Une autre paire de Manche…

  • © Alexis Courcoux
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Lancés depuis hier soir à la rencontre d’une dépression le long de la Cornouaille, les concurrents ont vu leurs conditions se détériorer toute la nuit. Pas de changement notoire au classement général mais pas moins de trois abandons de plus, ceux de Cécile Laguette (Eclisse), Martin Le Pape (Skipper MACIF 2017) et Thomas Ruyant (ADVENS – La Fondation de la mer) et de nombreux doutes dans la flotte alors que la brise devrait connaitre son pic en fin de matinée.

Pour cette seconde Manche le long des côtes anglaises, l’ambiance a radicalement changé. Vent 35 nœuds établis, mer courte et rageuse à contre-courant, ciel bas, humidité maximale, le lever du jour n’est pas folichon. Terminées les finasseries autour des nuages sous grand spi, la course est devenue une longue procession vers l’Île de Wight où il faut serrer les dents.

Lancés à 10 nœuds de moyenne, les concurrents naviguent à l’ouverture de la baie d’Exceter après avoir doublé la baie de Strat Point. En tête, le classement n’a pas vraiment changé : Yoann Richomme a pris le commandement, toujours dans un mouchoir avec Armel Le Cléac’h et Morgan Lagravière. Derrière, Gildas Mahé (Breizh Cola Équi’Thé), Adrien Hardy (Sans nature, pas de futur) et Fabien Delahaye (Loubsol) sont même revenus, ce dernier étant crédité de la meilleure moyenne à 10,30 nœuds sur les quatre dernières heures.

Derrière, l’écart avec le peloton s’est stabilisé à 11 milles environ, mais la flotte s’étire dans ces conditions difficiles. Les meilleures performances de la nuit viennent d’ Alan Roberts (Seacat Services) revenu neuvième et d’Eric Péron (French Touch) qui a grappillé 7 places depuis le passage de Bishop Rock…

Mais au-delà l’aspect sportif, régnait une certaine fébrilité ce matin à la VHF. Après l’abandon cette nuit de Cécile Laguette (Eclisse) sur problèmes d’étanchéité des puits de foils, c’était au tour de Martin Le Pape (Skipper MACIF 2017) et Thomas Ruyant (ADVENS – La Fondation de la mer) de faire de même au petit matin pour des raisons similaires. Et il reste encore 70 milles à courir avant de pouvoir abattre en grand à la bouée Fareway Needles. Ils sont encore 39 en course ce matin mais la journée risque d’être longue en Manche pour plusieurs skippers obligés de mettre la course entre parenthèses.

Ils ont dit

Fabien Delahaye – LOUBSOL

 » C’est un peu machine à laver, il fait froid, humide, ce n’est pas très très agréable mais vivement que ça passe ! Globalement je passe un peu mon temps à l’intérieur après avoir beaucoup manœuvré cette nuit, c’est plus safe à l’intérieur. Par deux fois, on s’est retrouvés à faire du gennak, la grande voile qui s’enroule devant dans les baies du coup ça allait vite, on a fait de bonnes moyennes à 15 nœuds hier, tout ça en début de nuit. Et puis c’est sûr que quand il faut la ranger, c’est un peu la punition. ET puis effectivement je suis passé solent pendant une phase où on était sous gennaker du coup je suis allé faire mon changement de voile d’avant sur le pont et puis plusieurs fois j’ai pris un ris, renvoyé le ris, repris un ris… en fonction de la force du vent et là, je suis en configuration un ris, solent. Au moment où on se parle, j’ai 36 nœuds de vent réel, avec des pointes à 38. Là on est au reaching donc le bateau va vite. Là je suis à 12 nœuds donc les vagues, ça fait un peu saut de vagues donc c’est un bon test pour éprouver le bateau. Pas de problème de mon côté, c’est sûr qu’il faut faire attention parce qu’on peut vite se blesser. C’est un peu saute moutons avec les vagues, donc il faut éviter de faire une bêtise, j’essaie de garder ça en tête et de faire vraiment très attention parce qu’après on se le traîne toute l’étape. Mais là ça ne devrait pas durer trop longtemps donc on va faire le dos rond un moment et puis le vent va progressivement prendre de la droite, on va se retrouver de l’autre côté de la dépression avec du vent d’Est et ce sera plus calme normalement. »

Yoann Richomme – HelloWork Groupe Télégramme

 » Les conditions sont assez musclées, 30 nœuds avec des rafales à 35 dans de la mer assez grosse. Le bateau se comporte magnifiquement bien. Il saute de vague en vague à 12/13 nœuds. C’est vraiment magique. On a une bonne vitesse pour aller au centre de cette dépression. Donc ça remue pas mal et je t’avoue que je suis à l’intérieur à surveiller tout ça plutôt que dehors. Je pense qu’on est au maximum des conditions qu’on va rencontrer. On est au reaching et après ca va finir au près en mollissant légèrement. Mais oui on a passé le plus gros, mais ce n’est pas insurmontable. C’est un bon test pour le bateau, dans ces conditions. »

Classement de 5h00

  1. Yoann Richomme – HelloWork-Groupe Télégramme, à 269mn de l’arrivée
  2. Morgan Lagravière – Voile d’engagement, à 2.9mn du leader
  3. Armel Le Cléac’h – Banque Populaire, à 3.2 mn
  4. Adrien Hardy Sans Nature, Pas de futur !, à 3.9 mn
  5. Gildas Mahé – Breizh Cola Equi’Thé, à 4.2mn
  6. Fabien Delahaye – Loubsol, à 6.8 mn
  7. Alexis Loison – Région Normandie, à 11.9 mn
  8. Xavier Macaire – Groupe SNEF, à 12.8 mn
  9. Jérémie Beyou – Charal, à 12.9 mn
  10. Will Harris – Hive Energy, à 13.29mn

    14. Achille Nebout – Le grand réservoir, à 15.18mn (1er Bizuth)

Le point sur les abandons à l’étape 2

  • Alain Gautier – Merci pour ces 30 ans – foil cassé suite à un contact
  • Benjamin Schwartz – Action contre la faim – cadène d’étai cassé
  • Julien Pulvé – Team Vendée Formation – problème d’énergie à bord
  • Cécile Laguette – Eclisse – problème d’étanchéité des puits de foils
  • Martin Le Pape – Skipper Macif 2017 – problème d’étanchéité des puits de foils
  • Thomas Ruyant – ADVENS – La Fondation de la mer – problème d’étanchéité des puits de foils

A noter que Cassandre Blandin (Klaxoon C) et Gildas Morvan (Niji) n’ont pas pris le départ de la deuxième étape.

Source

Rivacom

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