Yoann Richomme, le bon goût de la victoire

  • © Alexis Courcoux
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Quatrième de la dernière étape arrivée mercredi à la mi-journée, Yoann Richomme a remporté à 35 ans La Solitaire URGO Le Figaro pour la deuxième fois en huit participations. De Nantes à Dieppe en passant par Kinsale et Roscoff, le skipper de HelloWork-Groupe Télégramme aura offert un véritable récital, quasiment toujours dans les bons coups, une maîtrise dont il avait déjà fait preuve en novembre dernier pour remporter la Route du Rhum-Destination Guadeloupe en Class40.

Trois ans après une première victoire à La Rochelle, Yoann Richomme est devenu ce mercredi à Dieppe le treizième double vainqueur de La Solitaire URGO Le Figaro. Mais là où il ne s’était imposé en 2016 qu’avec 5 minutes et 10 secondes d’avance sur son dauphin, Charlie Dalin, le natif de Fréjus s’est cette fois offert de grands écarts, terminant avec 1 heure 13 minutes et 38 secondes de marge sur son dauphin, Gildas Mahé (premier podium en neuf participations pour le skipper de Breizh Cola-Equi’Thé), 2 heures 28 minutes et 4 secondes sur le troisième, Anthony Marchand (Groupe Royer-Secours Populaire), deuxième podium consécutif pour ce dernier après sa deuxième place l’an dernier.

Des écarts qui en disent long sur la domination du skipper de HelloWork-Groupe Télégramme, vainqueur de la première étape à Kinsale au prix d’une option est le long du DST d’Ouessant, second de la deuxième à Roscoff qu’il pensait remporter avant de se faire souffler la victoire par Adrien Hardy (Sans nature pas de futur !), treizième de la troisième, sur laquelle, après avoir manqué le « casse d’Aurigny » pour 200 mètres, il sera parvenu à limiter les dégâts, quatrième sur le dernier tronçon de 500 milles entre Roscoff et Dieppe.

Un tronçon au cours duquel Yoann Richomme, alors dans le paquet de tête sur la route vers Owers, aura eu le culot d’en sortir pour aller chercher une option sous l’île de Wight qui s’avèrera judicieuse. « Quand je suis parti l’autre soir avec « Rico » (Eric Péron, vainqueur de la quatrième étape), je me suis dit : « Là, tu as tout mis dans la balance, si tu te rates, tu prends deux heures et c’est fini ». Mais en même temps, j’avais envie de naviguer comme j’aime le faire », a commenté au ponton à Dieppe l’heureux vainqueur de cette 50e édition. « Il montre alors qu’il est sûr de son fait », confie, admiratif, le directeur de course de La Solitaire URGO Le Figaro, Francis Le Goff, tandis que Fabien Delahaye (Loubsol) ajoute : « Yoann est un vainqueur incontesté, il a été meneur sur toutes les étapes, il aurait pu gagner les quatre, sa victoire est amplement méritée, personne d’autre n’a été aussi régulier ».

Même son de cloche chez les deux triples vainqueurs de la Solitaire que sont Michel Desjoyeaux (Lumibird) – « Yoann a toujours réussi à sauver sa tête, même quand c’était compromis, il a été dans le coup tout le temps, c’est assez impressionnant ! » – et Jérémie Beyou (Charal) : « Il était un gros pion au-dessus de tout le monde, il avait de l’aisance technique, allait tout le temps vite et aux bons endroits, ça avait l’air facile pour lui, cette 50e édition a un très beau vainqueur. »

Un très beau vainqueur qui aura étonné ses concurrents par le calme dont il aura su faire preuve, même quand le sort lui était contraire, comme à Aurigny, ou lors de la dernière nuit quand il s’est endormi une demi-heure, perdant un chapelet de places dans l’affaire : « Il ne s’est jamais démobilisé lorsque la réussite n’a pas été là et à chaque fois, il est revenu petit à petit. Cette Solitaire n’a pas été physiquement très dure, parce que les conditions n’étaient pas très fortes, mais elle a été nerveusement particulièrement éprouvante, or je n’ai jamais senti poindre de l’agacement chez Yoann », poursuit Francis Le Goff.

« Yoann a navigué sur pas mal d’autres supports ces dernières années, entre Class40 et Imoca, cette variété permet de revenir avec envie et savoir, on a vu qu’il avait été capable de s’adapter très rapidement au nouveau bateau. », ajoute Morgan Lagravière (Voile d’engagement). Ce qu’il avait d’ailleurs fait l’an dernier en prenant le risque de se faire construire un Class40 neuf, alors même qu’il n’avait pas de partenaires, plan Lombard qu’il aura pris en main en quatre mois avant de remporter la Route du Rhum-Destination Guadeloupe à l’issue d’un véritable cavalier seul.

Cette facilité technique, Yoann Richomme l’a développée sur l’eau, à force de travail, mais également lors de ses études d’architecture navale à Southampton et de ses années en tant que préparateur pour des marins comme Roland Jourdain, Nicolas Lunven ou Charles Caudrelier. Charles Caudrelier à qui, heureux hasard, il a succédé il y a deux mois à la barre du Figaro Bénéteau 3 géré par Le Hub by OC Sport, ce qui lui a permis de prendre le départ de cette 50e Solitaire qu’il ne pensait pas disputer.

« L’histoire est magnifique, jamais je n’aurais rêvé d’en gagner deux, encore moins celle-là. Elle a un vrai goût d’accomplissement parce que je la mène de bout en bout et que le plateau était vraiment plus relevé qu’en 2016 », s’est réjoui après avoir bu ses premières goulées de champagne le désormais double vainqueur de la Solitaire, dont son copain Fabien Delahaye dit : « Il gagne le Rhum, il gagne la Solitaire, c’est quoi la suite ? » La Transat Jacques Vabre en novembre avec un autre de ses grands amis, Damien Seguin, et peut-être dans 16 mois le Vendée Globe 2020, pour lequel il cherche des partenaires. Avis aux amateurs…

Source

Rivacom

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