis hier. Les concurrents vont conserver un régime de nord nord-ouest pour 12-25 nœuds de bout en bout ou presque. Ils vont, en effet, glisser entre un anticyclone qui se trouve dans le nord des Açores puis une dépression qui se situe au large de l’Espagne et ne bouge pas beaucoup. Cette première manche, devrait donc être très rapide même s’il demeure une petite incertitude sur la fin du parcours qui pourrait se jouer dans du vent très faible ». De fait, la position de l’anticyclone des Açores à cinq jours pose quelques questions, et selon son déplacement, les derniers milles de cette première manche pourraient bien se révéler complexes. « On peut clairement rallonger la course de 36 heures si ça devient mou et aléatoire et alors s’arracher les cheveux comme il faut pour trouver la bonne route », a ajouté le skipper d’AINA Enfance et Avenir qui s’est donc installé en tête de meute ce dimanche après-midi, à l’issue du petit parcours spectacle effectué au large de la grande plage des Sables d’Olonne, et qui compte bien le rester jusqu’au bout. « Aymeric et Rodrigue sont annoncés comme les favoris et ce sont clairement de gros clients car ils maîtrisent leur machine sur le bout des doigts et sont très rapides, mais la fin de parcours reste encore un peu aléatoire car ça peut potentiellement tamponner dans l’anticyclone, bien nommé, des Açores. Rien ne sera joué jusque dans les dernières longueurs », annonce Jonas Gerkens qui se prépare, lui aussi, à attaquer pied au plancher la longue descente jusqu’à Graciosa, l’île la plus nord de l’archipel, avant que le jeu se corse davantage entre les îles volcaniques qui culminent jusqu’à 2 351 mètres et créent, logiquement, d’importantes zones de dévents.

Soigner les réglages et tenir la cadence

« Ces premiers jours, la cadence va être élevée et avec Ben (Hantzperg), ça nous va bien. On sait que si on veut réussir à compenser l’âge de notre bateau par rapport aux plus récents, il va falloir que l’on soit bon et rapide. On s’est préparé à ça. Des options risquent quand même de se dessiner au niveau du cap Finisterre. Intérieur ou extérieur du DST (dispositif de séparation de trafic), il faudra sans doute choisir. La décision sera certainement influencée par la position d’un petit minimum dépressionnaire qui se trouve actuellement entre les Açores et le Portugal. Ça va, certes, être un peu du tout schuss, mais il faudra aussi faire fonctionner le cerveau malgré tout », a souligné le navigateur belge qui participe pour la première fois à l’épreuve mais qui connait déjà bien le parcours pour l’avoir effectué à trois reprises en Mini 6.50 dans le cadre de la Les Sables – Les Açores – Les Sables, et avec succès puisque chacune de ses participations se sont soldées par un podium. Si les conditions laissent, pour l’heure, plutôt à penser que les bateaux vont passer relativement au large du fameux cap Finisterre évoqué par Jonas, il n’est, de fait, pas impossible que certains soient tentés malgré tout d’infléchir leur route au sud pour raser la pointe au nord-ouest de la péninsule Ibérique et profiter de l’accélération du vent à cet endroit. Si cela venait à se confirmer, c’est dès la nuit prochaine que l’on devrait voir se dessiner certains placements. A suivre donc.

Ils ont dit:

Morgane Ursault Poupon, skipper de UP Sailing – Unis pour la planète :

« Lors de cette première étape, on va avoir essentiellement des conditions portantes. On a un des bateaux, sinon le bateau le plus vieux de la flotte, mais il aime ce type d’allures et il y a moyen de le pousser un peu quand même. Il est clair que les premiers vont imposer un rythme soutenu et pour suivre, il va falloir se donner à fond. Ça risque d’être bien fatiguant mais sur une étape de 1 270 milles, il y a moyen de se donner à 300%. Jusqu’au bout, rien ne sera jamais joué. Dans l’archipel, il va falloir jouer les effets de site et il va assurément y avoir des surprises. Cela promet de la sacrée bagarre. J’ai récemment fait deux stops au Açores lors de convoyages, mais c’est la première fois que je vais y aller en course. Je suis vraiment contente de participer à cette Les Sables – Horta. »

William Mathelin Moreau, skipper de Beijaflore :

« Ça va être rapide, tonique et actif. C’est stimulant de savoir qu’on va avoir du vent. On a un bon bateau et on va essayer de le faire marcher au mieux. Le travers et le reaching sont des allures où il va bien mais on n’oublie pas qu’en face, il y a quand même de très gros clients, à commencer par Aymeric Chappellier et Rodrigue Cabaz. Cette course va être un super test en vue de la Transat Jacques Vabre, à la fois pour notre duo et pour valider les modifications que nous avons faites cet hiver et depuis les dernières courses. On sait que tout le monde va être vraiment à fond et qu’on va profiter d’un beau tapis roulant pour rejoindre l’archipel. Il faudra bien jouer l’arrivée et notamment les placements car on sera tenté de faire des routes directes mais ce sera sans doute risqué avec les dévents des îles. Il ne faudra pas être trop gourmand. L’objectif c’est d’arriver et d’essayer de jouer devant. On va donner le maximum. »

Martin Louchard, skipper de Des voiles et Martin :

« C’est cool parce que ça va aller plutôt vite. On va débouler sur une grande piste et il faudra être sur les réglages pour être le plus rapide possible. Notre but, à Frédérick (Duchemin) et à moi sur cette Les Sables – Horta, c’est d’engranger des milles et de nous qualifier pour la Transat Jacques Vabre. On part sans objectif de résultat sur la première étape et on verra bien lequel on se donnera ensuite pour la deuxième. On s’attend à ce que les premiers impriment un rythme assez élevé. De notre côté, on va tenir nos quarts d’une heure et demie, comme on a l’habitude de faire même si au large, on a encore peu d’expérience. On a beaucoup navigué à Granville et fait des épreuves comme le Tour de l’île de Wight ou le Tour des Ports de la Manche. C’est la première fois qu’on va aux Açores et on est super content. Ça va vraiment être top ! »

Pascal Fravalo, skipper de SOS Méditerranée :

« Ça s’annonce super bien. A priori, on va avoir pas mal de portant dès le départ. Ce qui nous attend a l’air assez intéressant sur le plan tactique car il semble y avoir pas mal d’options et de choses qui peuvent se décanter. On s’attendait à une grande ligne droite mais il va y avoir plein de petits phénomènes à aborder. C’est la première fois que je vais aux Açores. Avec Guillaume (Goumy), nous avons monté un projet d’amis. Lui a découvert la voile il y a seulement deux ans tandis que de mon côté, je suis skipper pro. Notre objectif est donc de travailler et de progresser ensemble en vue de la Transat Jacques Vabre. C’est la deuxième course de notre saison et on l’aborde de la même manière que la première, avec toutefois un peu plus d’expérience et d’assurance. La traversée du golfe de Gascogne va être une première pour nous deux. Le stress monte petit à petit ! »

Source

Les Sables-Horta

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